Nouveaux hommes en noir
NBA mardi, 29 oct. 2013. 13:17 jeudi, 12 déc. 2024. 15:09Le RDS.ca termine la présentation de son avant-goût de la saison 2013-2014 de la NBA s’amorçant le 29 octobre. On conclut avec la division Atlantique.
KNICKS DE NEW YORK
Saison régulière 2012-2013 : Fiche de 54-28, premier rang de la division Atlantique, deuxième rang de l’Association Est. Éliminés en demi-finale d’association.
Arrivées à noter : Andrea Bargnani, Cole Aldrich, Beno Udrih, Metta World Peace, Ike Diogu, Chris Doulgas-Roberts, Tim Hardaway Jr (recrue)
Départs à noter : Marcus Camby, Steve Novak, Quentin Richardson, Chris Copeland, James White, Jason Kidd (retraite)
Entraîneur en poste : Mike Woodson (depuis 2012)
On assiste à ce qui pourrait bien être la dernière saison de Carmelo Anthony à New York, lui qui souhaite flirter avec le marché des joueurs autonomes cet été pour la première fois de sa carrière.
Courtisanerie à part, Anthony est en position pour connaître sa meilleure saison à New York en raison des rôles mieux définis de tout un chacun sous la gouverne de Mike Woodson.
Le tout commence par une distance nécessaire entre les Knicks et Amar’e Stoudemire qui, malheureusement, n’a plus la santé pour être le joueur étoile qu’on sait qu’il peut être. La réalisation a été longue et pénible, mais les Knicks ont fait le travail de distance et désormais, c’est l’équipe de Melo du début à la fin. Fini le partage et c’est tant mieux.
La compétition sera plus féroce pour les Knicks, mais l’arrivée de Metta World Peace stabilisera la défensive du cinq partant et Iman Shumpert sera enfin utilisé à sa juste valeur devant J.R. Smith sur les périmètres.
Les Knicks ont perdu, d’une certaine façon, Stoudemire, mais ils ont gagné une identité qu’ils se doivent de tester à fond.
On se demande aussi comment Andrea Bargnani réagira à son nouvel environnement. Il était de plus en plus clair que l’expérience italienne avait fait son temps à Toronto et les Knicks ont payé le gros prix afin de rapatrier l’avant européen. On se permet des espoirs modérés dans le cas de Bargnani, mais sait-on jamais. Il est encore relativement jeune et il pourrait retrouver la touche, lui qui a connu une de ses pires saisons offensives l’an dernier.
Les Knicks devront se débattre pour ne pas perdre la ville de New York, car les Nets font une attaque légitime à la suprématie de l’équipe fétiche de Spike Lee. Tout tombera sur les épaules d’Anthony et sur la défensive de Tyson Chandler, ni plus ni moins.
Une grosse mission, mais elle est loin d’être impossible. Conquérir le Madison Square Garden n’a jamais été une tâche simple.
NETS DE BROOKLYN
Saison régulière 2012-2013 : Fiche de 49-33, deuxième rang de la division Atlantique, quatrième rang de l’Association Est. Éliminés en quart de finale d’association.
Arrivées à noter : Paul Pierce, Kevin Garnett, Jason Terry, Andrei Kirilenko, Shaun Livingston, Alan Anderson, Mason Plumlee (recrue)
Départs à noter : C.J. Watson, Keith Bogans, MarShon Brooks, Kris Humphries, Gerald Wallace, D.J. White
Entraîneur en poste : Jason Kidd (première saison)
Le noir laqué de l’uniforme des Nets sera historiquement imposant cette saison avec l’addition de deux futurs membres du Temple de la renommée sur le terrain en plus d’en ajouter un autre derrière le banc pour une saison « all-in » à Brooklyn, pour emprunter une expression populaire autour d’une table de poker.
Kevin Garnett et Paul Pierce rejoignent Deron Williams, Brook Lopez et Joe Johnson afin de former une super-équipe qui sera dirigée par l’entraîneur recrue Jason Kidd.
On parle ici de la plus grosse intrigue de la NBA cette saison : comment se déroulera cette expérience unique sur le bois franc marbré du Barclays Center ?
Mikhaïl Prokhorov, le propriétaire majoritaire des Nets, a pris les moyens de ses ambitions en faisant l’acquisition de Pierce et Garnett en plus de récolter les vétérans Jason Terry et Andrei Kirilenko au passage. Le magnat russe a tout misé sur cette saison, et peut-être l’an prochain, afin de soulever une bannière au plafond de son nouvel amphithéâtre à Brooklyn.
Un pari risqué connaissant le succès mitigé des formations assemblées ainsi. Sauf que pour la promotion de l’équipe et les foules lors de la saison, c’est difficile de mieux manœuvrer. Prokhorov gâte ses partisans et les prochains mois seront hautement divertissants pour les Nets, surtout si la santé est au rendez-vous et qu’ils se frottent aux puissances de l’Est lors des éliminatoires.
Parce qu’en séries, mieux vaut avoir Kevin Garnett dans son camp. Le vétéran est reconnu pour son intensité et, disons-le, sa politesse sélective sur le terrain. Un avantage qui se compile difficilement sur la feuille de pointage, mais qui est palpable sur le terrain.
On se demande un peu quel genre de défensive présentera une équipe formée à l’emporte-pièce, mais on ne peut pas douter de l’expérience des éléments en place. La qualité d’un défaut si on veut, tous les joueurs ont vu neiger, mais ils ne peuvent plus jouer quarante minutes par match comme il y a dix ans.
Entre alors en scène le casse-tête de Jason Kidd : comment ménager toutes ces vieilles jambes au cours de la saison?
Avec peu de relève sur le banc, les Nets devront se ménager avec les moyens du bord et une bonne dose de créativité.
La division appartient visiblement aux Nets. Il y a trop de forces en place pour les voir ailleurs qu’au sommet de l’Atlantique. Mais Jason Kidd devra faire ses preuves rapidement derrière le banc, lui qui n’est pas tellement plus vieux ni expérimenté que Kevin Garnett qui lui ne portera pas des complets lors des jours de match. La dynamique entre un entraîneur et ses joueurs repose sur plusieurs petits détails et Kidd devra manœuvrer prudemment.
Très prudemment.
CELTICS DE BOSTON
Saison régulière 2012-2013 : Fiche de 41-40, troisième rang de la division Atlantique, septième rang de l’Association Est. Éliminés en quart de finale d’association.
Arrivées à noter : MarShon Brooks, Donte Greene, Kris Humphries, Gerald Wallace, Keith Bogans, Kelly Olynyk (recrue), Colton Iverson (recrue)
Départs à noter : Paul Pierce, Kevin Garnett, Fab Melo, Jason Terry, D.J. White, Kris Joseph
Entraîneur en poste : Brad Stevens (première saison)
Si les Nets ont changé de visage avec l’acquisition de Kevin Garnett et Paul Pierce, les Celtics eux ont implosé vers l’avenir en laissant filer deux figures emblématiques de la formation au profit d’une reconstruction en accélérée autour de Rajon Rondo et, surtout, du nouvel entraîneur Brad Stevens.
Fraîchement promu de la NCAA (où il dirigeait l’Université Butler), Stevens a signé une entente de six ans avec les Celtics avec le mandat clair de reconstruire une équipe par le bas, en débutant avec de jeunes espoirs et de l’espace sous le plafond salarial.
Une grosse commande pour un entraîneur aussi peu expérimenté, mais un défi sur mesure pour un jeune qui a fait ses preuves avec des petits miracles à Butler.
On retourne donc à la case départ du côté des Celtics et les victoires se feront rares, très rares cette saison. Rondo ratera une majeure partie de la saison et une flotte de jeunes joueurs devra tenir le fort en l’absence du meneur de jeu. Parmi ceux-ci, le Canadien Kelly Olynyk qui fera ses débuts dans la NBA.
C’est d’ailleurs une sage décision que d’imploser volontairement au lieu d’attendre le déclin de ses vétérans avant d’agir. Les Celtics ont laissé Doc Rivers s’éloigner d’un projet de relance, tout comme Pierce et Garnett. Les partisans seront peut-être perdants cette saison, mais à long terme, il s’agit d’une stratégie judicieuse que de choisir quand et comment on utilisera une saison afin de rebâtir des fondations solides.
Surtout que le repêchage de 2014 promet d’en être un historique.
Alors, beaucoup d’observations à prévoir chez les Celtics. On regardera l’évolution de Jeff Green qui sera le vétéran de facto de cette jeune formation. Aussi, l’apprentissage d’Olynyk et du surprenant Vitor Faverani sera à l’étude, tout comme l’intégration de l’offensif Marshon Brooks et de l’énergique Gerald Wallace au sein de la formation.
Il y a bien sûr une infime place à la surprise, mais les Celtics ne seront pas menaçants cette saison. Pas du tout même.
L’histoire ne pèsera pas très lourd. Sauf que les Celtics ne seront pas seuls à chercher l’avenir dans l’immédiat et ils se feront coiffer dans la cave de la division par une autre équipe encore plus investie dans la reconstruction.
76ERS DE PHILADELPHIE
Saison régulière 2012-2013 : Fiche de 34-48, quatrième rang de la division Atlantique, neuvième rang de l’Association Est. Exclus des séries.
Arrivées à noter : Michael Carter-Williams (recrue), Nerlens Noel (recrue), Pierre Jackson (recrue), Tony Wroten
Départs à noter : Andrew Bynum, Royal Ivey, Damien Wilkins, Dorell Wright, Nick Young, Jrue Holiday
Entraîneur en poste : Brett Brown (première saison)
Si les Celtics ont trouvé le bouton de reformatage, les 76ers, eux, ont construit un temple autour de la notion d’imploser vers l’avenir. C’est à se demander si Philadelphie n’est pas partie séjourner dans la D-League le temps d’une saison.
Les Sixers ont d’abord offert de nouvelles valises à Andrew Bynum pour ensuite expédier le joueur étoile Jrue Holiday aux Pelicans en retour du prometteur Nerlens Noel et d’autres considérations futures. Ensuite, le volatile Nick Young a choisi les Lakers et Philadelphie offrira une première chance à Brett Brown à la barre d’une formation.
Les 76ers étiraient l’inévitable depuis plusieurs saisons déjà, mais là ils sont pleinement investis dans ce plan de relance improvisé vers le repêchage de 2014.
Pour la saison à venir, Nerlens Noel sera vraisemblablement absent jusqu’à l’an prochain, tout comme le vétéran Jason Richardson. Ce sera l’occasion rêvée pour Evan Turner de prouver sa valeur au sein de la formation, lui qui a été repêché au deuxième rang en 2010 pour ensuite offrir un rendement décevant depuis. Thaddeus Young sera aussi fortement sollicité, bien qu’il soit meilleur dans un rôle d’acteur de soutien qu’en tant que vedette sous les projecteurs.
La recrue Michael Carter-Williams sera propulsée à la pointe sur le cinq partant, un pari risqué qui va de soi avec le projet de reconstruction ne nécessitant pas forcément des victoires sur le terrain. Il faut jouer, essayer, expérimenter et cumuler de l’expérience là où on peut. Telle sera la mission de Carter-Williams, du centre Spencer Hawes, de l’avant Arnett Moultrie et du garde Tony Wroten.
Bref, l’ensemble de l’équipe.
On espère beaucoup de choses à Philadelphie pour le futur, notamment avec de multiples choix de première ronde l’an prochain. Mais les victoires concrètes sur le terrain seront éparses et peut-être même sous la barre des vingt, mesure d’exception des saisons à oublier.
RAPTORS DE TORONTO
Saison régulière 2012-2013 : Fiche de 34-48, cinquième rang de la division Atlantique, dixième rang de l’Association Est. Exclus des séries.
Arrivées à noter : Tyler Hansbrough, D.J. Augustin, Austin Daye, Julyan Stone, Steve Novak, Dwight Buycks (recrue)
Départs à noter : Andrea Bargnani, Linas Kleiza, John Lucas III, Alan Anderson
Entraîneur en poste : Dwane Casey (depuis 2011)
Masai Ujiri revient à Toronto avec son gros chapeau de shérif et les choses seront appelées à changer chez les Raptors. Enfin, se diront certains.
Ujiri remplace donc Bryan Colangelo dans la chaise de DG et son premier mot d’ordre a été d’expédier Andrea Bargnani loin, très loin, de l’équipe. On soupçonne d’ailleurs qu’Ujiri aura d’autres transactions dans ses manches, lui qui a bien l’intention de se distancer au maximum du travail de son ancien mentor.
Parce que les Raptors ont bien besoin d’un peu de sang neuf, surtout après les multiples saisons de misère au compteur.
Pour l’instant, le sang neuf à Toronto se matérialise via la première saison complète avec Rudy Gay dans l’alignement. Avec un été pour se préparer et s’acclimater à ses coéquipiers, l’avant-étoile acquis l’hiver dernier pourrait faire sa marque au nord de la frontière américaine.
Sinon, on mise beaucoup sur la progression de Jonas Valanciunas qui a fait tourner toutes les têtes cet été lors des activités estivales de la NBA. Le centre lithuanien s’impose sous les paniers et pourrait offrir une stabilité aux Raptors, chose qui n’existait pas avec Bargnani et sa phobie des contacts dans les zones courtes.
Avec un joueur physique comme Valanciunas dans la circulation, les périmètres vont s’ouvrir pour DeMar DeRozan qui s’apprivoise bien au rythme de la NBA depuis ses débuts à Toronto.
Sauf qu’à l’exception de Gay, Valanciunas et DeRozan, il n’y a pas beaucoup de positif dans l’alignement des Raptors. Beaucoup de joueurs utiles dans une rotation, comme Amir Johnson et Kyle Lowry, mais trop peu de joueurs qui font une réelle différence sur la colonne des victoires au classement.
Par la force des choses, les Raptors seront encore en transition. Vers quoi? On ne sait plus trop.
Première année du régime Ujiri. Avec les résultats qu’il a obtenus à Denver, on peut tout de même s’armer d’optimisme à Toronto. Du renouveau qui se faisait attendre.