Le Canadien a montré deux visages très différents jeudi soir. Dominants lors de la première moitié du match, les hommes de Jacques Martin ont laissé les Bruins prendre avantage des erreurs mentales commises par la suite pour finalement s'incliner 5-4 en prolongation.

Contrairement à ce qui s'était produit lors du troisième match de la série, le Canadien avait pourtant bien amorcé cette rencontre. Le couteau entre les dents, les joueurs ont pris d'assaut le filet de Tim Thomas, le bombardant de plusieurs lancers menaçants. Après deux buts marqués en 55 secondes en début de deuxième période, tout semblait aller pour le mieux pour le Canadien qui revendiquait déjà près de 30 lancers à ce moment.

C'est alors que Claude Julien a appelé un temps d'arrêt qui aura permis aux Bruins de se regrouper et de renverser la vapeur.

« Je leur ai simplement dit de relaxer », a admis l'entraîneur-chef des Bruins lors de son point de presse. « Le Canadien avait pris le momentum et il était important de ralentir le tempo du match. Je voulais que les joueurs restent concentrés et qu'ils exécutent le plan de match. Il restait encore trente minutes, nous savions tous que c'était loin d'être terminé. »

Dans le vestiaire du Canadien, tous s'entendaient pour dire qu'ils tenaient les Bruins dans les câbles, mais qu'ils n'avaient pas été en mesure d'achever la bête.

« Nous avons peut-être essayé d'en faire trop et les erreurs mentales ont causé notre perte », a expliqué Jaroslav Spacek. « Nous avons détenu l'avance à trois occasions dans le match et nous avons quand même laissé filer la victoire. Il faudra apprendre de cette défaite. »

Le défenseur tchèque avait du mal à expliquer pourquoi le Canadien s'était égaré de son plan de match initial.

« À un certain moment, nous leur avons donné trop d'espace pour manœuvrer », a-t-il ajouté. « Ils comptent sur de bons attaquants, solides et talentueux. L'objectif était de mettre le plus de pression possible sur eux, mais nous avons définitivement moins bien exécuté cette consigne lors de la deuxième moitié du match. »

Bien qu'il ait connu un excellent match aux côtés de Tom Pyatt et de Jeff Halpern, David Desharnais affichait une mine déconfite au terme de la rencontre. Auteur d'une passe sur le premier but du match - marqué par Brent Sopel - le Québécois a souligné que les joueurs ont prêché par excès de confiance. Néanmoins, Desharnais est convaincu que le Canadien sera en mesure de tirer du positif de cette défaite.

« Nous savons que nous pouvons prendre les devants face aux Bruins. Il faudra simplement être plus opportunistes quand c'est le temps », a déclaré Desharnais en faisant notamment référence à l'avantage numérique dont a profité le Canadien en fin de troisième période.

Questionné à savoir s'il a été tenté d'utiliser à son tour son temps d'arrêt après le troisième but des Bruins, Jacques Martin s'est contenté de dire que la situation n'était pas propice à prendre une telle décision. Il a terminé en affirmant que la situation n'était pas dramatique et que cette série était loin d'être terminée.

« Nous sommes à égalité 2-2 dans cette série. Je suis tout de même satisfait même si je considère qu'il faudra quand même se regrouper en vue du prochain match à Boston. »