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RÉSULTATS

Danièle Sauvageau défend les décisions de Kori Cheverie

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MONTRÉAL – Danièle Sauvageau s'était bien préparée. Ses notes bien en vue devant elle, la directrice générale de l'équipe montréalaise de la LPHF a commencé à livrer remerciements et observations sur la saison qui venait de se conclure. Seulement, une sonorisation bancale a affecté la qualité de son allocution et forcé des ajustements qui n'avaient pas été prévus.  

Avec un peu d'imagination, il n'est pas si difficile de voir dans cette mésaventure technique une métaphore des malheurs que son équipe avait vécus sur la patinoire dans les jours précédents et de l'examen de conscience qui en découlera.

Deuxièmes au classement général à l'issue de la saison régulière, les Montréalaises étaient considérées comme les favorites pour remporter leur demi-finale contre Boston, une équipe qui s'était qualifiée pour les séries par la peau des fesses. Mais comme l'a déjà dit avec éloquence Mike Tyson, tout le monde a un plan jusqu'à ce qu'on les frappe en pleine gueule.  

Pour Montréal, l'assaut fatal est venu sous la forme de trois défaites en prolongation. Cette cruelle conclusion n'avait visiblement pas encore été complètement assimilée par les joueuses qui ont pris part au bilan de fin de saison vendredi à l'Auditorium de Verdun. Le ton de l'exercice était cordial, mais aussi un brin funeste.

Bien qu'elle se soit présentée au podium en concédant qu'elle aurait pris « encore quelques semaines à cette saison », Sauvageau, une femme qui croit beaucoup en la valeur du processus, voyait le verre à moitié plein. « Je crois fondamentalement que la même performance aurait pu nous faire gagner les trois matchs », s'est-elle consolée.

À quoi donc attribuer l'envol précoce des espoirs montréalais? La DG a évoqué la malchance. Elle a énuméré une série de statistiques pour renforcer l'idée que « parmi les trois meilleurs matchs de notre année furent les trois derniers. »

« L'adversaire a capitalisé sur nos erreurs et on a été moins capables de le faire », s'est-elle rendue à l'évidence.

Sauvageau a aussi parlé de contexte. C'est le mot clé qu'elle avait préparé pour les questions qu'elle anticipait peut-être le plus, celles concernant la gestion de l'effectif par son entraîneuse Kori Cheverie. Ça aura été un thème récurrent du court parcours éliminatoire de l'équipe montréalaise. En résumé : Cheverie a utilisé à outrance certaines de ses vedettes et laissé des miettes à des joueuses de soutien. Aux yeux de plusieurs, ce déséquilibre dans la distribution du temps de jeu a usé son équipe face à un adversaire qui s'est mieux conservé.

Sauvageau s'est portée à la défense de sa tacticienne.

« Il y a des contextes et des éléments d'informations qui ne sont pas connus peut-être même au sein de notre équipe, alors encore moins au sein des partisans et des médias », a-t-elle d'abord plaidé.

« Si on regarde le temps de glace des deux équipes, on a à peu près le même nombre de joueuses des deux côtés qui ont joué plus de 30 minutes [par match]. Encore une fois, il y a une question de contexte. Quelques-unes de nos joueuses ont joué beaucoup plus que d'autres. Il y a eu des avantages numériques, donc encore du contexte. Pour les joueuses qui ont moins joué, il y a peut-être des éléments de réponses qui vont rester entre nous. »

Les blessées   

Sauvageau a parlé des blessées. Elle a calculé que ses joueuses avaient raté un total de 60 matchs en raison d'un empêchement médical. « Seulement sept joueuses ont joué les 24 parties » de la saison régulière, a-t-elle indiqué.

Effectivement, Montréal n'a pu compter sur Ann-Sophie Bettez, Kennedy Marchment, Sarah Bujold et Dominika Lásková pour la fin de sa saison. Mais Boston a commencé les séries sans Jamie Lee Rattray, Loren Gable et Taylor Girard.

Néanmoins, « lorsqu'on regarde la photo et qu'on s'éloigne, ce que les joueuses ont réussi à faire, je suis très satisfaite », a déclaré la grande patronne.

Au-delà des excuses faciles qu'elle peut fournir, la problématique des blessures soulève des questions plus sérieuses. Le concept des joueuses de réserve, mis en place par la ligue pour pallier aux absences imprévues, est imparfait et de plus en plus fréquemment contesté par les joueuses. Bettez, qui s'est présentée au bilan en béquilles, a abordé le sujet.

« C'est sûr qu'éventuellement, avoir une ligue en dessous qui pourrait être un bassin de filles [de remplacement], un peu comme le Canadien et le Rocket... Ou simplement avoir davantage de joueuses signées sur l'alignement. Si tu as des joueuses fatiguées, ça serait plus facile de faire des rotations que si tu dois accorder des contrats de dix jours. »

« Je suis consciente qu'il y a beaucoup de restrictions qui viennent avec ça, réalise la vétérane. Ça a été vraiment bien pour une première année, mais c'est sûr qu'après ça, c'est de peaufiner ces petits détails-là. »  

« Il y a beaucoup de discussions sur à peu près tous les sujets. Je crois que toute organisation qui se respecte doit avoir ces discussions, a dit Sauvageau sur le sujet. Des décisions ont été prises. Où en sommes-nous un an plus tard et quelle est la meilleure voie à emprunter? Tout est sur la table et j'ai confiance dans le leadership des six clubs de la ligue pour pousser en ce sens. »