Même si je suis énormément déçu de la tournure des événements à la suite de mon deuxième combat contre Bernard Hopkins, je garde la tête haute. Pourquoi? Parce que je me suis bien défendu et ai livré une bonne bataille.

Il ne faut pas oublier que c'était un combat extrêmement serré et que cela aurait pu aller d'un côté comme de l'autre. La chose qui me dérange le plus, c'est que les juges ont favorisé la légende et l'histoire au détriment du champion. Depuis toujours, les juges accordent les rounds serrés au champion et c'est ultimement l'aspirant qui doit s'imposer.

Et c'est pourquoi je souhaite disputer un troisième combat contre Hopkins. Je le mérite et c'est ce que les amateurs veulent, j'en suis convaincu. Les deux premiers combats que nous avons disputés ont été chaudement disputés et personne ne peut encore prétendre avoir eu le dernier mot.

Je crois que j'ai remporté trois des quatre premiers rounds ainsi que les trois derniers. Avec le recul, tout s'est finalement joué dans le milieu du combat. Hopkins m'a rentré son pouce dans l'œil droit à deux reprises et j'ai commencé à voir double à compter du cinquième assaut. Je n'ai pas besoin de vous convaincre qu'il est extrêmement difficile de boxer dans de telles circonstances. Demandez à Georges St-Pierre, qui s'est battu avec seulement un œil contre Jake Shields le mois dernier à Toronto. Tu n'as plus idée de la distance à laquelle se trouve ton adversaire.

Au final, je suis heureux d'avoir disputé un combat de 12 rounds, mais je n'avais jamais cru que j'étais uniquement capable de ne faire que 4 rounds comme Hopkins le prétendait. Ce dont je suis le plus fier, c'est d'avoir été en mesure d'offrir un excellent spectacle. C'est la chose la plus importante pour moi. Les gens dépensent beaucoup d'argent pour assister à un gala et ce n'est que la moindre des choses de tout donner. Je me suis senti appuyé pendant tout le combat et reçu de nombreux messages d'encouragements depuis samedi. Même les partisans de Hopkins m'ont remercié! Cela veut tout dire.

Cela dit, je ne peux pas retourner en arrière. La décision rendue samedi ne me donne que le goût de retourner au gymnase afin de reprendre l'entraînement. À la suite de ma défaite contre Carl Froch, je suis devenu champion du monde. Maintenant, j'ai bien l'intention de devenir le meilleur boxeur « livre pour livre » de la planète.

Même si je n'ai pas été en mesure de battre Hopkins, je crois que j'ai franchi une étape importante dans l'atteinte de mes objectifs. Ces deux combats m'ont permis d'acquérir de l'expérience et de la maturité. En ce moment, je suis le boxeur - à l'exception de Hopkins - qui compte le plus d'expérience chez les mi-lourds. Ce n'est pas rien. Cela va me servir dans le futur.

Comme tout le monde le sait maintenant, j'adore relever des défis. J'aime me battre contre les meilleurs, chose qui n'est pas nécessairement vraie chez tous les boxeurs de mon calibre. Si Yvon Michel parvient à me dénicher un combat de championnat dans quelques mois, je sais que je serai en mesure de redevenir champion. Il n'y a aucun doute dans mon esprit.

Sauf que la décision revient aux grands réseaux de télévision. Ces derniers investissent énormément d'argent pour assurer la tenue de combats et je sais que je fais partie de leurs plans. Mes combats contre Hopkins, Chad Dawson et Froch ont prouvé ma valeur. Certains boxeurs lancent 700 coups, dont 600 jabs, par combat. De mon côté, sur les 500-600 coups que je donne, 450 sont en puissance. C'est ce qui attire les foules.

En terminant, j'aimerais remercier tous les amateurs qui sont venus m'encourager samedi soir au Centre Bell. Grâce à vous, nous avons établi un record d'assistance au Canada pour un gala présenté à l'intérieur. J'ai donc réussi à entrer dans l'histoire, à ma façon.

En terminant, je vous invite à me suivre sur Twitter.

*Propos recueillis par Francis Paquin