Encore une fois, cette victoire d’Équipe Canada junior va lui avoir permis de faire une chose qu’elle aime bien faire : prendre les choses en main. À chaque match depuis le début de son tournoi, le Canada a généré de l’attaque rapidement et a pris les devants. Face à un adversaire qui devrait logiquement être son plus coriace depuis le début du tournoi lundi, mis à part la Finlande qui a terminé 2e du groupe A lors de la première portion du tournoi, le Canada devra une fois de plus frapper en premier en demi-finale.

Toutefois, le Canada n’entre pas dans le carré d’as avec sa meilleure performance et en exposant ce que l’équipe a montré être capable de donner. ÉCJ a connu une deuxième période difficile, mais ces moments auront permis à André Tourigny de jouer avec ses lignes, chose que le développement canadien permet d’expérimenter année après année dans les moments difficiles.

Dans une équipe aussi talentueuse que celle du Canada, aucun joueur ne peut se permettre de faire faux bond à son entraîneur et on en a eu la preuve contre la République tchèque. André Tourigny a profité de l’éventail de talent canadien pour brasser sa soupe. Il compte sur quatre lignes qui peuvent être interchangeables et des joueurs qui sont tous capables de jouer sur une première ligne et il a profité de cet avantage. C’est ce qu’il devait faire et dans une cause gagnante, la stratégie parait encore mieux.

Si André Tourigny a le luxe de pouvoir brasser ses cartes comme bon lui semble avec des changements de trios, je crois qu’on ne peut pas passer sous le silence les deux jokers qu’il a dans son jeu avec Dylan Cozens et Devon Levi. Encore une fois, Cozens a joué du hockey inspiré et a connu une soirée productive avec deux points, un cinquième match de suite avec au moins un point. Cozens est la pierre angulaire d’Équipe Canada junior, en compagnie de Levi. Même s’il n’a pas été particulièrement occupé en temps continu, Levi a tout de même réalisé 29 arrêts, dans le premier match lors duquel le Canada accorde plus de tirs qu’il n’en décoche. Levi a répondu présent à chaque fois que le Canada en a eu besoin et a freiné toute lueur d’espoir que les Tchèques auraient pu avoir.

Le Canada peut donc mettre le cap sur les demi-finales avec une équipe qui compte sur une profondeur importante. Aucune des équipes présentes cette année n’arrive à la hauteur d’Équipe Canada junior et les hommes d’André Tourigny peuvent battre n’importe quelle équipe d’ici la fin du tournoi. N’oublions toutefois pas une chose, une fois sur la patinoire, tout peut arriver et le Canada n’est pas à l’abri d’une performance grandiose d’un gardien ou d’un joueur qui peut mettre fin aux espoirs du Canada.

Le Canada affrontera la Russie et l’arme la plus dangereuse qui lui fera face sera sans doute le gardien de but Yaroslav Askarov. Il est un choix de première ronde et il voudra plus que jamais démontrer qu’il sera un des grands de la LNH. Le Canada devra non-seulement battre la défensive russe, mais aussi Askarov. Si le Canada vise l’or année après année, sans autre objectif qui pourrait les satisfaire, c’est aussi le cas de la Russie. L’équipe d’Igor Larionov n’aura qu’une seule mission en tête, et ce sera d’atteindre la finale.

Une des clés pour accéder à la finale réside assurément dans la discipline que le Canada aura à son prochain match et la troupe d’André Tourigny fait preuve d’une discipline sans précédent depuis le début du tournoi. Les émotions vont augmenter au prochain match et le Canada devra à tout prix éviter de se battre lui-même en se dirigeant au banc des pénalités. Chez les joueurs, la discipline devra primer sur les émotions, et je suis convaincu que dans le vestiaire du Canada, cet aspect a été abordé avant le tournoi et qu’il l’est toujours pendant le tournoi.

Propos recueillis par Alexandre Bissonnette