La signature par le Canadien de Georges Laraque constitue une belle acquisition. Je suis content de le voir débarquer ici parce que ça fait quelques années que cet aspect robustesse manquait au Tricolore. Le Canadien est allé chercher le king de la ligue dans cette catégorie.

L'arrivée de Laraque ne fait pas nécessairement grossir les autres joueurs du Canadien comme on dit en cliché de sport. À mes yeux, il vient simplement remplir un trou dans la formation. Il amène beaucoup de respect au Canadien au chapitre de la robustesse. C'est une addition que le Canadien va apprécier, je pense.

Je suis toutefois surpris de voir que les Penguins de Pittsburgh n'ont pas cherché à le retenir. Ils ont peut-être constaté avec les dernières séries qu'ils avaient moins besoin d'un joueur pour protéger Sidney Crosby. Je suis aussi un peu étonné de le voir arriver à Montréal où il y a deux ans, l'entraîneur Guy Carbonnau avait déclaré qu'il ne voulait pas avoir de goon dans l'équipe juste pour se battre. On dirait que le Canadien tend à changer sa philosophie.

Je pense que Carbonneau va aimer Georges. Je l'ai dirigé avec les Lynx de St-Jean dans la LHJMQ et à l'époque, il était très facile à diriger. De plus, c'est un joueur qui est conscient de la contribution qu'il peut apporter à une équipe. Il y a beaucoup de matamores dans cette ligue qui croient qu'ils peuvent jouer sur les deux premières lignes alors que lui, il connaît son rôle.

Ses coéquipiers vont l'aimer. Il n'a pas de problème à s'intégrer à un groupe. Il est un vrai joueur d'équipe et il sera populaire.

Je sais que Georges avait été laissé de côté lors des matchs importants par les entraîneurs des Oilers d'Edmonton et des Penguins quand ces deux équipes ont atteint la finale de la coupe Stanley. Mais avant de participer à la finale, il faut parcourir un chemin qui n'est pas facile et Laraque sera très utile à cet égard.

Même si deux hommes forts de deux équipes ne s'affrontent pas en séries, ils imposent quand même le respect à tous les joueurs sur la patinoire. Quand l'autre équipe sait son adversaire équipé pour aller à la guerre, ça incite à garder la paix.

Une formation sans homme fort risque de se faire imposer la loi par l'autre club. On l'a vu si souvent entre les Maple Leafs de Toronto et les Sénateurs d'Ottawa par les années passées. Les Sénateurs se sont ajustés en allant chercher les outils pour se faire respecter, et ils ont participé à la finale de la coupe Stanley il y a deux ans.

Laraque comble un gros trou à Montréal. Le dernier dur digne de ce nom avec le Canadien avait été Darren Langdon dont le dernier match avec le Tricolore remonte à la saison 2003-04.


*propos recueillis par Robert Latendresse