Si nous sommes en aussi bonne position dans notre division, c’est en grande partie grâce aux performances du Shark Tank, c’est-à-dire notre enclos de releveurs. En effet, depuis le début de l’année 2013, nos lanceurs de relève sont irréprochables, à commencer par notre spécialiste des fins de matchs, Jason Grilli.

Ce vétéran de 36 ans, qui obtient une première véritable chance de se faire valoir comme closer dans les majeures – il ne revendiquait que cinq sauvetages en carrière avant cette année – est tout simplement fumant. Avec 23 sauvetages et des statistiques générales à faire frémir, il est de loin le plus redoutable de sa profession, du moins dans la Ligue nationale. Grilli lance des balles de feu, mais ce qui m’impressionne avant tout, c’est son contrôle. Celui qu’on surnomme Grilled Cheese à Pittsburgh tire rarement de l’arrière dans le compte lorsqu’il est confronté à un frappeur adverse. Je félicite notre gérant Clint Hurdle d’avoir eu le flair de le désigner pour sauvegarder les matchs, car il est vraiment l’homme de la situation. Doté d’une attitude exemplaire, Grilli donne non seulement aux Pirates une chance de l’emporter chaque fois qu’il monte sur la butte, mais de par son professionnalisme, il a une belle influence sur l’ensemble des releveurs de l’équipe.

Au cours des dernières saisons, j’ai eu l’opportunité de capter les balles du meilleur releveur de tous les temps, Mariano Rivera. Il est impossible de comparer Mo et Grilli, car selon moi, Mariano Rivera a toujours été dans une classe à part. Néanmoins, j’estime que l’approche est sensiblement la même, soit d’attaquer les faiblesses des frappeurs avec les meilleurs lancers de l’artilleur.

Il était pratiquement impossible de frapper en lieu sûr contre Rivera en raison de sa balle rapide coupée, redoutable arme de son arsenal. Les frappeurs savent que ce lancer s’en vient, et pourtant, ils se font avoir; ils sont incapables d’y toucher et quand ils y parviennent, ça fracasse leurs bâtons. Jason Grilli ne possède pas de rapide coupée comme Rivera, mais il varie bien ses lancers. Comme tous les autres lanceurs des Pirates d’ailleurs. De mon côté, je m’assure de faire mes devoirs afin de les guider un duel à la fois.

Je vais conclure sur ce sujet sur une note amusante : je vous mentionnais plus haut que notre enclos des releveurs était surnommé le Shark Tank.  Eh bien, Jason Grilli a fait installer un aquarium géant en plein milieu du clubhouse dans lequel on retrouve de véritables requins. Tous les joueurs ont supporté l’idée, et je dois avouer que c’est pas mal cool.

Surprenants Yankees? Pas tant que ça…

Mariano Rivera

Au début de la saison, plusieurs disaient haut et fort que les Yankees n’allaient pas être de la course dans l’Est de l’Américaine en raison des blessés et d’une rotation de partants jugée douteuse. Or, les Yankees sont plus que dans le coup et je crois qu’ils garderont le cap jusqu’à la fin de la saison.

La raison est simple : les Yankees sont les Yankees. Ils ont la chance de pouvoir compter sur un excellent groupe tant au niveau de la direction que sur le terrain. Les partisans sont également au rendez-vous et ils sont passionnés. Ça pèse beaucoup dans la balance pour expliquer les succès de l’équipe.

Tout le monde à New York, et particulièrement dans le Bronx, est passionné de baseball. L’atmosphère est gagnante.

Je suis très heureux d’avoir fait partie de cette organisation légendaire pendant deux saisons. Leurs succès me réjouissent. Advenant que Pirates et Yankees se rencontrent en Série mondiale, ce sera une autre paire de manches, mais nous sommes encore très loin de là. C’est beau rêver!

Russell le voltigeur

Il y a une dizaine de jours, et pour la première fois de ma carrière, on m’a demandé de patrouiller le champ extérieur à l’occasion d’un match de la MLB. Pour être honnête, j’ai adoré l’expérience, même si j’ai trouvé ça un peu tranquille. D’ailleurs, je soutiens que j’aimerais obtenir d’autres assignations dans le champ d’ici la fin de la saison.

Comment me suis-je retrouvé là? Encore une fois, c’est une idée de Clint Hurdle qui tenait à inclure Michael McKenry  dans l’alignement puisqu’il connaissait du succès au bâton. En même temps, il ne voulait pas rayer mon nom. C’est aussi simple que ça.

Mais, il se peut aussi que mon gérant voulait m’éloigner le plus possible de l’officiel Dan Iassogna avec qui j’avais eu une prise de bec la veille. Ceci dit, le travail des officiels fait beaucoup jaser présentement dans le baseball majeur, mais il n’y a rien que l’on puisse faire. Ils sont humains après tout et nous commettons tous des erreurs. Dans le vif du moment, c’est toujours une autre histoire, mais j’estime qu’ils peuvent tous connaître une mauvaise journée à un certain moment dans l’année. L’important, c’est de ne pas se laisser abattre et de passer à autre chose le plus rapidement possible.

*Propos recueillis par Nicolas Dupont