WINDSOR - Frappez le premier et n'arrêtez pas. C'était là l'une des philosophies que l'ancien du Canadien de Montréal John Ferguson père avait adoptée - sur la patinoire, mais aussi en dehors.

Mais même si Ferguson s'est forgé une réputation de dur à cuire dans les années 1960 et 1970, les centaines de personnes qui ont rempli l'église anglicane All Saints à Windsor, samedi matin à l'occasion de ses funérailles, ont parlé d'un mari et d'un père dévoué.

"J'aspire à imiter les qualités de mon père", a déclaré John Ferguson fils, directeur général des Maple Leafs de Toronto, qui a décrit son père comme un homme altruiste et aimant.

Ferguson père, qui a rarement perdu ses combats sur la glace durant sa carrière, a succombé au cancer samedi dernier, à l'âge de 68 ans.

"Il vivait selon des normes qui pourraient sembler bizarres à ceux qui ne le connaissent pas", a déclaré Ferguson fils.

La cérémonie a commencé par une procession des proches de Ferguson alors qu'on entendait un air de cornemuse. Et durant un témoignage empreint d'émotion, le jeune Ferguson a fait part de ses meilleurs souvenirs.

A une occasion, quand Ferguson père est revenu à la maison avec un plâtre au poing à la suite d'un incident impliquant Eddie Westfall, le jeune Ferguson, qui avait cinq ans quand son père a pris sa retraite, lui a demandé s'il avait déjà perdu un combat sur la patinoire.

"Seulement devant ta mère, mon fils", avait-il répliqué.

Ferguson fils a également raconté comment ses parents s'étaient rencontrés il y a 56 ans à Vancouver, et comment leur dévouement et amour l'un envers l'autre l'avait inspiré.

"Je ne connais pas d'autre garçon ou famille qui aurait pu avoir un meilleur père", a-t-il affirmé.

Ted Foreman, un ami intime qui a travaillé avec Ferguson père lorsque ce dernier était directeur général des Jets de Winnipeg, a dit de lui qu'il était comme "un bon morceau de pain - dur à l'extérieur mais tendre à l'intérieur".

Ferguson père a reçu un diagnostic de cancer de la prostate en septembre 2005. Sa fille Joanne a raconté comment son père n'a jamais manqué de courage et de détermination malgré cette épreuve.

"Le pouvoir du cancer est limité, il ne peut détruire l'amour ou l'espoir", a-t-elle dit.

Ferguson père a aidé le Canadien de Montréal à remporter la coupe Stanley à cinq reprises durant sa carrière comme joueur, de 1964 à 1971. En 500 matchs du calendrier régulier, il a récolté 303 points, soit 145 buts et 158 aides.

Son style de jeu robuste a aussi fait en sorte qu'il a enregistré 1214 minutes de pénalités.

En plus des quatre enfants de Ferguson père, de ses 10 petits-enfants et de ses centaines d'amis, il y avait plusieurs visages familiers du hockey, y compris l'ancien du Canadien Serge Savard.

"Les gens doivent se rappeler que lorsque John Ferguson jouait dans la Ligue américaine, il était un joueur étoile qui marquait 40 buts", a souligné Savard, qui a ajouté que Ferguson avait enfilé 29 buts à une reprise et qu'il avait joué en compagnie de Jean Béliveau. "Oui, c'était un dur, mais il était aussi un très bon joueur."

Savard était accompagné de son ancien coéquipier Guy Lapointe ainsi que de figures connues du hockey comme Scotty Bowman, Glen Sather, Doug Wilson, Paul Maurice et Mike Ricci.

Après avoir pris sa retraite comme joueur, Ferguson père a été directeur général et entraîneur des Rangers de New York avant de devenir dg des Jets, poste qu'il a conservé de 1979 à 1988.

Ferguson, qui adorait les chevaux, a aussi géré la piste de course de Windsor. Il a par ailleurs travaillé comme directeur du personnel des joueurs chez les Sénateurs d'Ottawa.

Jusqu'à sa mort, il a occupé un poste de dépisteur avec les Sharks de San Jose.