Les Blue Jays de Toronto sont au plus fort de la course pour le titre de la division Est de la Ligue américaine, et la direction décide d’y aller avec une rotation à six partants jusqu'à nouvel ordre. Je suis tout à fait d’accord avec cette décision puisque ça permettra à Aaron Sanchez (entre autres) de garder son poste de partant.

Par contre, il ne sera pas le seul à bénéficier d’une journée de plus de repos entre chaque départ. La santé du dos de Marco Estrada  inquiète et ce repos additionnel lui permettra d’être à la hauteur lorsqu’il agira comme partant. On parle beaucoup des manches lancées de Sanchez, mais il ne faut pas oublier que Marcus Stroman n’a lancé que 27 manches l’an dernier en saison et 19 en séries pour un total de 46 contre 130 manches en 2014. À 147 cette année, il a donc déjà dépassé son total de 2014.

De toute façon, les lanceurs sont loin d’être un aspect inquiétant chez les Jays. Depuis la pause du Match des étoiles, les Jays ont accordé en moyenne quatre points par match (84 points en 21 matchs) incluant 14 qu’ils ont accordé aux Mariners lors du match du 23 juillet. Par contre, l’attaque des Jays n’a produit que quatre points de plus pour une moyenne de 4,2 points par match. C’est donc à l’attaque de prendre les choses en main. D’ailleurs, lors du dernier voyage de sept matchs, les Jays en ont gagné quatre, mais ils ont marqué en moyenne que 2,4 points par match, obtenant au total 47 coups sûrs en 67 manches.

Les Jays sont bâtis pour marquer des points et c’est cet aspect du jeu qui leur permettra de se rendre en séries. Depuis le début du mois d’août, Jose Bautista ne frappe que pour ,185, tout comme Edwin Encarnacion. Même constat avec Russell Martin qui est à ,190, Kevin Pillar est à ,150, tandis que Michael Saunders frappe pour ,136 et que Melvin Upton Jr n’a pas impressionné avec sa moyenne à ,136. Par contre, les Jays marquent en moyenne cinq points par match à domicile, eux qui amorcent un séjour de six matchs dont trois contre les Rays de Tampa Bay et trois contre les Astros de Houston.

L’avantage d’être à domicile se résume surtout au fait que l’on a accès à tous les aspects qui peuvent aider le frappeur. La salle vidéo, l’accès au terrain en matinée pour des exercices additionnels et le confort du domicile qui place, la plupart du temps, le joueur dans un contexte plus agréable.

Les Jays joueront encore six matchs contre les Orioles d’ici la fin et le même nombre contre Boston. C’est 12 des 50 derniers matchs. Par contre, Boston semble avoir le calendrier le plus facile puisqu’ils joueront 22 de leurs 52 derniers matchs contre des équipes sous la barre des ,500, contre 19 pour Toronto et seulement 14 pour Baltimore. Il faut donc que les Jays gagnent la majorité de leurs matchs contre des équipes qui ont des fiches inférieures à ,500, dont les Rays, qui n’ont que 20 victoires en 51 matchs à l’étranger.

Ça devient donc un séjour à domicile important pour Toronto afin de s’assurer de mettre l’attaque en branle pour la dernière étape du calendrier. La grande quantité de vétérans dans cette équipe devrait les aider à surmonter ce passage à vide et cesser de mettre la pression sur les partants.

On le répète souvent, mais la fenêtre est grande ouverte pour les Jays de gagner cette année. On ne spéculera pas trop sur l’an prochain, mais cette année semble la plus probable pour aller à la guerre avec les bons soldats en place. Maintenant, est-ce que le général peut les guider vers la victoire? Ça restera toujours la question avec John Gibbons qui tire les ficelles. J’aimerais vous dire que je suis confortable avec celui-ci aux commandes, mais j’en suis incapable. Si ça frappe comme ça devrait, on n’aura pas à se poser la question!