Sa réputation n'est plus à faire. Louangé aux quatre coins de la Ligue nationale pour sa loyauté sans borne et ses démonstrations massives de joie, il fait payer cher quiconque ose s'aventurer sur le territoire de son équipe. Son territoire.

De nouveaux exemples s'accumulent avec chaque nouvelle victoire du Canadien depuis le début des séries éliminatoires. À Montréal plus que partout ailleurs, le fameux septième joueur fait vraiment une différence dans les succès de son équipe.

"Une différence énorme, confirmait Michael Cammalleri avant la victoire du Tricolore dans le troisième match de la finale de l'Association Est. Dans la série précédente, je me souviens de quelques moments où nous connaissions une petite baisse de régime et la foule nous a aidés à nous relever. C'est comme si on sentait les partisans nous pousser dans le dos quand on est sur la glace."

"On ne pourra jamais donner à cette foule tout le crédit qu'elle mérite, avait dit Scott Gomez après le sixième match de la série entre le Canadien et les Penguins de Pittsburgh. On en entend tellement parler quand on évolue pour une autre équipe et quand on a pris part à des matchs importants ailleurs, on se demande toujours à quel point ça peut être si extraordinaire. Mais c'est aussi impressionnant qu'on le dit."

"J'ai visité plusieurs arénas, assisté à de nombreux événements sportifs, mais les gens ici... nous sommes fiers de nos partisans, a poursuivi Gomez. Ils sont parfois sévères, mais ils sont toujours derrière nous. Si vous n'êtes pas motivé à l'idée de jouer devant une telle foule, je ne sais pas ce qui vous motivera. C'est bon de voir que toute la ville est derrière nous."

"Nos partisans sont un facteur important de nos succès. Je crois qu'ils aident vraiment nos joueurs à se dépasser", est d'avis Jacques Martin.

"J'ai vécu cette foule extraordinaire, se rappelle Jacques Demers, le dernier entraîneur à avoir mené le Canadien à la conquête de la coupe Stanley. Ce sont les meilleurs partisans, ceux du Centre Bell et du Canadien. Du début à la fin du match, ils sont là pour appuyer leur équipe. On voit qu'ils épient tous les gestes des joueurs. Ils sont dans le match pendant 60 minutes. Ça motive les joueurs, c'est certain, ça ne peut pas faire autrement."

"C'est seulement à Montréal qu'on peut voir les gens prier à côté d'une statue qui ne représente ni Jésus, ni Bouddha, mais bien Rocket Richard, le premier joueur à avoir marqué 50 buts en 50 matchs dans la Ligue nationale", a rigolé sur les ondes de CBC P.J. Stock, qui a joué 20 matchs pour Montréal en 2000-01.

Un cauchemar pour les visiteurs

Pour un joueur qui ne porte pas les vénérées couleurs bleu, blanc et rouge, une escale à Montréal peut causer éruptions cutanées et insomnie quelques jours avant l'atterrissage. Le Centre Bell est l'endroit le plus intimidant pour les équipes visiteuses.

"C'est le Yankee Stadium de la LNH, comparait Matthew Burnaby lors d'une intervention au réseau ESPN jeudi. À l'époque où je jouais, je ne pouvais pas m'empêcher de passer les séances d'échauffement à regarder dans les gradins pour observer les fans se préparer pour le match. C'est un endroit remarquable pour jouer au hockey."

Demandez aux joueurs du Canadien et ils vous diront que les partisans de Philadelphie ne donnent pas leur place, mais même les journalistes affectés à la couverture des Flyers ont dû donner l'avantage à la foule montréalaise après la plus récente victoire des locaux.

"La salle comble a fait tournoyer des serviettes blanches et a accueilli ses Habs avec un vacarme qui donnait mal aux oreilles. C'était comme si un Boeing 747 prenait son envol quand les joueurs du Canadien sont sautés sur la glace", a écrit Sam Carchidi dans les pages sportives du Philadelphia Inquirer.

"Nous savons de quoi cette ville et ces partisans sont capables. Nous savions à quoi nous attendre", a répondu le gardien Michael Leighton lorsqu'un journaliste lui a fait remarquer que les Flyers n'avaient probablement pas joué dans un édifice aussi bruyant cette saison après le troisième match de la série.

"J'adore jouer ici. L'atmosphère qui y règne vous réveille, vous garde alerte et vous donne même des frissons par moments", décrit Leighton.

"La plupart du temps, je marche dans les rues de Montréal et les gens sont merveilleux, gentils et respectueux, racontait Daniel Brière aux scribes de Philadelphie. Mais une fois à l'intérieur de l'aréna, le ton change. Ils encouragent leur équipe. Chaque fois que je touche à la rondelle, on me hue. C'est quand même mieux qu'avant, alors que je n'avais qu'à embarquer sur la patinoire pour subir ce traitement!"

Vous n'êtes pas convaincu de l'impact que peuvent avoir les partisans du Canadien sur l'équipe adverse? Le plus récent reportage de Jean-Luc Legendre vous fera peut-être changer d'idée!

Et si vous cherchez une façon originale d'embarquer dans la vague, joignez-vous au groupe Le 7e joueur sur le Grand Club!