En 1900, nous n'avions pas d'air climatisé, pas de cinéma, pas de corn flakes ni la gomme "balloune". Mais d'une façon ou d'une autre, au baseball, nous considérons 1900 comme le début de l'ère moderne.

Vous ne pouviez pas suivre un match à la radio en 1900, encore moins sur DirecTV. Et vous ne pouviez vous procurer un Model T pour vous rendre à un match. Vous ne pouviez voler à travers le pays pour voir un match. Mais au baseball, c'était l'ère moderne.

Ici, à ESPN.com, comme vous à la maison, pouvons faire une différence entre moderne et ancien.

Il y a un peu plus d'une semaine, l'un des records les plus prestigieux faisait la manchette. Nos lecteurs sont d'accord avec nous. La grande majorité de nos lecteurs soutiennent qu'il est temps de réviser la définition du mot « moderne » dans le livre des records. Quelques lecteurs soutiennent que ce serait un sacrilège que de réviser cette définition, probablement ceux qui portent encore leurs vieux jackets de baseball qui datent d'une vingtaine d'années.

Nous avons considéré tous les arguments. Maintenant, présentons notre plaidoyer.

1-Pourquoi nous devons changer?

Ce n'est pas seulement le monde extérieur qui était différent en 1900. C'était le baseball lui-même. Ne dites pas que c'était le même sport que nous observons aujourd'hui.

Cy Young la lancé 32 matchs complets et a oeuvré dans 321 manches et un tiers en 1900 et il n'était même pas proche de mener sa ligue dans les deux catégories.

Un seul lanceur dans l'entière Ligue nationale (Rube Waddell) avait une moyenne de plus de quatre retraits au bâton par neuf manches.

Et le meneur pour les circuits (Hammerin Herman Long) en a réussi 12, un peu plus que la moitié des nombreuses « bombes » du meneur chez les triples (Honus Wagner) avec 22.

Et ce n'est pas tout, seulement les statistiques sur les vieux livres de pointage (scorebook) était quelque peu différents à ce moment-là.

Personne n'a conservé de statistiques détaillés des buts sur balles en 1900, ou des points produits ou encore de la moyenne de points mérités.

De plus, personne ne portait vraiment attention du nombre de lancers pas apparition au bâton.

Les fausses-balles n'étaient pas comptabilisés comme des prises.

Les “spitballs” étaient légaux.

Et les joueurs pouvaient laisser leur gant sur le terrain entre les manches.

Mais chaque record enregistré cette année-là sont toujours considérés par ce grand sport comme un record de l'ère moderne.

Donc, il n'y a pas de raison logique pourquoi 1900 est devenu le point de départ de l'ère moderne du baseball autrement que de dire que c'est un beau chiffre rond.

Mais si nous y allons pour 1900, pourquoi nous n'y allons pas avec 1893 pour le début de l'ère moderne du baseball? Demande Lyle Spatz, président du comité des records de la Société de la recherche du baseball américain.

Au moins, en 1893, quelque chose de très, très dramatique s'est produit : le monticule a été reculé à 60 pieds et six pouces alors qu'avant, il était situé à 50 pieds. Plusieurs de nos lecteurs croient que 1893 serait plus approprié que 1900.

« Reculez le monticule de 10 pieds et six pouces aujourd'hui », a suggéré un de nos lecteurs Martin Hajovsky. « Vous pouvez imaginer la différence? Pensez-y, aucune rapide ne le sera vraiment. Le jeu serait vraiment différent.

« Maintenant, faisons le contraire. Ramenons le monticule à 50 pieds. Les courbes et les tombantes de tous genres ne pourraient être lancées avec autant d'efficacité d'une distance de 50 pieds. Pouvez-vous imaginer faire face à des lanceurs comme Nolan Ryan, Bob Gibson, Don Drysdale ou Roger Clemens avec un monticule à 50 pieds... très dangereux. Ça été un changement drastique. »

Bien, nous sommes d'accord. Mais 1893 est-elle la meilleure année pour fixer le début de l'ère moderne du baseball? Heureusement vous, lecteurs, avez apporté plusieurs suggestions qui se valent toutes.

2-Quand moderne est devenu moderne

Choisissez une année, n'importe quelle.

Bon, pas n'importe quelle année. Il faut y avoir une bonne raison pour déterminer l'année à laquelle a vraiment débuté le baseball moderne et par là, nous ne voulons pas parler de l'année où votre grand-mère s'est mariée.

Aussi, basé sur les recommandations de notre panel d'experts et nos lecteurs, nous faisons une liste des meilleurs choix :

1920 : Babe Ruth a commencé à frapper des circuits à profusion. L'ère de la « balle-vivante » débute. Le Baseball a créé un nouveau poste, celui de commissaire, dans la foulée du scandale des Black Sox.

1947 : Les joueurs-étoiles sont tous de retour de la Seconde guerre mondiale. Mais plus important, Jackie Robinson dispute sa première saison et le sport a changé pour toujours.

1961 : C'est l'année de l'expansion. La Ligue américaine ajoute deux équipes et porte son calendrier de 154 à 162 matchs (suivi de la Ligue nationale un an plus tard).

1969 : Grande année. Première année des divisions au baseball et prolongement des séries de fin de saison. Le monticule est abaissé de cinq pouces, la zone des prises est rétrécie. Le concept des sauvetages est inventé. Nouvelle expansion et calendriers débalancés.

1973 : Apparition du concept de frappeur désigné qui a influencé une grande partie du monde du baseball.

1976 : Aube d'un concept qui ressemble au « joueur autonome »

1987 : L'âge où l'attaque explose. Est-ce que ce sont les balles? Les bâtons? Les centres de conditionnement? La chimie qui compose Jose Canseco? Oui, oui, oui et oui!

1995 : La grève prend fin. Les disparités des masses salariales augmentent de façon exponentielles. Toutes les équipes ont un nouveau stade ou ont un architecte qui sont en train de leur en dessiner un. Les ligues ont trois divisions chacune et le concept de meilleur deuxième apparaît ce qui envoie les puristes du baseball dans les salles d'urgence.

Oh, ça pourrait être 1950 (l'après-guerre, l'après-intégration et un chiffre rond), 1953 (les petits marchés arrivent dans le monde du baseball avec les Braves de Milwaukee), 1958 (le baseball majeur s'installe en Californie), 1960 (les White Sox mettent les noms des joueurs à l'arrière de leurs chandails), 1965 (l'Astrodome est le premier stade couvert avec une atmosphère contrôlée et une surface articifielle), 1969 (le baseball majeur arrive au Canada avec les Expos), 1997 (matchs inter-ligues) ou 2000 (centenaire de l'ère moderne).

Pete Palmer, co-auteur de l'Encyclopédie baseball ESPN 2006, divise l'histoire du baseball en huit ères différentes parce qu'il pense, comme ses co-auteurs, que c'est plus juste de cette façon de comparer les joueurs et leurs statistiques. « Il n'y a pas vraiment de catégories qui peuvent tenir sur de très longues périodes », soutient Palmer. « À part peut-être le nombre de matchs consécutifs. Mais en termes de circuits, de triples, de doubles, toutes les statistiques des lanceurs actuels, il faut remettre ces stats dans le contexte des 20 dernières années.

Nous sommes d'accord avec ça -aussi longtemps que nous analysons les statistiques- mais pour un livre des records n'en est pas un lorsqu'il est divisé en huit sections.

Il y a une différence fondamentale entre les statistiques et les records. Les chiffres font les histoires mais les records réunit les générations. Au baseball, nous vénérons les records mais est-ce que ces records auraient la même valeur s'il y en avait huit, comme par exemple, huit records de circuits en une saison?

Nous n'embarquerons pas là-dedans. Mais nous devons prendre une date, une année, une année significative qui a changé le basball en ce sport que nous voyons aujourd'hui.

Peut-être 1920 -on voit des gars comme Nick Swisher ou Morgan Ensberg frapper plus de circuits cette année qu'une équipe entière pouvait le faire cette année-là.

Peut-être 1947 -quand un joueur de race noire a joué au baseball majeur, le seul au monde. Et si vous voulez utiliser une date de démarcation pour l'intégration, quand le baseball a-t-il vraiment été intégré? Lorsqu'il y avait un joueur noir? 50? 100? Ou quand les latino-américains sont arrivés en masse?

Nous comprenons la signification sociale de 1947 mais nous ne pensons- pas qu'on peut retenir cette date dans notre contexte, quand on parle de statistiques.

Notre gros problèmes avec 1961 et 1973 est que ça n'a affecté qu'une ligue à chaque fois. Et 1976, 1987 et 1995 -notables pour plusieurs aspects- mais pas assez pour mettre une démarcation.

Donc, pour nous, une seule date convient : 1969. Mais pour d'autres raisons que je n'ai pas nommées encore.

L'un de nos lecteurs, Joe Berlinghieri soutient que 1969 est la version baseball de la révolution industrielle.

« C'est quand la science a commencé à influencer le baseball », écrit Berlinghieri. « L'abaissement du monticule, les divisions, les frappeurs désignés, l'explosion de l'industrie des statistiques, l'ajoût du nombre de lancers, des statistiques des gauchers, des meilleurs deuxièmes, des entraînements personnels, de la nutrition, de l'opération Tommy John, opérations au laser, la télévision, les vidéos, l'Internet et les stéroïdes ont tous marqué le baseball. Sans mentionner les méthodes avancées pour la fabrication d'équipements. »

Éloquent, mais nous devons admettre que nous avons quand même des réserves pour 1969.

Les records sont des exploits réalisés par de grands joueurs dans le passé, dans ce sport plus que centenaire. Ainsi, si on recommence à zéro en 1969, on perd cette magie.

Mais on ne perd pas tout. Dans le livre des records actuel, Cy Young compte 511 victoires dont 267 avant 1900 mais le record est de 511. Et plusieurs de ces victoires ont été remportées alors que le monticule se trouvait à 50 pieds du marbre.

Ainsi, le record de Joe DiMaggio pour le nombre de matchs consécutifs avec au moins un coup sûr ne disparaîtra pas. Nous n'ajouterions qu'une ligne à tous ces records. On aurait pré-1900, post-1900 et post-1969. Cela signifie que la série de 44 matchs avec un coup sûr de Pete Rose constituerait le record de l'ère post-moderne mais ça ne signifierait pas que ce serait le record ultime.

Mais c'est l'Amérique, vous pouvez tenir des records de la façon dont vous voulez, c'est votre choix.