Il y a un an à la même date, le défenseur Stéphane Robidas n'était même plus au camp d'entraînement du Canadien. Il avait été retranché tout juste avant que l'équipe quitte vers l'Ouest canadien. A l'époque, personne n'avait vraiment fait mention du départ de Robidas vers Québec. Mais un de ses amis et coéquipiers, Jonathan Delisle, qui avait aussi été victime du couperet, me disait qu'il n'en revenait pas que Stéphane ne soit pas du voyage dans l'ouest.

Stéphane Robidas représente beaucoup pour les jeunes qui tentent de percer et le fait que le tricolore ne lui avait même pas donné sa chance faisait en sorte que la claque au visage était encore plus difficile à accepter. Un an plus tard, tout est différent.

Cette fois, avec Craig Rivet qui est toujours sans contrat et avec les blessures à Patrice Brisebois et Karl Dykhuis, la direction du Canadien a décidé de lui donner sa chance en match hors-concours. Il disputera ce soir sa troisième rencontre face aux Oilers d'Edmonton. Une chance unique pour celui qui a remporté le titre de défenseur par excellence de la Ligue de hockey junior majeure du Québec en 1996-1997 avec Shawinigan. Dans le fond, cette chance est sa première depuis qu'il a été repêché en septième ronde par le Canadien en 1995.

Mais pour vous dire la vérité, Stéphane Robidas mérite plus qu'une chance, il mérite le respect. L'an dernier après avoir été retranché sans avoir disputé un seul match hors-concours il s'est dirigé vers Québec sans dire un mot. Comme plusieurs d'ailleurs, mais il était évident que la décision de l'équipe ne faisait pas plaisir à tout le monde, y compris ses coéquipiers de Québec.

Encore une fois, il s'est pris en main. Il a obtenu 45 points, dont 14 buts à Québec en 76 matchs. Il a été rappelé par le Canadien pour disputer une seule rencontre le 20 octobre face à l'Avalanche du Colorado. Depuis rien.

Quelques jours avant le début du camp d'entraînement, il a signé un contrat d'un an qui va lui rapporter un peu plus de 300 mille dollars s'il joue à Montréal et 75 mille dollars à Québec. Un collègue qui couvre les activités du Canadien m'avait dit au début du mois que Robidas ne jouerait jamais avec le Canadien tant et aussi longtemps que Francis Bouillon va demeurer à Montréal. A 5 pieds 10 et 185 livres quelques "experts" soutiennent qu'il est impossible d'avoir deux joueurs de petites tailles à la ligne bleue. Il est évident qu'ils ne se retrouveront pas toujours sur la glace en même temps. D'une manière ou d'une autre, le Canadien a besoin de plus de points et Robidas pourrait devenir un atout en avantage numérique.

Si le Canadien le laisse encore pourrire dans les mineures, il en sera sûrement à sa dernière année avec l'organisation. Dans le fond, le Canadien n'a rien à perdre pour le moment. Tout le monde sait que sans une participation en série, des têtes pourraient tomber surtout si l'équipe connaît une saison de misère. Stéphane Robidas pourrait s'avérer une belle surprise, un peu comme celle de Francis Bouillon l'an dernier.

Mais attention, quelques-uns de ses coéquipiers à Québec le trouve même meilleur que Francis, surtout offensivement. Seul le temps nous dira s'ils ont raison.

Pas de "Maracle" à Atlanta


Le gardien Norm Maracle ne débutera pas la saison avec les Trashers d'Atlanta. Pourquoi j'en parle, parce que si vous voulez un mauvais exemple dans la vie en voici un. Nommé gardien de l'année au niveau junior canadien en 1994 alors qu'il jouait avec Saskatoon, il avait fait sa marque avec les Red Wings de Detroit et avec Adirondack, le club école de cette formation. Avant de quitter vers Atlanta l'an dernier, il avait accumulé 8 victoires, cinq défaites et trois matchs nuls en 20 matchs avec Detroit en 1997-1998 et 1998-1999. Tout ça accompagné d'une moyenne de 2 virgule 22. Dans la Ligue américaine, en 1996-1997, il a gagné 34 victoires un sommet chez les gardiens à ce moment.

Donc, ce jeune homme de 25 ans avait l'avenir devant lui avec l'organisation des Trashers. Et bien l'alcool aura été son pire adversaire. Il a été retranché hier de l'équipe et devra maintenant gagner le respect des dirigeants des Trashers et du reste de la LNH à Orlando dans la Ligue internationale. Il s'est présenté pour un deuxième camp de suite avec un peu trop de gras sur le corps. Cette fois, il pesait 12 livres de trop et a fait monter la balance à 210 livres, lui qui mesure 5 pieds 8. La preuve qu'il faut prendre son travail au sérieux. Il devait toucher 400 mille dollars cette saison pour seconder Damian Rhodes. Il devra maintenant se contenter de beaucoup moins.

Il est vrai que les athlètes ont le droit d'avoir du plaisir à l'occasion. Tout le monde est humain. Mais gaspiller une carrière pour faire la fête, c'est manquer de respect pour son talent. Dans son cas, Norm Maracle en avait. Souhaitons seulement que quelqu'un, à quelque part, lui fera remarquer qu'il a déjà perdu beaucoup de temps.