OTTAWA - Le commentaire est d'Alain Vigneault qui, vous vous rappelez, dirigeait le Canadien, il y a...oh pas si longtemps. «Le président Bush vient de fermer la frontière. Avec une réduction du taux d'imposition de 39% à 31%, aucun joueur autonome ne sera intéressé à jouer à Montréal.»

Je ne connais pas particulièrement les nouvelles tables d'impôt aux Etats-Unis mais déjà c'était un facteur important pour l'athlète professionnel quand venait le temps de prendre une décision entre jouer au Canada ou encore aux USA.

Il y a quelques années, un fiscaliste avait fait une étude sur la différence entre un patineur évoluant à Tampa Bay et un patineur évoluant à Montréal. Sur un salaire de $1 million, évidemment en devises américaines, le joueur du Lightning avait $250,000 de plus à la fin de l'année comparativement au joueur du Canadien.

L'an dernier, quand le Canadien a proposé un contrat au joueur autonome German Titov, le salaire était le même que celui proposé par Pierre Gauthier, des Mighty Ducks d'Anaheim. Titov a choisi Anaheim. Il dira qu'il voulait évoluer avec Paul Kariya et Teemu Selanne...et on le comprend très bien. Mais, dans les faits réels, c'était parce que les Etats-Unis lui offraient beaucoup plus que le Canada au niveau de la table d'impôt.

Si Robert Reichel souhaite tant évoluer à Montréal, faudrait peut-être lui offrir un contrat au plus vite avant qu'il ne prenne connaissance de la grande générosité du président Bush.

Youhou monsieur Chrétien!

Campbell ne lésine pas

Colin Campbell ne lésine pas. Il aurait pu se montrer un peu plus indulgent comme l'ont toujours fait ses prédécesseurs. Les Sharks représentent l'une des bonnes formation de la Ligue nationale. Je suis convaincu que Dean Lombardi, le patron de l'équipe, a insisté sur le fait que Owen Nolan regrettait profondément le geste posé à l'endroit de Grant Marshall, des Stars de Dallas.

Lombardi a sûrement rappelé que les Sharks sont déjà privés des services de Vincent Damphousse et ce qui s'annonçait pour être la meilleure saison de l'histoire de cette formation risque de prendre une tournure dramatique.

Campbell a écouté. Il a entendu Nolan parler d'un coup de tête, d'un geste irréfléchi. Faute avouée à demi-pardonnée, dit-on. Sauf qu'on n'a pas réussi à amenuiser ses états d'âme. Campbell n'a pas aimé le geste de Nolan. Il l'a fait savoir en lui collant une suspension de 11 matchs.

Bravo, voilà un dirigeant qui ne craint pas d'appliquer le livre des règlements. C'est la Ligue nationale qui y gagne en crédibilité.

Dans le calepin

Que Hockey-Canada invite Pat Burns à diriger l'équipe canadienne au tournoi des perdants. Le pauvre Pat ne tient plus en place! Larry Robinson au sujet de Scotty Bowman: «Quand je jouais, il m'arrivait de critiquer ses méthodes, de contester sa façon de mener ses hommes. Maintenant que je suis du même côté de la clôture que lui, j'avoue que je comprends beaucoup mieux les décisions qu'il prenait.» Cela ne veut pas dire que Robinson endosse entièrement la philosophie de Bowman. Scotty est un pilote qui garde ses distances, il ne communique pas tellement avec ses équipiers ce qui est tout à l'opposé de Robinson...

La décision de Weinrich

Eric Weinrich a pris une décision réfléchie. Peut-on lui reprocher de vouloir tester le marché des joueurs autonomes? Ca n'arrive qu'une ou deux fois au cours d'un carrière qu'un athlète puisse se prévaloir de son statut de joueur libre comme le vent.

Weinrich sait très bien que le Canadien aura du mal à se sortir du bourbier dans lequel il est empêtré depuis longtemps. Et quand on a disputé que 17 matchs en séries éliminatoires, on cherche désespérément une équipe aspirante à la Coupe Stanley. Une décision qui ne laisse plus aucune autre alternative à André Savard.

Weinrich changera d'adresse dans les prochains jours.

Dans le calepin (2)

Serge Savard n'a pas égratigné Mario Tremblay l'autre jour à l'émission Point de presse animé par Bernard Derome à RDI! il l'a carrément varlopé. «Il est le grand responsable de tout ce qui est arrivé au Canadien.» Autre point soulevé par l'ex-directeur général: «Oui, je suis encore amer et je le serais toujours. Quand tu travailles pendant 33 ans au service d'une entreprise, tu ne mérites pas de te faire congédier aussi cavalièrement. On m'a foutu à la porte sans égard au passé. Pourtant, des gars comme Jacques Demers et Tremblay se sont vus offrir des postes de recruteur.» Outch!

Parlant du grand Serge, s'il n'a pu réussir, en compagnie de Mario Messier, de Jean Neveu et d'un groupe d'actionnaires, à relancer le hockey junior dans la région métropolitaine, qui peut le faire? Le Rocket de Montréal pourrait se retrouver dans les Maritimes, à Fredericton. Mais Mario Messier et son groupe veulent étudier toutes les options. Notamment celle d'inviter le nouveau propriétaire du Canadien à se joindre au Rocket. Et pourquoi pas?