Nashville n'avait pas l'éclat prévu
Baseball vendredi, 7 déc. 2012. 14:30 samedi, 14 déc. 2024. 01:31
(ESPN - Nashville) - Zack Greinke n'a toujours pas signé, mais Joe Blanton oui.
Josh Hamilton n'a toujours pas de contrat, mais Jeff Keppinger oui.
James Shields et Asdrubal Cabrera n'ont finalement pas été échangés non plus. Mais restez à l'écoute pour cet épisode.
Nous venons de vivre d'étranges rencontres hivernales. Tous les gros dossiers chauds de la dernière semaine ne se sont pas résolus, mais voici la morale de cette histoire :
Il ne faut jamais juger les rencontres hivernales par la quantité de transactions effectuées. On peut affirmer sans se tromper que les gros échanges n'ont pas été complétés. Mais dire que « rien » ne s'est produit, ça, ce serait « très faux » selon le directeur-gérant des Diamondbacks, Kevin Towers.
Il y a une différence, souligne un autre DG, entre « magasiner » et « acheter ». C'est une différence que votre femme pourrait facilement vous expliquer dans les moindres détails. C'est aussi ce qui s'est produit à Nashville : « c'était du magasinage », ajoute le même DG. « Pas des achats. »
Sauf que la vague dépensière est imminente. La majorité des observateurs interrogés jeudi sont d'accord pour dire que dès que Zack Greinke aura apposé son nom au bas d'un contrat, les bases seront mises pour une avalanche de signatures, déclenchée par son choix, dans la semaine suivante.
Normalement, cette chronique serait un compte rendu des gagnants et des perdants de ces rencontres. Mais pas cette année, car il y a trop de dossiers ouverts encore et trop de bulletins avec des mentions partielles pour pouvoir se prononcer définitivement. Alors, effectuons simplement un retour sur ce qui s'est produit cette semaine, même si certains de ces évènements ne se sont jamais concrétisés en transactions tangibles.
Greinke : Il y a un peu plus d'une semaine, nous avions consulté 15 dirigeants, agents et dépisteurs pour connaître leur prédiction sur la prochaine équipe de Greinke. Quatorze d'entre eux voyaient l'artilleur poursuivre sa carrière avec les Dodgers. Sauf qu'une semaine plus tard, rien ne semble aussi clair.
La grosse rumeur depuis 48 heures pointe plutôt en direction du Texas, et non de Los Angeles, alors que les Rangers semblent mettre en place une stratégie pour offrir un contrat à un lanceur partant et transiger pour un cogneur (Justin Upton, peut-être?), au lieu de signer Josh Hamilton et faire une transaction pour un lanceur.
À la fin de ces rencontres, les intervenants du baseball décrivaient les Dodgers comme une organisation frustrée et confuse par l'allure des négociations avec Greinke. Les Rangers, de leur côté, sont complètement investis, même si le prix demandé est à la hausse. Les Angels, considérés comme le troisième joueur dans cette course, semblent dire « non merci » à la vue de la facture salée.
Un exécutif d'une des équipes nous soulignait que l'impression donnée par Greinke et son agent, Casey Close, était de garder les Dodgers hors de portée, comme s'ils étaient en attente d'une offre des Rangers qui satisferaient les demandes du lanceur qui seraient historiques pour la position. Greinke et Close gardent la cadence et les deux équipes sont sur le qui-vive en attendant des instructions. Sauf qu'il semble que ça pourrait se régler à tout moment.
Hamilton : Lors du même sondage il y a plus d'une semaine, c'était presque unanime que Josh Hamilton serait de retour au Texas, là d'où il vient, sur le marché. Sauf que le nombre d'années et le montant du contrat étaient les embûches il y a une semaine et ça semble encore être le cas aujourd'hui.
On a parlé toute la semaine d'un contrat de quatre ans pour 108 millions de dollars, sauf que de multiples sources impliquées de près ou de loin dans le dossier divergent de ces chiffres.
On parle plutôt ici d'Hamilton et de son agent, Michael Moye, qui souhaiterait obtenir un contrat de six ou sept ans avec une valeur moyenne de 25 millions de dollars par année. Et ces courses soulignent aussi que Moye et Hamilton ont beaucoup de difficultés à se résigner à un contrat d'une plus courte durée et d'une valeur moindre, surtout dans un marché des joueurs autonomes qui génèrent des grosses dépenses depuis plusieurs saisons, dans une industrie de plus de 8 milliards de dollars.
Le problème qu'ils rencontrent est celui-ci : s'ils attendent trop longtemps, les Rangers vont vraisemblablement se désintéresser et mettre en marche le plan où ils font l'acquisition de Greinke et Upton. Si les Rangers choisissent cette option, personne ne sait ce qui restera sur la table comme offre pour Hamilton.
Malgré toutes les rumeurs qui pointent vers Seattle - une destination « qui fait beaucoup de sens » selon un dirigeant - le panorama pourrait s'élargir drastiquement si les Rangers investissent en Greinke plutôt qu'en leur ancien joueur par excellence.
« En ce moment », souligne un dirigeant de la Ligue américaine, « il y a beaucoup d'équipes qui se tenaient à l'écart en assumant qu'Hamilton retournerait au Texas. Si, soudainement, ils sentent que les Rangers ne sont plus dans le coup, le marché sera bien différent. On pourrait même voir de nouvelles équipes embarquer dans le train, espérant obtenir les services d'Hamilton avec un contrat de trois ans. Je ne crois pas qu'ils ont raison, mais si le Texas n'est plus dans le portrait, ça change tout. »
Une roulette à trois, quatre ou cinq équipes : Des transactions impliquant trois, quatre ou cinq équipes sont peut-être routinières dans vos ligues de fantasy baseball, mais dans la réalité, elles sont encore plus rares qu'un triple jeu sans aide.
Quoi qu'il en soit, l'une de ces mégatransactions pourrait survenir. Reste à voir si des équipes comme les Diamondbacks, les Indians, les Rangers, les Rays, les Royals, les Mariners et d'autres formations pourraient s'entendre et relier ensemble tous les points qui se sont manifestés durant les conversations de la semaine. Une transaction du genre pourrait inclure des joueurs comme Upton, Asdrubal Cabrera, James Shields et plusieurs autres.
Interrogé jeudi matin à savoir s'il était en mesure d'expliquer à quel point c'est difficile de mettre en place ce genre de mégatransaction, c'est avec des yeux troubles que Towers s'est prononcé. « Je ne peux pas parler au nom des 29 autres équipes. Mais je peux parler au nom de quatre ou cinq avec lesquelles je passe plus de temps qu'avec mes propres employés. Je sens que je les connais mieux que mes employés. On discute de 8 h du matin jusqu'à 3 h de la nuit tous les jours. En fait, j'étais avec trois équipes la nuit dernière jusqu'à 6 h 30 du matin. »
Et malgré tout ce travail acharné, c'est peu probable qu'une telle transaction se concrétise avant de connaître la décision de Grienke et aussi l'implication des Rangers au niveau des joueurs qu'ils vont mettre à disposition. Cette mégatransaction pourrait ne jamais se produire, mais pour une fois, le monde du sport ne serait pas sous le choc si elle se matérialisait.
Les Red Sox : il y a deux ans, lors de ces mêmes rencontres, l'équipe a investi près d'un quart de milliards de dollars avec Adrian Gonzalez et Carl Crawford. Pour quels résultats?
Bien que l'opinion générale souligne que les Red Sox ont payé trop cher pour obtenir Mike Napoli et Shane Victorino, rappelons-nous quelque chose : ils avaient beaucoup d'argent à dépenser, plusieurs trous à combler dans l'alignement et des options limitées.
Alors, l'argent dépensé n'ampute en rien la flexibilité financière requise pour manœuvrer dans un avenir rapproché. Ils obtiennent « une bonne note pour avoir conservé cette flexibilité », affirme un dirigeant de la Ligue américaine. Tout ce qui compte maintenant, pour eux du moins, c'est de savoir si Napoli, Victorino et Jonny Gomes peuvent joueur, et non de savoir s'ils gagnent trop d'argent.
Les Giants : il y a deux ans, les Giants ont remporté la Série mondiale pour ensuite faire des changements majeurs dans leur formation. Cette année, ils ont remporté une autre Série mondiale et ils étaient prêts à enligner les dollars pour conserver le noyau de l'équipe intact.
Quatre ans et 40 millions pour Angel Pagan? Trois ans et 20 millions pour un Marco Scutaro âgé de 37 ans? Il s'agit ici de factures qui ont fait secouer la tête à beaucoup d'exécutifs dans le monde du baseball. Sauf que les Giants ont toujours construit leur formation avec des directives différentes du reste du sport. Alors ici, rien de nouveau.
« Ils aiment savoir qui ils ont », souligne un dirigeant de la Ligue nationale. « C'est important pour eux. Ils ont probablement payé trop cher pour ces gars, mais la familiarité est importante pour eux. Tout est relatif. »
Les Phillies : quand Pagan, B.J. Upton et Denard Span n'étaient plus disponibles sur leur menu, les Phillies avaient l'air de n'avoir d'autres choix que de payer Michael Bourn 90 millions et des poussières, bref ce qu'il demande. Aussi, quand l'enchère pour Kevin Youkilis a atteint les 12 millions par saison cette semaine, ils semblaient résigner à utiliser la combinaison de Kevin Frandsen et Freddy Galvis pour couvrir le coin chaud de l'avant-champ.
Puis, soudainement, lors du dernier matin de ces rencontres, les Phillies ont frappé, deux fois plutôt qu'une. Une transaction avec le Minnesota leur a permis d'acquérir le spectaculaire voltigeur Ben Revere pour couvrir le champ centre. Des sources indiquent aussi qu'ils ont une transaction sur la table pour acquérir Michael Young des Rangers du Texas afin de couvrir le troisième but, pourvu que Young accepte de balayer sa clause de non-échange sur son contrat (ce qui est loin d'être acquis).
Revere, qui n'a jamais frappé de coup de circuit en 1064 présences au bâton en carrière, possède un pourcentage de présence sur les coussins de ,333 en carrière, en plus d'un OPS de ,675 la saison dernière. Il ne représente pas une solution idéale au sommet de l'alignement. De plus, Young a 36 ans et est un défenseur en dessous de la moyenne qui vient de connaître sa pire saison offensive.
Sauf que ces transactions ont étonnamment obtenu des critiques favorables de la part des dirigeants d'équipes rivales, seulement parce que les alternatives des Phillies n'étaient pas très reluisantes. Revere, aux dires d'un dirigeant de la Nationale, est « meilleur que Bourn, plus affamé, beaucoup moins dispendieux et offre la possibilité de faire d'autres manœuvres. »
Et si les Rangers, tel que prévu, assume une bonne partie du salaire annuel de 16 millions de Young qui en est à la dernière année de son contrat, un dirigeant de l'Américaine souligne qu'il « est un meilleur achat de Youkilis, en plus d'être un bon meneur. »
Que Young dise oui ou non à la transaction, les Phillies doivent toujours combler des trous béants dans l'enclos des releveurs ainsi qu'au champ droit. En échangeant Vance Worley aux Twins pour Revere, ils doivent aussi se trouver un quatrième partant. Sauf qu'en effectuant ces échanges au lieu de signer des gros chèques pour combler leurs besoins, ils s'offrent au moins la flexibilité budgétaire pour régler d'autres problèmes.
Les Angels : ce n'était pas le plan de match prévu quand les Angels ont fait l'acquisition de Greinke avec une transaction en juillet dernier. Ils étaient déterminés à lui offrir un autre contrat et Greinke, avant la transaction, envoyait des signaux comme quoi il était intéressé à poursuivre sa carrière avec les Angels.
Mais c'était avant que le prix pour le retenir atteigne des niveaux dignes de Nieman Marcus (NDLR. Une boutique américaine de produits hautes gammes). Alors les Angels ont tranché, plus tôt cette semaine, qu'il était temps de passer à autre chose et de couvrir leurs différents besoins plutôt que d'investir tout leur argent sur un bras droit très dispendieux.
Le résultat : une semaine et demie après avoir échangé le releveur Jordan Walden pour Tommy Hanson, ils ont acquis Joe Blanton aux termes d'un contrat de deux ans d'une valeur de 15 millions de dollars. Aussi, deux semaines après avoir embauché Ryan Madson pour devenir leur spécialiste de la neuvième manche, ils ont mis sous contrat l'un des meilleurs releveurs disponibles sur le marché cette saison, Sean Burnett, pour deux ans et 8 millions de dollars.
Leurs rivaux applaudissent leur gestion financière et leur discipline de ne pas avoir offert 160 millions à Greinke. Sauf qu'au final, est-ce que l'équipe est meilleure? Personne n'abonde véritablement en ce sens.
« Quand on parle d'Hanson et de Blanton, je pense qu'il s'agit d'une collection d'éléments qui vont dans la mauvaise direction », précise un dirigeant de la Nationale. « Atlanta n'aurait pas jeté la serviette avec Hanson sans que quelque chose ne cloche. Il progresse à reculons, je crois. Et offrir deux ans à Blanton, je ne le comprends pas. »
Les Rays : la plus grosse manœuvre de l'équipe, la plus significative, reste encore à venir. Les autres équipes n'ont aucun doute sur le fait que les Rays vont échanger un de leurs partants, probablement au cours des prochaines semaines. C'est seulement là que nous serons en mesure de juger du travail accompli cet hiver.
Pour l'instant, tout ce qu'ils ont fait c'est obtenir James Loney qui deviendra leur nouveau joueur de premier but (bien que sûrement pas un joueur quotidien) et transiger pour le talentueux, mais perpétuellement troublé, Yunel Escobar pour couvrir l'arrêt-court. Même si les deux ne font pas beaucoup d'argent, c'est difficile de générer de l'enthousiasme autour de leurs acquisitions.
« Wow, vas-y Joe Maddon », disait à la blague un rival. « Il est mieux d'avoir un peu de sa magie de renaissance en stock. On parle d'un joueur (Escobar) avec des problèmes récurrents. Et d'un autre joueur qui ne répond pas à leurs attentes, au niveau de la puissance, au premier coussin. Alors Joe devrait avoir un brin de magie, ou un peu de vin. Heureusement, ils aiment beaucoup les deux. »
Josh Hamilton n'a toujours pas de contrat, mais Jeff Keppinger oui.
James Shields et Asdrubal Cabrera n'ont finalement pas été échangés non plus. Mais restez à l'écoute pour cet épisode.
Nous venons de vivre d'étranges rencontres hivernales. Tous les gros dossiers chauds de la dernière semaine ne se sont pas résolus, mais voici la morale de cette histoire :
Il ne faut jamais juger les rencontres hivernales par la quantité de transactions effectuées. On peut affirmer sans se tromper que les gros échanges n'ont pas été complétés. Mais dire que « rien » ne s'est produit, ça, ce serait « très faux » selon le directeur-gérant des Diamondbacks, Kevin Towers.
Il y a une différence, souligne un autre DG, entre « magasiner » et « acheter ». C'est une différence que votre femme pourrait facilement vous expliquer dans les moindres détails. C'est aussi ce qui s'est produit à Nashville : « c'était du magasinage », ajoute le même DG. « Pas des achats. »
Sauf que la vague dépensière est imminente. La majorité des observateurs interrogés jeudi sont d'accord pour dire que dès que Zack Greinke aura apposé son nom au bas d'un contrat, les bases seront mises pour une avalanche de signatures, déclenchée par son choix, dans la semaine suivante.
Normalement, cette chronique serait un compte rendu des gagnants et des perdants de ces rencontres. Mais pas cette année, car il y a trop de dossiers ouverts encore et trop de bulletins avec des mentions partielles pour pouvoir se prononcer définitivement. Alors, effectuons simplement un retour sur ce qui s'est produit cette semaine, même si certains de ces évènements ne se sont jamais concrétisés en transactions tangibles.
Greinke : Il y a un peu plus d'une semaine, nous avions consulté 15 dirigeants, agents et dépisteurs pour connaître leur prédiction sur la prochaine équipe de Greinke. Quatorze d'entre eux voyaient l'artilleur poursuivre sa carrière avec les Dodgers. Sauf qu'une semaine plus tard, rien ne semble aussi clair.
La grosse rumeur depuis 48 heures pointe plutôt en direction du Texas, et non de Los Angeles, alors que les Rangers semblent mettre en place une stratégie pour offrir un contrat à un lanceur partant et transiger pour un cogneur (Justin Upton, peut-être?), au lieu de signer Josh Hamilton et faire une transaction pour un lanceur.
À la fin de ces rencontres, les intervenants du baseball décrivaient les Dodgers comme une organisation frustrée et confuse par l'allure des négociations avec Greinke. Les Rangers, de leur côté, sont complètement investis, même si le prix demandé est à la hausse. Les Angels, considérés comme le troisième joueur dans cette course, semblent dire « non merci » à la vue de la facture salée.
Un exécutif d'une des équipes nous soulignait que l'impression donnée par Greinke et son agent, Casey Close, était de garder les Dodgers hors de portée, comme s'ils étaient en attente d'une offre des Rangers qui satisferaient les demandes du lanceur qui seraient historiques pour la position. Greinke et Close gardent la cadence et les deux équipes sont sur le qui-vive en attendant des instructions. Sauf qu'il semble que ça pourrait se régler à tout moment.
Hamilton : Lors du même sondage il y a plus d'une semaine, c'était presque unanime que Josh Hamilton serait de retour au Texas, là d'où il vient, sur le marché. Sauf que le nombre d'années et le montant du contrat étaient les embûches il y a une semaine et ça semble encore être le cas aujourd'hui.
On a parlé toute la semaine d'un contrat de quatre ans pour 108 millions de dollars, sauf que de multiples sources impliquées de près ou de loin dans le dossier divergent de ces chiffres.
On parle plutôt ici d'Hamilton et de son agent, Michael Moye, qui souhaiterait obtenir un contrat de six ou sept ans avec une valeur moyenne de 25 millions de dollars par année. Et ces courses soulignent aussi que Moye et Hamilton ont beaucoup de difficultés à se résigner à un contrat d'une plus courte durée et d'une valeur moindre, surtout dans un marché des joueurs autonomes qui génèrent des grosses dépenses depuis plusieurs saisons, dans une industrie de plus de 8 milliards de dollars.
Le problème qu'ils rencontrent est celui-ci : s'ils attendent trop longtemps, les Rangers vont vraisemblablement se désintéresser et mettre en marche le plan où ils font l'acquisition de Greinke et Upton. Si les Rangers choisissent cette option, personne ne sait ce qui restera sur la table comme offre pour Hamilton.
Malgré toutes les rumeurs qui pointent vers Seattle - une destination « qui fait beaucoup de sens » selon un dirigeant - le panorama pourrait s'élargir drastiquement si les Rangers investissent en Greinke plutôt qu'en leur ancien joueur par excellence.
« En ce moment », souligne un dirigeant de la Ligue américaine, « il y a beaucoup d'équipes qui se tenaient à l'écart en assumant qu'Hamilton retournerait au Texas. Si, soudainement, ils sentent que les Rangers ne sont plus dans le coup, le marché sera bien différent. On pourrait même voir de nouvelles équipes embarquer dans le train, espérant obtenir les services d'Hamilton avec un contrat de trois ans. Je ne crois pas qu'ils ont raison, mais si le Texas n'est plus dans le portrait, ça change tout. »
Une roulette à trois, quatre ou cinq équipes : Des transactions impliquant trois, quatre ou cinq équipes sont peut-être routinières dans vos ligues de fantasy baseball, mais dans la réalité, elles sont encore plus rares qu'un triple jeu sans aide.
Quoi qu'il en soit, l'une de ces mégatransactions pourrait survenir. Reste à voir si des équipes comme les Diamondbacks, les Indians, les Rangers, les Rays, les Royals, les Mariners et d'autres formations pourraient s'entendre et relier ensemble tous les points qui se sont manifestés durant les conversations de la semaine. Une transaction du genre pourrait inclure des joueurs comme Upton, Asdrubal Cabrera, James Shields et plusieurs autres.
Interrogé jeudi matin à savoir s'il était en mesure d'expliquer à quel point c'est difficile de mettre en place ce genre de mégatransaction, c'est avec des yeux troubles que Towers s'est prononcé. « Je ne peux pas parler au nom des 29 autres équipes. Mais je peux parler au nom de quatre ou cinq avec lesquelles je passe plus de temps qu'avec mes propres employés. Je sens que je les connais mieux que mes employés. On discute de 8 h du matin jusqu'à 3 h de la nuit tous les jours. En fait, j'étais avec trois équipes la nuit dernière jusqu'à 6 h 30 du matin. »
Et malgré tout ce travail acharné, c'est peu probable qu'une telle transaction se concrétise avant de connaître la décision de Grienke et aussi l'implication des Rangers au niveau des joueurs qu'ils vont mettre à disposition. Cette mégatransaction pourrait ne jamais se produire, mais pour une fois, le monde du sport ne serait pas sous le choc si elle se matérialisait.
Les Red Sox : il y a deux ans, lors de ces mêmes rencontres, l'équipe a investi près d'un quart de milliards de dollars avec Adrian Gonzalez et Carl Crawford. Pour quels résultats?
Bien que l'opinion générale souligne que les Red Sox ont payé trop cher pour obtenir Mike Napoli et Shane Victorino, rappelons-nous quelque chose : ils avaient beaucoup d'argent à dépenser, plusieurs trous à combler dans l'alignement et des options limitées.
Alors, l'argent dépensé n'ampute en rien la flexibilité financière requise pour manœuvrer dans un avenir rapproché. Ils obtiennent « une bonne note pour avoir conservé cette flexibilité », affirme un dirigeant de la Ligue américaine. Tout ce qui compte maintenant, pour eux du moins, c'est de savoir si Napoli, Victorino et Jonny Gomes peuvent joueur, et non de savoir s'ils gagnent trop d'argent.
Les Giants : il y a deux ans, les Giants ont remporté la Série mondiale pour ensuite faire des changements majeurs dans leur formation. Cette année, ils ont remporté une autre Série mondiale et ils étaient prêts à enligner les dollars pour conserver le noyau de l'équipe intact.
Quatre ans et 40 millions pour Angel Pagan? Trois ans et 20 millions pour un Marco Scutaro âgé de 37 ans? Il s'agit ici de factures qui ont fait secouer la tête à beaucoup d'exécutifs dans le monde du baseball. Sauf que les Giants ont toujours construit leur formation avec des directives différentes du reste du sport. Alors ici, rien de nouveau.
« Ils aiment savoir qui ils ont », souligne un dirigeant de la Ligue nationale. « C'est important pour eux. Ils ont probablement payé trop cher pour ces gars, mais la familiarité est importante pour eux. Tout est relatif. »
Les Phillies : quand Pagan, B.J. Upton et Denard Span n'étaient plus disponibles sur leur menu, les Phillies avaient l'air de n'avoir d'autres choix que de payer Michael Bourn 90 millions et des poussières, bref ce qu'il demande. Aussi, quand l'enchère pour Kevin Youkilis a atteint les 12 millions par saison cette semaine, ils semblaient résigner à utiliser la combinaison de Kevin Frandsen et Freddy Galvis pour couvrir le coin chaud de l'avant-champ.
Puis, soudainement, lors du dernier matin de ces rencontres, les Phillies ont frappé, deux fois plutôt qu'une. Une transaction avec le Minnesota leur a permis d'acquérir le spectaculaire voltigeur Ben Revere pour couvrir le champ centre. Des sources indiquent aussi qu'ils ont une transaction sur la table pour acquérir Michael Young des Rangers du Texas afin de couvrir le troisième but, pourvu que Young accepte de balayer sa clause de non-échange sur son contrat (ce qui est loin d'être acquis).
Revere, qui n'a jamais frappé de coup de circuit en 1064 présences au bâton en carrière, possède un pourcentage de présence sur les coussins de ,333 en carrière, en plus d'un OPS de ,675 la saison dernière. Il ne représente pas une solution idéale au sommet de l'alignement. De plus, Young a 36 ans et est un défenseur en dessous de la moyenne qui vient de connaître sa pire saison offensive.
Sauf que ces transactions ont étonnamment obtenu des critiques favorables de la part des dirigeants d'équipes rivales, seulement parce que les alternatives des Phillies n'étaient pas très reluisantes. Revere, aux dires d'un dirigeant de la Nationale, est « meilleur que Bourn, plus affamé, beaucoup moins dispendieux et offre la possibilité de faire d'autres manœuvres. »
Et si les Rangers, tel que prévu, assume une bonne partie du salaire annuel de 16 millions de Young qui en est à la dernière année de son contrat, un dirigeant de l'Américaine souligne qu'il « est un meilleur achat de Youkilis, en plus d'être un bon meneur. »
Que Young dise oui ou non à la transaction, les Phillies doivent toujours combler des trous béants dans l'enclos des releveurs ainsi qu'au champ droit. En échangeant Vance Worley aux Twins pour Revere, ils doivent aussi se trouver un quatrième partant. Sauf qu'en effectuant ces échanges au lieu de signer des gros chèques pour combler leurs besoins, ils s'offrent au moins la flexibilité budgétaire pour régler d'autres problèmes.
Les Angels : ce n'était pas le plan de match prévu quand les Angels ont fait l'acquisition de Greinke avec une transaction en juillet dernier. Ils étaient déterminés à lui offrir un autre contrat et Greinke, avant la transaction, envoyait des signaux comme quoi il était intéressé à poursuivre sa carrière avec les Angels.
Mais c'était avant que le prix pour le retenir atteigne des niveaux dignes de Nieman Marcus (NDLR. Une boutique américaine de produits hautes gammes). Alors les Angels ont tranché, plus tôt cette semaine, qu'il était temps de passer à autre chose et de couvrir leurs différents besoins plutôt que d'investir tout leur argent sur un bras droit très dispendieux.
Le résultat : une semaine et demie après avoir échangé le releveur Jordan Walden pour Tommy Hanson, ils ont acquis Joe Blanton aux termes d'un contrat de deux ans d'une valeur de 15 millions de dollars. Aussi, deux semaines après avoir embauché Ryan Madson pour devenir leur spécialiste de la neuvième manche, ils ont mis sous contrat l'un des meilleurs releveurs disponibles sur le marché cette saison, Sean Burnett, pour deux ans et 8 millions de dollars.
Leurs rivaux applaudissent leur gestion financière et leur discipline de ne pas avoir offert 160 millions à Greinke. Sauf qu'au final, est-ce que l'équipe est meilleure? Personne n'abonde véritablement en ce sens.
« Quand on parle d'Hanson et de Blanton, je pense qu'il s'agit d'une collection d'éléments qui vont dans la mauvaise direction », précise un dirigeant de la Nationale. « Atlanta n'aurait pas jeté la serviette avec Hanson sans que quelque chose ne cloche. Il progresse à reculons, je crois. Et offrir deux ans à Blanton, je ne le comprends pas. »
Les Rays : la plus grosse manœuvre de l'équipe, la plus significative, reste encore à venir. Les autres équipes n'ont aucun doute sur le fait que les Rays vont échanger un de leurs partants, probablement au cours des prochaines semaines. C'est seulement là que nous serons en mesure de juger du travail accompli cet hiver.
Pour l'instant, tout ce qu'ils ont fait c'est obtenir James Loney qui deviendra leur nouveau joueur de premier but (bien que sûrement pas un joueur quotidien) et transiger pour le talentueux, mais perpétuellement troublé, Yunel Escobar pour couvrir l'arrêt-court. Même si les deux ne font pas beaucoup d'argent, c'est difficile de générer de l'enthousiasme autour de leurs acquisitions.
« Wow, vas-y Joe Maddon », disait à la blague un rival. « Il est mieux d'avoir un peu de sa magie de renaissance en stock. On parle d'un joueur (Escobar) avec des problèmes récurrents. Et d'un autre joueur qui ne répond pas à leurs attentes, au niveau de la puissance, au premier coussin. Alors Joe devrait avoir un brin de magie, ou un peu de vin. Heureusement, ils aiment beaucoup les deux. »