Jacques Martin voulait de l'intensité au sein de son club. Eh bien, il en a eu.

Vers la fin de l'entraînement de vendredi, les esprits se sont échauffés et Mike Cammalleri a même jeté les gants devant Josh Gorges, qui venait de lui donner un double-échec.

Extrait de l'escarmouche

Par la suite, les deux joueurs ont tenté encore une fois de s'en prendre un à l'autre, mais ils ont rapidement été séparés. Quelques minutes plus tard, les deux joueurs se sont retrouvés au centre de la glace pour l'étirement.

Dans le vestiaire, Cammalleri a placé le nom de Gorges à côté du sien pour dire que la hache de guerre était enterrée.

"Je crois qu'il s'est fâché quand je lui ai dit qu'il était laid, et ensuite il m'a répondu que j'étais gros, a rigolé Gorges lorsque les journalistes l'ont entouré. Sérieusement, on s'est seulement poussé un peu, pour s'amuser. Ce n'est rien de grave."

"Nous pratiquons un sport de contact, je suis certain que vous avez déjà vu ça avant, a lancé Cammalleri avec un large sourire. C'est l'amour fou entre moi et Gorgie."

Le plus drôle de toute cette histoire, c'est que Maxim Lapierre est celui qui a joué aux casques bleus, lui qui allume habituellement les feux.

"J'ai senti trop d'amour entre les deux et il a fallu que je les sépare. C'était télévisé, quand mêmeJe suis le messager de la paix."

"Je n'ai rien contre ça. Ça démontre que les joueurs prennent ça à coeur. Souhaitons qu'ils vont transporter cette énergie dans le match de demain", a commenté Martin.

On a même eu droit à une petite prise de bec entre Kirk Muller et Cammalleri. Comme quoi ce dernier ne prend pas les choses à la légère et lorsque ça ne va pas, il le fait savoir.

Spacek de retour

Le Canadien est tellement mal en point qu'il se réjouit du retour à l'entraînement des joueurs blessés. Le défenseur Jaroslav Spacek et l'ailier Matt D'Agostini ont retrouvé leurs coéquipiers sur la glace, vendredi, mais seul Spacek pourrait renouer avec l'action, samedi, à l'occasion de la première visite au Centre Bell cette saison d'Alexander Ovechkin et des Capitals de Washington.

"Jaroslav devrait jouer", a laissé savoir l'entraîneur Jacques Martin, qui passe plus de temps ces temps-ci à dresser le bilan médical de l'équipe qu'à commenter ses performances sur la glace.

Martin a répondu "probablement pas" quand on lui a demandé s'il avait déjà été à la barre d'une équipe aussi amochée, amputée de surcroît de plusieurs joueurs de premier plan.

Samedi, le Tricolore sera privé des services des Scott Gomez (aine), Brian Gionta (pied), Andrei Kostitsyn (pied) et Hal Gill (pied), sans parler d'Andrei Markov (pied). L'absence de ces cinq rouages importants représente une rondelette somme de 24,25 millions $ US en salaires, soit environ 42 pour cent de la masse salariale de l'équipe.

Martin s'est fait discret quant à l'état de santé de Gomez, qui a manqué les trois derniers matchs du CH, et de Kostitsyn, qui s'est absenté mercredi à Pittsburgh.

"On évalue leur cas sur une base quotidienne", a-t-il indiqué, en notant qu'ils ne reviendront pas tant qu'ils n'auront pas repris l'entraînement avec l'équipe.

Gomez patine depuis quelques jours, contrairement à Kostitsyn. Le Bélarusse a été atteint d'un tir à un pied vers la toute fin de la victoire de mardi face aux Blue Jackets de Columbus. On craint une fracture dans son cas.

Spacek est à l'écart du jeu depuis samedi dernier, en raison d'une blessure à un pied. Il va porter des protecteurs de plastique aux patins, à son retour. D'ailleurs, cette nouvelle pièce d'équipement risque de trouver plusieurs nouveaux adeptes. Vendredi, c'était au tour de Gill d'en faire l'essai.

Sept défenseurs

Martin a précisé qu'il envisage de faire appel à sept défenseurs et à 11 attaquants contre les Capitals. Les défenseurs Marc-André Bergeron et Jay Leach pourraient être appelés à dépanner au sein du quatrième trio, en compagnie de Kyle Chipchura et de T.J Wyman.

D'Agostini, qui a été victime d'une commotion cérébrale en plus de se blesser à un genou le 30 octobre à Chicago, s'attend à être prêt à jouer mardi, au plus tôt. Il a dit que la première séance d'entraînement avec le groupe s'était mieux déroulée qu'il l'aurait pensé.

Le jeune ailier droit a confié que ce n'est pas la commotion qui le contraint à l'inactivité depuis presque un mois, mais la blessure au genou.

"Le genou a été davantage un problème que la tête. Les symptômes post-commotion se sont rapidement dissipés. J'ai eu mal à la tête le soir même du match et le lendemain", a-t-il relaté.

D'Agostini a absout de tout blâme son agresseur Andrew Ladd, des Blackhawks.

"J'ai revu la séquence quelques fois. Ce n'était pas un geste sournois de sa part, a-t-il argué. C'est de ma faute, j'avais la tête basse. Il (Ladd) a complété sa mise en échec. Oui, il a peut-être soulevé les patins mais pas tant que ça."

S'asseoir sur ses lauriers

Jacques Martin apprécie le rendement que lui donnent les jeunes joueurs des Bulldogs de Hamilton, en l'absence de plusieurs joueurs blessés. Mais l'entraîneur a mis en garde ceux qui pourraient croire qu'ils ont prouvé qu'ils ont leur place dans la LNH.

"Quelques-uns peuvent bien faire pendant un certain temps, a-t-il dit. C'est ce qui s'est passé, la saison dernière. Des jeunes ont commencé la saison avec l'équipe, et ils ont cru qu'ils étaient du calibre de la Ligue nationale alors que ce n'était pas le cas."

Martin a mentionné qu'on a rétrogradé David Desharnais à Hamilton après un seul match parce qu'il n'avait pas prouvé qu'il était prêt à relever le défi.

Une zone grise

Appelé à commenter l'inconstance dont fait preuve la LNH dans l'imposition de sanctions, l'attaquant Cammalleri a dit que la ligue devrait établir clairement les balises de gestes à sanctionner afin de laisser place à l'interprétation le moins possible.

"Quand on s'est attaqué au problème de l'accrochage et de l'obstruction, au retour du lock-out, on ne tolérait absolument rien, a-t-il évoqué. Dès qu'un joueur levait le bâton à la hauteur des hanches, il était puni. C'était clair pour tout le monde. Les joueurs ont eu de la difficulté à s'adapter à la réglementation plus sévère, mais ils l'ont fait.

"La ligue devrait mener des recherches et définir clairement les gestes répréhensibles, a-t-il renchéri. La ligne est mince actuellement et je ne blâme pas Colin Campbell (le préfet de discipline) parce qu'il se retrouve dans une situation difficile."

"Nous avons un plus grand besoin d'ailiers que d'un joueur de centre, a-t-il ajouté. Ça va lui accorder plus de temps afin qu'il se développe."