Par Russell Martin - Le dernier droit est définitivement entamé dans le baseball majeur et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce sera palpitant jusqu'à la toute fin.

Nous connaissons une excellente séquence alors que nous avons remporté nos cinq derniers matchs, ainsi que huit de nos dix derniers matchs. Cependant, nous sommes incapables de distancer les Orioles de Baltimore qui n'arrêtent pas de gagner eux aussi.

Plusieurs se disent surpris de la tenue des Orioles, qui sont au plus fort de la lutte pour le championnat de la puissante division Est de la Ligue américaine, mais de mon côté, je m'attendais les voir connaître une bonne saison. Cette jeune équipe, bien dirigée par Buck Showalter, possède énormément de talent et ce n'était qu'une question de temps avant de les voir éclore. Ceci dit, je ne ferai pas d'erreur de recrue en tentant de prédire ce qui se passera d'ici la fin de saison. Je craindrais de me brûler. Je me contenterai donc de dire que ce sera assurément une bonne bataille jusqu'au 3 octobre et nous sommes prêts en tant qu'équipe à remporter le maximum de matchs. Le reste - la performance de nos adversaires — nous n'avons aucun contrôle là-dessus.

Quant aux Red Sox, ils ne sont pas dans le coup cette saison et, rivalité oblige, j'en suis très heureux. Certains diront que de voir Boston et New York dans la même course est bon pour le show dans le baseball majeur, mais de mon côté, vous ne me verrez jamais pleurer sur le sort des Red Sox. Ils ne méritaient tout simplement pas d'être là cette saison. Nous devrons toutefois nous méfier, car nous terminons la saison contre les hommes de Bobby Valentine et ils feront tout en leur possible pour nous mettre des bâtons dans les roues. Ils voudront briser nos rêves de championnat et c'est de bonne guerre.

Les fruits de la persévérance

Sur le plan personnel, je suis heureux d'avoir retrouvé mon aplomb offensivement. Depuis quatre semaines, ma moyenne s'élève au-dessus de ,300 et je suis très fier de cette belle volte-face. Dès la pause du Match des Étoiles, je sentais que je frappais la balle avec beaucoup d'autorité, mais pour une raison que je m'expliquais mal, je n'obtenais pas les résultats escomptés. J'étais tout simplement incapable de mettre le doigt sur le bobo. Croyez-moi, ce n'est pas très plaisant de se pointer jour après jour à la plaque et de constater sur le tableau indicateur du champ extérieur que ta moyenne au bâton est sous les ,200. L'ego en prend pour son rhume, mais je devais vivre avec cette situation.

Néanmoins, je suis demeuré positif, et ce, même si ç'a duré plusieurs mois. J'ai redoublé d'efforts avec l'entraîneur Kevin Long dans la cage des frappeurs où nous avons travaillé sur mon approche générale. Il m'a enseigné à me sentir à l'aise à chaque apparition, il m'a aidé à mieux sélectionner mes lancers et il m'a demandé de mieux observer la balle quitter la main du lanceur afin de la frapper plus souvent en plein cœur. Les résultats sont finalement arrivés et je suis persuadé que mon positivisme a joué un grand rôle là-dedans.

Je suis heureux d'avoir retrouvé la confiance dans ce moment si important de la saison. Je crois fermement que ce n'est pas comment tu amorces l'année qui est important, mais comment tu la termines. En ce sens, je suis fier d'aider mon équipe à gagner grâce à mon bâton. À mon avis, la saison demeure une préparation pour les séries éliminatoires et espérons que nous en ferons partie.

Ichiro, un exemple de leadership

Notre directeur général Brian Cashman a frappé un bon coup à la fin du mois de juillet en allant chercher Ichiro Suzuki, qui avait passé la totalité de sa carrière américaine avec les Mariners de Seattle.

À 38 ans, Ichiro chérit toujours le rêve de remporter la Série mondiale et nous espérons que c'est avec les Yankees de 2012 qu'il y parviendra. Le voltigeur japonais est une très bonne personne à côtoyer autant dans le club-house qu'à l'extérieur du terrain. Il s'est aisément habitué au style de vie new-yorkais et il amène beaucoup de joie de vivre, ainsi que du leadership à notre formation. Notre objectif de remporter la Série mondiale n'a jamais changé, mais nous avons une raison de plus de vouloir gagner; nous voulons gagner pour lui.

Depuis son arrivée avec les Yankees, il frappe très bien et j'estime qu'il sera d'une grande aide pour la suite des choses. Si Brett Gardner peut obtenir le feu vert des médecins, ça ajoutera encore plus de vitesse à notre banc.

Anecdote comique dans le cas d'Ichiro : il a appris tous les deuxièmes prénoms des joueurs de l'équipe. Par exemple, il m'appelle Coltrane tandis que Derek Jeter a été rebaptisé Sanderson.

Parlant de leadership, je m'en voudrais de passer sous silence les retours d'Alex Rodriguez et d'Andy Pettitte, qui ont été bénéfiques pour les Yankees. C'est un véritable bonus de pouvoir compter sur leur expérience dans le dernier droit. Le retour de ces deux futurs membres du Temple de la renommée est une bénédiction, car ils savent exactement ce que ça prend pour gagner. Aucune transaction n'aurait pu accoter ça.

Évidemment, nous aurions aimé retrouver Mariano Rivera cet automne, mais malheureusement, ce sera impossible. Le meilleur releveur de tous les temps garde le moral et il conserve une attitude irréprochable. Son énergie et son positivisme nous aident à devenir de meilleures personnes.

Très heureux pour Phillippe

Mes temps libres sont rares lors de cette fin de saison à couper le souffle, mais j'ai quand même eu l'opportunité de regarder quelques-unes des manches de Phillippe Aumont, notamment sur la Zone vidéo du RDS.ca.

Le grand droitier des Phillies m'a impressionné par son calme au monticule et je suis heureux de voir qu'il a rapidement obtenu la confiance de son gérant. Dans le cas de Phillippe, la régularité sera la clé, car il n'est pas le seul grand lanceur droitier qui lance des balles de feu dans le Baseball majeur. Mais certes, il possède un excellent bras et s'il peut prendre les devants dans le compte le plus souvent possible, il connaîtra du succès. Face aux meilleurs frappeurs, il sera encore plus primordial de ne pas tirer de l'arrière, car ce n'est pas long qu'ils te feront payer tes erreurs.

Pour le moment, Phillippe Aumont est encore en phase d'apprentissage et il devra simplement s'assurer d'être prêt à chaque fois que Charlie Manuel aura besoin de lui. Sur le monticule, il doit garder les choses simples et tout ira bien. Je crois que les Phillies vont lui donner toutes les chances au monde de se faire valoir.

Je lui souhaite beaucoup de succès et d'avoir une longue carrière dans le Baseball majeur. C'est plaisant de pouvoir compter sur un autre représentant du Québec à un si haut niveau.

Chapeau aux Capitales

Les Capitales de Québec ont réalisé tout un exploit en remportant un quatrième titre de suite dans la Ligue Can-Am. Je n'ai d'autre choix que de lever mon chapeau à toute l'organisation des Capitales au grand complet pour cet accomplissement de taille.



Je connais beaucoup de joueurs dans cette équipe - Patrick Scalabrini, Karl Gélinas, Josué Peley, Jonathan Malo, Pierre-Luc Laforest, Michel Laplante - puisque je les ai invités chez moi la saison dernière et cette année afin qu'on puisse mieux se connaître. Et bien sûr, mon bras droit Ivan Naccarata, que je considère comme un frère. Ivan m'a beaucoup aidé surtout lors des dernières années et il mérite amplement ce qui lui arrive.

On peut maintenant parler dynastie dans le cas des Capitales qui forment tellement un beau groupe de gars. Et je suis très fier pour Ivan qui a joint les Capitales parce qu'il avait le feeling de pouvoir contribuer à ces quêtes.

C'est maintenant à mon tour de ramener un championnat à la maison.



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*Propos recueillis par Nicolas Dupont