Ça n'a pas été facile de repousser Dwight Howard et Emeka Okafor au second plan, mais Allard Baird l'a fait.

Il aurait pu attendre pour se défaire de Carlos Beltran. Il aurait pu prendre une chance de voir les offres bonifiées et le prix augmenter. Mais le directeur général des Royals n'a pas emprunté cette voie.

Il avait sous la main un joueur qu'il devait échanger. Il savait exactement quelles positions (troisième but et receveur) il voulait améliorer, mais il avait un choix très limité de candidats.

Il a déniché un joueur d'avenir au troisième coussin, Mark Teahen, il savait qu'il le voulait après avoir lui-même joué aux dépisteurs dans son cas. Mais les A's d'Oakland n'avaient pas de jeune receveur. Il a donc dû être créatif.

Cela signifiait dénicher une troisème équipe, les Astros, qui avaient le joueur dont avait besoin les A's, en plus d'un jeune receveur à échanger. Et Allard Baird a entrepris les démarches et les négociations allaient bon train.

Mais cette transaction est tombée à l'eau pour des considérations monétaires, à ce point que Baird a dit à Beltran avant la rencontre de mercredi : « C'est au point mort. Mais relaxe et va jouer ». Dans les faits, l'entente n'était pas morte dans l'œuf. Aussi, Baird, son homologue Billy Beane des A's et Gerry Hunsicker de Houston ont été en mesure de faire revivre l'entente jeudi en impliquant un montant d'argent qui a abouti à Oakland.

Cette transaction montre aussi que les Astros sont désespérés à ce point et qu'ils se doivent de gagner dès maintenant. Et ça montre que les A's ne peuvent gagner sans un bras puissant dans leur enclos des releveurs. Ces deux équipes devaient se qualifier pour les séries selon les prédictions faites en début de saison et doivent tout faire pour y parvenir. Ils ont fait ce qu'ils avaient à faire.

Mais c'est Kansas City qui devait se départir de Beltran qui a orchestré toute l'affaire. Et ultimement, lorsque les gens analysent cette transaction, ils vont se demander : Est-ce que les Royals ont obtenu suffisamment ?

Teahen sera celui qui donnera raison ou tort à Baird. Mais il a de bonnes chances de devenir un receveur étoile. Le hic, c'est qu'il n'est pas un produit prêt à consommer. Cependant, Baird demandera à George Brett de travailler avec lui pour améliorer son élan dans la filiale AAA à Omaha.

Il a déjà une bonne discipline au bâton et d'excellents instincts en défensive. Et après l'avoir vu à l'œuvre, Baird était convaincu que c'était un « real deal. »

Comparé aux autres options qu'avaient Baird au troisième coussin -notamment Kevin Youkilis à Boston et Robinson Cano à New York (Yankees)—Teahen était, et de loin, la meilleure. Et Baird a mis la pédale à fond pour mettre la main dessus, sentant qu'une autre équipe, on pense qu'il s'agit des Dodgers de Los Angeles, était intéressée à ses services, possiblement en retour de Guillermo Mota.

Buck, a déjà été l'un des meilleurs espoirs des majeures à la position de receveur. Mais son étoile a pâlie dans la dernière année. Mais une chose est sûre, il jouera dans les majeures. Et si Tony Pena ne peut rien faire de lui, personne ne le pourra.

La stature de Buck (six pieds et trois et 210 livres) demeure dans l'esprit des recruteurs un jeune Carlton Fisk. Son jeu, cependant, est un peu moins reluisant quoiqu'il va frapper quelques circuits. Et si son bras demeure aussi rapide qu'il l'a déjà démontré, il sera en mesure de retirer des coureurs en tentative de vol. Et ça donne des options à Baird. Il aurait pu faire pire.

Le troisième joueur obtenu par les Royals, un lanceur droitier de 24 ans en Mike Wood, est un quatrième ou cinquième partant ou un lanceur de longue relève. Mais il occupera le poste de cinquième partant dès maintenant chez les Royals.

Baird aurait pu attendre jusqu'à la date limite des transactions, mais cela aurait probablement réduit sa marge de manœuvre et une équipe qui se départit d'une vedette n'obtient pas nécessairement le maximum à ce moment-là. Il a analysé ses options et est allé de l'avant alors qu'il n'avait pas la pression de juillet.

Seul le temps nous dira s'il a eu raison d'agir ainsi. Mais trois dépisteurs ont analysé l'échange à trois équipes jeudi soir et pensent la même chose : « Allard a bien fait. »