MONTRÉAL - Il sera intéressant de voir quel salaire commandera Mark Streit si le Canadien lui permet de faire monter les enchères sur le marché des joueurs autonomes. Il est en effet difficile de mettre un signe de piastre sur la valeur du Suisse dont la polyvalence le rend désormais indispensable. On peut toutefois penser à quelque 8 millions $ pour trois ans.

"Pour nous, il vaut son pesant d'or", fait valoir Guy Carbonneau dont le commentaire risque de faire sursauter Bob Gainey. "Sa progression est assez extraordinaire depuis un an et demi, soit depuis qu'il joue à l'avant. Franchement, on ne peut pas s'en passer. Il participe à l'attaque à cinq, il dépanne à la ligne bleue en plus de jouer comme attaquant. Il nous donne une plus grande souplesse. Je n'en vois pas de meilleur que lui dans ce rôle", a ajouté l'entraîneur.

Streit complète sa troisième saison à Montréal. Après des débuts fort modestes, le patineur d'Englisberg occupe cette saison le troisième rang des compteurs de l'équipe. Jeudi, il a amassé son 60e point quand son tir a été dévié par Christopher Higgins.

"Je n'aurais jamais imaginé il y a deux ans que l'équipe se battrait pour le premier rang de l'Association Est et que je récolterais 60 points", raconte le sympathique helvète.

Streit explique ses succès par une meilleure faculté d'adaptation.

"À mon arrivée, je m'adaptais difficilement aux différentes situations. Aujourd'hui, je m'acclimate plus vite. Je passe plus facilement d'un rôle d'attaquant à celui de défenseur. La transition est plus facile. J'ai aussi plus de responsabilités, ce qui augmente mon niveau de confiance."

Son choix, Montréal

Streit est âgé de 30 ans et il pourra monnayer son talent chez le Canadien ou sur le marché des joueurs autonomes. Son premier choix demeure Montréal même s'il n'obtient pas l'assurance d'évoluer comme défenseur.

"Être défenseur, c'est ma passion, dit-il. Mais ce n'est pas le facteur le plus important dans ma décision à venir. Il y a toujours des blessures et l'entraîneur peut avoir besoin de moi à la ligne bleue. Je n'ai pas de problème à jouer à l'avant. C'est l'entraîneur qui décide. Ce qui m'importe, c'est d'être à l'aise et de vivre dans un endroit qui me plaît.

"Moi, j'adore Montréal, l'équipe et l'organisation. On verra bien."

Le Jacques-Beauchamp

Streit a remporté le trophée Jacques-Beauchamp pour une deuxième année d'affilée. Ce trophée récompense un joueur ayant eu un rôle déterminant dans les succès de l'équipe sans en retirer d'honneurs particuliers. Streit a été préféré à Roman Hamrlik qu'il a devancé d'un point lors d'un scrutin tenu auprès des journalistes.

"D'autres joueurs auraient pu gagner, a-t-il dit. Roman par exemple. C'est un grand honneur car l'équipe compte plusieurs très bons joueurs."