MONTRÉAL - Quand on voit la cohésion qui existe entre les défenseurs P.K. Subban et Alexandre Picard sur la glace, et leurs personnalités diamétralement opposées à l'extérieur, on se dit que les contraires s'attirent finalement.

"Ouais, on peut dire ça", a répondu en riant Picard, qui est tout sauf flamboyant comme Subban sur la patinoire et dans la vie de tous les jours.

Comment expliquer les succès qu'ils connaissent ensemble?

"Ç'a vite cliqué entre nous, mais je ne saurais pas dire pourquoi précisément, a affirmé Picard, jeudi. Souvent, une bonne entente entre deux défenseurs se créent comme ça, sans trop d'explications."

Après avoir amorcé la saison en compagnie de Subban, en l'absence d'Andrei Markov, Picard a repris là où il avait laissé aux côtés de Subban, à la suite de la perte de Markov.

L'efficacité du Gatinois, qu'on a engagé l'été dernier, a incité le Tricolore à échanger Ryan O'Byrne à l'Avalanche du Colorado.

Picard montre le deuxième meilleur différentiel en défense de l'équipe à plus-8, derrière Michael Cammalleri à plus-10. Il affiche l'assurance d'un vétéran, et Martin estime que c'en est un, même s'il n'est âgé que de 25 ans.

"Je ne le considère pas comme un jeune. C'est un gars qui a du vécu. Il a porté les couleurs du Lightning de Tampa Bay, il y a plusieurs saisons", a-t-il rappelé.

Quand il agissait à titre de directeur général des Panthers de la Floride, Martin avait entrepris des démarches afin d'obtenir Picard. Il avait contacté un de ses anciens entraîneurs qui lui avait brossé un portait fidèle de ses aptitudes.

"Il me l'avait décrit comme un défenseur peu flamboyant, mais efficace, qui fait une bonne première passe, qui ne tente pas d'y aller de percutantes mises en échec, mais qui sort habituellement ses adversaires du jeu quand c'est le temps et qui a une bonne vision du jeu.

"C'est un défenseur qui s'applique à faire tous les détails qui font la différence", a résumé Martin.

L'entraîneur a relevé que la clé de leur réussite ensemble réside dans le fait qu'on les oppose plus souvent qu'autrement au troisième trio des équipes adverses.

"Ils n'ont pas à affronter les Sedin ou les joueurs étoiles des autres équipes."

Des parents comblés

Lars Eller avait pu partager sa joie d'avoir finalement réussi un but dans l'uniforme du Canadien avec ses parents, au Danemark.

"Ils ont vu mon but sur Internet, a-t-il relaté. Ils étaient très heureux pour moi. Ils me félicitaient. Ils avaient déjà reçu plusieurs messages de leurs amis."

Le jeune attaquant met presque ce premier but avec le Tricolore sur un pied d'égalité avec son premier filet dans la LNH, obtenu sous les couleurs des Blues de St.Louis, la saison dernière.

"Ce sont deux buts qui revêtent un cachet très particulier pour moi. Je ne peux pas en choisir un au détriment de l'autre. Un premier dans la Ligue nationale, c'est toujours spécial. Mais un premier dans cet amphithéâtre (Centre Bell) est également spécial."

Eller a reçu les éloges de ses coéquipiers ainsi que de l'entraîneur. Le joueur de centre Scott Gomez a dit qu'il était promis à une belle carrière.

"D'entendre ça de la bouche d'un vétéran comme Scott Gomez, ça vous fait sentir bien. Je vais continuer de travailler fort et je serai heureux si un jour je m'approche du calibre de Scott Gomez."

Mathieu Darche estime qu'Eller va jouer de façon plus relâchée dorénavant qu'il a brisé la glace.

"Il s'imposait de la pression parce que le Canadien l'a obtenu dans l'échange de Jaroslav Halak, a-t-il opiné. Personne ne lui demandait de marquer 30 buts, mais il s'attendait d'en réussir un plus tôt.

"Après son but, je lui ai dit sur le banc que les vannes étaient maintenant ouvertes, a confié Darche. Il joue avec plus de confiance, il s'adapte au style de jeu nord-américain. On sait tous qu'il a le talent. La bonne chose dans son cas, c'est sa combativité. Il ne craint pas le jeu rude le long des bandes, et ce ne sont pas tous les jeunes qui sont comme lui."