MONTRÉAL - Moins de six semaines après avoir subi sa première défaite depuis le début de sa carrière, Lucian Bute est prêt à remonter dans le ring.

Bute et son équipe ont rencontré les médias québécois pour la première fois depuis que le boxeur québécois d'origine roumaine s'est incliné par knock-out technique devant Carl Froch, et l'ancien champion des poids super-moyens de la IBF a assuré que les événements survenus le 26 mai dernier à Nottingham en Angleterre sont bel et bien derrière lui.

Bute tentera ainsi de venger son revers contre Froch le 16 ou 23 mars 2013 au Centre Bell, mais les deux boxeurs disputeront auparavant un combat le même jour au mois de novembre prochain. InterBox n'a pas immédiatement voulu dévoiler l'identité du prochain adversaire de son protégé, mais il s'agirait d'un boxeur de renommée mondiale qui possède une bonne force de frappe. À noter que ce duel de retour pourrait être présenté au Québec, mais également en Roumanie.

« J'ai passé beaucoup de temps à penser à ce qui s'est passé à Nottingham », a avoué Bute, jeudi après-midi lors d'une conférence de presse tenue au Centre Bell. « Ç'a été une mauvaise soirée et je suis maintenant prêt à regarder en avant. »

« Ç'a été beaucoup d'émotions, mais je suis fait fort mentalement. Je crois en mon potentiel, car le 26 mai, ce n'était pas le vrai Lucian Bute que les gens ont vu. J'ai eu la pire soirée que je pouvais connaître. »

« C'est comme quelqu'un qui a un accident de voiture. Ça ne veut pas dire qu'il ne sait plus conduire », a ajouté son entraîneur Stéphan Larouche. « D'ailleurs c'est prouvé qu'il faut reprendre le volant rapidement après un accident. »

Même si une clause de combat revanche figurait au contrat que Bute et Froch ont signé, le Montréalais devra prouver à son entourage qu'il mérite une deuxième chance contre l'Anglais.

« Si Lucian ne passe pas au travers de son prochain combat, c'est clair qu'il ne méritera pas d'affronter Froch », a prévenu Larouche. « Je veux que Lucian ait peur de se faire passer le knock-out. »

À l'inverse, Bute tient tellement à prendre sa revanche qu'il acceptera de se mesurer à Froch, même si ce dernier perdait son prochain duel. Ce n'est pas une question de ceinture, mais bien d'honneur.

« J'ai défendu mon titre de champion neuf fois », a sèchement rappelé Bute.

La retraite n'a jamais été une option

Après avoir fait le vide en compagnie des membres de sa famille et de ses amis en Roumanie, Bute s'est évidemment remis en question, mais l'idée d'accrocher ses gants ne lui a jamais effleuré l'esprit.

« Je n'ai jamais pensé à la retraite, même si ç'a été une défaite très dure », a confié Bute, qui a visionné à plusieurs reprises le combat qu'il a disputé contre Froch au cours des dernières semaines. « J'ai maintenant accepté la défaite et je sais que j'ai plein de choses à corriger. »

« Je ne cherche pas d'excuses, mais je sais en même temps que ce n'était pas ma soirée. Il y a beaucoup d'événements extérieurs qui se sont passés et je sais que je suis capable de revenir plus fort. Je ne suis pas fini! »

Pendant ce temps, sa garde rapprochée est demeurée continuellement en contact avec lui, question de déceler les moindres signes de doute ou de découragement. Pour son promoteur et son entraîneur, il n'y a aucun doute que la page a été tournée.

« On se remet généralement difficilement d'une soirée comme celle-là et je devais m'assurer que Lucian se sentait bien physiquement et mentalement », a expliqué le promoteur Jean Bédard. « J'ai cependant été rassuré, car Lucian voulait s'asseoir rapidement à son retour pour discuter de la suite des choses. »

« Lucian a vu tout ce qu'il a fait de mauvais », a continué Larouche. « Nous savons tous comment il a rebondi après son premier combat contre (Librado) Andrade. J'ai l'impression que cette défaite va faire de Lucian un bien meilleur boxeur. »

« Lucian s'était peut-être dit que ç'allait être facile. Lorsque tu es favori à sept contre un et que tout le monde te dit que tu vas gagner, ça doit finir par te mélanger… »

Reste que Bute a encore beaucoup à faire avant de pouvoir crier victoire et surtout prouver que la défaite du 26 mai n'était qu'une erreur de parcours.

« C'est dans des moments comme ceux-là que les grands athlètes se démarquent », a analysé Larouche. « À un certain moment, tu finis par t'enfarger dans ton succès. La défaite contre Froch, c'est un super méga rappel à l'ordre. »