Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Les Eagles que personne n'attendait

Publié
Mise à jour

Au contraire du Drakkar de Baie-Comeau, des Voltigeurs de Drummondville ou encore des Tigres de Victoriaville, les Eagles du Cap-Breton n'étaient pas spécialement pressentis comme de réels prétendants aux grands honneurs dans la Ligue de hockey junior Maritimes Québec cette saison.

Le club misait certes sur plusieurs éléments intéressants, dont le premier choix au repêchage de la LHJMQ en 2022, le défenseur Tomas Lavoie, et l'espoir des Devils du New Jersey Cam Squires, mais les Eagles semblaient manquer cruellement d'expérience pour passer au prochain niveau.

Il faut dire que les Eagles avaient été exclus des séries éliminatoires au terme des saisons 2020-2021 et 2021-2022 avant d'être balayés en quatre petits matchs par les Mooseheads de Halifax au premier tour en 2022-2023. Bref, ils étaient encore loin d'avoir atteint leur proverbial plafond.

Et pourtant, fin avril, les Eagles sont toujours dans la course, alors qu'ils affronteront le Drakkar, ce soir, dans le cadre de la première rencontre d'une des deux demi-finales. L'autre opposera les Voltigeurs aux Tigres à compter de vendredi soir au Centre Marcel Dionne de Drummondville.

Il s'agit d'une première présence pour les Eagles en demi-finale depuis 2007 (!), alors que Cam Fergus et Dean Ouellet remplissaient le filet adverse, que le regretté Luc Bourdon avait été obtenu pour stabiliser la défense et qu'un certain Ondrej Pavelec s'affairait entre les poteaux.

Le Drakkar, gagnant du trophée Jean-Rougeau, est évidemment archifavori pour l'emporter, mais cela n'empêche pas les Eagles d'y croire, eux qui ont fini la saison régulière avec une irrésistible séquence de 16 victoires en 17 matchs. À partir de la mi-février, ils n'ont subi qu'un seul revers...

« Notre début de saison a été difficile (l'équipe jouait pour ,500 après 20 rencontres, NDLR), a rappelé l'entraîneur-chef Louis Robitaille en entrevue téléphonique avec RDS.ca. Mais nous avions toutes les raisons d'être optimistes, parce qu'il y avait déjà un très bon noyau en place. »

Embauché par les Eagles quelques semaines après la fin de son association avec les Olympiques de Gatineau, Robitaille s'est rapidement attelé à la tâche. Son objectif était clair : créer un fort sentiment d'appartenance qui convaincrait les joueurs d'adapter son nouveau système de jeu.

Robitaille n'a aucun mal à identifier ceux qui lui ont permis d'arriver à ses fins : Jacob Newcombe (qui a commencé sa saison à la mi-janvier après avoir combattu un lymphome non hodgkinien), Lucas Romeo et Charles-Antoine Lavallée (qui a marqué 15 buts en 37 matchs après être revenu définitivement dans l'entourage du club à la mi-décembre à la suite d'un séjour dans le junior A).

Les Eagles ont ainsi commencé les séries sur les chapeaux de roue en éliminant d'abord l'Océanic de Rimouski en cinq rencontres au premier tour avant de balayer les Saguenéens de Chicoutimi en quatre au deuxième. Squires et Newcombe figurent parmi les meilleurs pointeurs depuis le début des séries, alors que Nicolas Ruccia domine notamment pour la moyenne de buts alloués.

« Il n'y a pas beaucoup de gens qui nous connaissaient et qui vont apprendre à nous découvrir [pendant la série contre le Drakkar], se réjouit Robitaille. Ils vont voir un club qui travaille avec acharnement sans la rondelle, capable de jouer physique, mais aussi de produire en attaque. »

Robitaille est particulièrement fier du travail accompli en défense, ce qui permet à Ruccia, « un gardien qui a grandi avec l'organisation », d'avoir enfin un peu d'attention. Il parle également en termes extrêmement élogieux de sa brigade défensive, l'une des meilleures du circuit Cecchini.

« Les jeunes ont changé, leur mentalité a changé », explique le quarantenaire, qui a joué avec le Rocket de Montréal au début des années 2000 avant d'amorcer une carrière professionnelle qui l'a conduit dans plusieurs contrées de la Ligue américaine de hockey ainsi qu'à Cortina, en Italie.

« Il faut leur expliquer comment nous allons les aider et c'est impossible d'y parvenir sans une bonne communication, poursuit celui qui s'est mis au coaching en 2011 avant d'éventuellement diriger les Tigres, les Olympiques, puis les Eagles depuis cette saison. Il faut prêcher une sorte de partenariat qui va par la suite leur permettre d'obtenir toute la reconnaissance qu'ils méritent. »

Si personne n'attendait les Eagles en début de saison, ils sont néanmoins maintenant plusieurs à les prendre au sérieux et peut-être plus important encore, à respecter tout le chemin parcouru.