BROSSARD - On ne savait pas encore pendant combien de temps Michael Cammalleri devrait s'absenter au moment où Jacques Martin a rencontré la presse, lundi. Une confirmation de la nature exacte de la blessure sera annoncée mardi matin.

Mais à écouter l'entraîneur du Canadien, on s'attendait à ce que le meilleur buteur de l'équipe manque à l'appel pendant un bon bout de temps.

En fait, selon le réseau TSN, on parle d'une absence de six à huit semaines. Toutefois, rien n'a encore été confirmé par le Canadien.

"Nous nous retrouvons dans la même situation qu'en novembre, quand nous étions privés des services des Scott Gomez, Brian Gionta et Andrei Markov, a souligné Martin. Nous nous étions serré les coudes et nous avions joué de bons matchs (fiche de 4-1-1 entre les 12 et 24 novembre). Nous devons retourner à ça au cours des deux prochaines semaines."

Le "à ça" auquel faisait référence Martin, c'est à un style de jeu ultra hermétique en défense. Tout en se croisant les doigts pour que les gardiens brillent de tous leurs feux et que les unités spécialisées continuent de fonctionner à plein régime.

"Il n'y a aucun doute que nous devrons mettre l'accent sur l'aspect défensif, a-t-il convenu, et simplifier les choses au maximum."

À brève échéance, on va s'efforcer de rester au plus fort de la lutte dans l'Est au cours des sept matchs qu'il reste à disputer avant la pause des Jeux olympiques, incluant cinq au Centre Bell.

Lourde perte

Le Tricolore a confirmé lundi que Cammalleri s'était blessé au genou droit, sans dévoiler la durée de son absence. Après avoir subi un examen d'imagerie par résonance magnétique, dimanche, Cammalleri devait rencontrer le médecin de l'équipe, lundi après-midi.

Cammalleri s'est blessé vers la fin de la rencontre de samedi, à Ottawa, quand il a donné contre la bande, les patins devant, à la suite de la mise en échec que le défenseur Anton Volchenkov, des Sénateurs, lui a appliquée. Sa jambe s'est repliée sur elle-même au moment où il est tombé sur la glace.

"C'est évidemment une lourde perte, a affirmé Gionta. Une perte que nous devons combler en se serrant les coudes tous ensemble. J'estime que nous pouvons le faire. Nous avons les éléments pour y arriver. Il s'agit que tout et chacun élève son niveau de jeu."

Interrogé à savoir si le directeur général Bob Gainey doit effectuer une transaction afin d'amener du renfort, Gionta a répété que c'est aux joueurs de se retrousser les manches.

"Nous ne pouvons pas patienter en nous disant que les dirigeants vont bouger, a-t-il souligné. La solution repose entre nos mains. Depuis le début de la saison que je répète que nous possédons les outils. Le problème, c'est que nous avons été trop inconstants. Nous avons connu des séquences où nous avons été à la hauteur, d'autres non."

Martin a corroboré les propos de Gionta, en précisant qu'il sait combien il est difficile de réaliser des transactions depuis qu'il a occupé le poste de DG des Panthers de la Floride pendant trois ans.

"Mon unique préoccupation, c'est d'essayer de trouver des solutions avec les joueurs que nous avons dans l'organisation. Ceux qui se voient accorder une chance doivent réaliser l'importance de la saisir."

D'Agostini malade

En plus de Cammalleri, le CH manque les services des défenseurs Jaroslav Spacek et Paul Mara ainsi que de l'attaquant Andrei Kostitsyn. Spacek (haut du corps) et Kostitsyn (genou) n'ont pas recommencé à patiner tandis que Mara (haut du corps) a recommencé, mais très légèrement.

Comme si ça n'allait pas assez mal, Matt D'Agostini, qu'on a rappelé dimanche, n'a pu s'entraîner, affaibli par un virus. On devra rappeler un autre joueur de Hamilton afin d'en avoir 20 sur le banc, advenant que D'Agostini ne puisse affronter les Canucks de Vancouver, mardi. Même s'il peut jouer, on ne doit pas s'attendre à de miracle de sa part. D'Agostini, qu'on avait renvoyé chez les Bulldogs la semaine dernière, a été blanchi au score dans les 19 dernières rencontres du Canadien.

Lundi, le défenseur Marc-André Bergeron, qu'on utilise comme attaquant depuis plusieurs semaines, était le 10e attaquant de l'équipe.

"A ce rythme, je vais bientôt me retrouver sur le premier trio!", a lancé le Trifluvien à la blague.

Bergeron exagère à peine, même si le meilleur marqueur de l'équipe, Tomas Plekanec, est devenu orphelin d'ailiers en l'espace d'un mois. Lundi, Plekanec a patiné entre Benoit Pouliot, à gauche, et Sergei Kostitsyn.

"J'ai procédé à des changements afin de répartir les forces dans les deux trios à caractère offensif, mais également parce que le trio de Scott Gomez (avec Gionta et Pouliot) a très peu créé d'occasions à égalité numérique dans nos trois derniers matchs", a expliqué l'entraîneur.

En fait, le Canadien n'a pas marqué à armes égales dans ses trois dernières sorties.

Aux côtés de Gomez et de Gionta, on a utilisé à l'entraînement le jeune joueur de centre, Ben Maxwell. C'est montrer jusqu'à quel point le Canadien est démuni dans le moment.

Martin a attribué au manque de production des troisième et quatrième unités l'inertie de l'équipe à égalité numérique. Interrogé au sujet des succès que connaissent les Sénateurs, il n'a pas manqué de souligner que le troisième trio des Sénateurs, formé des Chris Kelly, Jarkko Ruutu et Chris Neil, a à son palmarès 24 buts à égalité numérique.

"Ce n'est pas comparable à la production de notre troisième trio. C'est même mieux que la contribution de notre deuxième trio", a-t-il argué.

Martin a ajouté que le trio de Glen Metropolit, avec Maxim Lapierre et Travis Moen, avait été supplanté, samedi, par celui de Maxwell, avec Bergeron et Mathieu Darche.

"Le trio de Metropolit s'est fait marquer contre et n'a provoqué aucune chance à l'attaque, tout en ayant eu quatre chances contre lui."

Lundi, on avait regroupé les trois Québécois, Lapierre, Bergeron et Darche, au sein d'une unité.

Les Sedin en ville

Le Canadien devra fermer le jeu à outrance face aux Canucks de Vancouver, qui représentent une des équipes de l'heure dans la LNH, avec un dossier de 7-2-1 dans ses 10 derniers matchs. Il devra surtout trouver une façon de stopper les jumeaux Sedin qui complètent un trio explosif en compagnie du Québécois, Alexandre Burrows - déjà rendu à 25 buts.

Les Canucks possèdent une fiche de 10-1 contre leurs rivaux de l'Association Est. Ils ont malmené le CH 7-1 avant les Fêtes, à Vancouver.

"Les Sedin ne sont pas dominants que depuis cette saison. Ils sont des joueurs élite dans la ligue depuis plusieurs saisons, a souligné Martin. Ils ont contribué à l'essor de la carrière de plusieurs joueurs qui ont évolué à leurs côtés. Quelques-uns d'entre eux ont vu leur carrière prendre fin à toutes fins utiles après leur départ de Vancouver. Actuellement, Burrows les complète à merveille."

C'était déjà le cas, mais la pression sera plus que jamais forte sur les épaules des gardiens du Canadien, dans le contexte d'un resserrement en défense.

"Il n'y a pas que sur nous (les gardiens) que la pression sera plus forte, a avancé Carey Price, qui était d'humeur fort agréable lundi. Elle le sera également sur les attaquants parce qu'ils devront trouver des façons de marquer des buts, et elle le sera sur les défenseurs qui devront mieux accomplir leur tâche dans notre zone. Dans ce temps-là, tout le monde est appelé à en faire davantage."

Le jeu de puissance devra poursuivre sur sa lancée, même si l'équipe a vu les Capitals de Washington la coiffer au sommet de la LNH. Bergeron n'a touché la cible qu'une fois dans ses 18 derniers matchs. Il assure que ça n'a rien à voir avec son utilisation comme attaquant.

"Les équipes adverses m'apportent une attention plus particulière, a-t-il relevé. Je ne peux pas décocher de tirs frappés, comme je le faisais. L'important, c'est que l'équipe continue d'avoir du succès en avantage numérique et c'est le cas."

Trios des Canucks à l'entraînement

D. Sedin-H.Sedin-Burrows

Raymond-Kesler-Samuelsson

Demitra-Wellwood-Bernier

Hordichuk-Johnson-Rypien

Extra : Glass

Défenseurs

Edler-Salo

O'Brien-Ehrhoff

Lukowich-Rome

Extra: Baumgartner