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RÉSULTATS

La recette du succès de Sylvain Favreau

Sylvain Favreau Sylvain Favreau - Voltigeurs de Drummondville
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Tout au long de son parcours de joueur – des rangs juniors A dans son Ontario natal au milieu des années 1990 jusqu'en France et en Allemagne au début des années 2000 –, Sylvain Favreau a souvent été confronté à la mentalité « marche ou crève ». En d'autres termes, l'homme né à Orléans et ses coéquipiers étaient poliment invités à lever les feutres s'ils n'étaient pas contents.

Fort heureusement, Favreau avait précédemment croisé la route de Guy Lalonde dans le hockey mineur, si bien qu'il savait pertinemment qu'il existait une autre manière de diriger une équipe. Lalonde, un enseignant de formation, a toujours prôné le dialogue ainsi que le désir d'apprendre.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Lalonde s'est éventuellement retrouvé derrière le banc de clubs de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec dans un rôle d'adjoint aux côtés de Claude Julien avec les Olympiques de Hull et Pascal Vincent chez les Screaming Eagles du Cap-Breton.

C'est donc avec ce modèle en tête que Favreau a commencé le métier d'entraîneur à Gloucester et Cumberland. Son travail a été rapidement remarqué par Charles Henry, l'ex-directeur général et gouverneur des Olympiques, qui lui a ensuite permis de se dénicher un job d'adjoint avec les Mooseheads de Halifax. Favreau en est éventuellement devenu l'entraîneur-chef et a mené l'équipe à la finale du trophée Gilles-Courteau dès sa deuxième saison seulement en 2022-2023.

Aujourd'hui entraîneur-chef avec les Voltigeurs de Drummondville, Favreau n'a pas mis de temps à connaître du succès avec son nouveau club, étant donné que les Voltigeurs ont terminé au 1er rang de l'Association Ouest cette année grâce à une récolte de 102 points. Et après avoir éliminé les Sea Dogs de Saint John et le Phoenix de Sherbrooke, ils amorcent ce soir une série demi-finale qui s'annonce extrêmement relevée contre leurs éternels rivaux, les Tigres de Victoriaville.

« J'essaie toujours de soutirer le maximum du positif. Le négatif ne fait pas partie de mes valeurs », a d'abord expliqué Favreau au cours d'un généreux entretien téléphonique tenu un peu plus tôt cette semaine avec RDS.ca, qui cherchait principalement à connaître la recette de son succès.

« J'essaie de ne pas seulement être un communicateur au hockey, mais dans la vie de tous les jours. Je veux apprendre à comprendre les gens avant le match, pendant le match et après le match. C'est maintenant la base d'apprendre à se connaître. Auparavant, nous n'entendions pratiquement jamais parler de problèmes de santé mentale ou bien d'anxiété de performance. »

Âgé de 45 ans, Favreau fait remarquer qu'il a été à cheval sur deux générations. Si le désir de mieux communiquer est maintenant bien implanté, celui de gagner n'a au contraire pas changé. Il faut dire que les attentes étaient extrêmement élevées cette saison après l'acquisition de l'attaquant et choix de 2e ronde du Lightning de Tampa Bay Ethan Gauthier au cours de l'été.

« Il y avait certainement des attentes de la part de l'extérieur, mais ce sont les joueurs qui ont d'abord mis la barre très haute, a relaté Favreau. Il y avait plusieurs joueurs qui sont là depuis très longtemps avec l'équipe et qui avaient un ardent désir d'avancer [en séries éliminatoires].

« Le premier objectif que nous avions, c'était de forcer la main de notre directeur général Yanick Lemay en le mettant dans le camp des acheteurs pendant la période des échanges aux Fêtes. »

Favreau et ses joueurs ont gagné leur pari en remportant 15 de leurs 27 premiers matchs et Lemay s'est chargé du reste en obtenant les services de Mikaël Huchette, Vsevolod Komarov et Kassim Gaudet des Remparts, Alexis Gendron des Olympiques et Noah Reinhart des Sea Dogs.

Une fois la période des transactions terminée, les Voltigeurs ont maintenu un dossier de 31-6-2 pour devancer les Huskies de Rouyn-Noranda au sommet du classement de l'Association Ouest. Malgré cette avalanche de victoires, Favreau et les siens continuent d'y aller un match à la fois.

« Les gens disent souvent que les séries éliminatoires sont une nouvelle saison et j'irais même jusqu'à dire que le carré d'as en est également une, a mentionné Favreau. C'est un cliché, mais encore faut-il être en mesure de l'expliquer et c'est ce que j'ai essayé pendant toute la saison.

« Le message est extrêmement simple : il faut développer de bonnes habitudes de travail, avoir une bonne attitude dans le vestiaire, parce que tout cela finit par entrer en ligne de compte. À ce stade-ci de la saison, c'est vraiment l'équipe qui aura démontré le plus de constance dans son évolution, qui dévie le moins possible de son plan de match qui va connaître le plus de succès. »

Mais quelle est la définition du succès au juste? Pour Favreau, il n'est pas question de victoires, de buts ou d'honneurs individuels. C'est plutôt son capitaine Luke Woodworth, « un anglophone unilingue qui est devenu parfaitement bilingue en jouant ici », c'est Mikaël Diotte « qui vient de signer son premier contrat professionnel [avec les Devils du New Jersey] » et c'est aussi Gauthier, Komarov et Riley Mercer qui inspirent leurs coéquipiers jour après jour. La liste est tellement exhaustive qu'il n'est pas exagéré d'écrire que Favreau est le dénominateur commun à tout cela.