Le Québécois Adam Dyczka a encore une fois été spectaculaire, vendredi soir au Centre Bell, lorsqu’il a battu Bakary Sakho par K.-O. technique au premier round. « Kung Fu Panda » est ainsi devenu le champion poids lourd de l’organisation TKO.

 

« C’est incroyable! Tu rêves à ça quand tu es jeune, se réjouit le Granbyen, qui a porté sa fiche à 7-0 avec autant de K.-O. Je suis en train d’accomplir des rêves tranquillement pas vite. Cette année, c’est assez incroyable pour moi. Quand j’arrive vers la cage et que la toune commence, c’est fou la vibe que ça donne, le monde qui crie. Quand j’étais jeune je voulais être une rockstar. J’aime ça faire un peu le show, je me dis que c’est mon petit 15 minutes de gloire. »

 

La foule a justement embarqué et l’a aidé à oublier les heures précédant le combat qui avaient été plus difficiles à gérer sous la pression. Il a entendu les gens scander son nom et s’est nourri de tout ce support.

 

« Je l’ai senti. C’est fou de voir que la foule est derrière moi comme ça. Honnêtement, jamais j’aurais pu imaginer ça. Je me sentais tellement mal toute la journée, j’étais stressé, j’avais les nerfs. Je trouvais que Sakho avait l’air hyper confiant en ses moyens. C’est sûr que je suis confiant en mes moyens aussi, mais c’est un peu stressant des fois. Il faut juste s’assurer de reprendre le contrôle une fois qu’on est dans la cage. »

 

Dyczka n’a pas été surpris par le style et la stratégie de Sakho. Le plan de match avait été établi en conséquence.

 

« Je savais qu’il était pour y aller avec des coups de pied spectaculaires, le gars est très athlétique. On avait travaillé beaucoup avec tous mes entraîneurs dont Yan (Pellerin) pour fermer la distance. On était bien préparé. J’ai toujours hâte de savoir comment quelqu’un va réagir quand je le touche avec ma droite. »

 

Dyczka est le parfait exemple du gentil géant, un gars très jovial et très apprécié des amateurs. Par contre, il admet que le Sénégalais a réussi à faire ressortir une moins belle facette de lui en s'embarquant dans une guerre de mots avant leur duel. Même que Dyczka est allé s’excuser de son comportement après sa victoire.

 

« Je lui ai dit que je m’étais excité un peu pendant la pesée. Que c’était la première personne qui réussissait un peu à me faire sortir de mes gonds, que je m’excusais, que je ne voulais pas continuer une guerre avec lui. Je lui ai dit merci de s’être présenté. No hard feelings et je ne veux pas qu’on soit des ennemis dans la vie. On est des athlètes, on est des professionnels, on a fait un petit show et là on passe à autre chose. C’était important pour moi de ne pas me faire d'ennemis. »

 

Patrick Côté comme mentor

 

Patrick Côté, ancien combattant de l’UFC et actuel analyste à RDS, a récemment mis sur pied une agence de gérance et de promotion d’athlètes. Predator Management a justement pris Dyczka sous son aile et il a beaucoup d’ambition.

 

« Pour moi, Adam est le meilleur poids lourd du pays présentement, estime Côté. De un, il est super charismatique, et de deux, il est puissant et spectaculaire. Dans la catégorie des poids lourds, que ce soit à Bellator ou à l’UFC, c’est vraiment ouvert pour lui. L’avenir est très prometteur. Je vois qu’il a du talent. C’est un des meilleurs espoirs dans mon agence pour l’instant. C’est un knockout artist comme on dit, les organisations recherchent ça chez les poids lourds. Il vient de devenir champion donc il est aussi allé chercher beaucoup d’expérience. Tous les jours il s’améliore et il est encore jeune à 26 ans. Il est très facile à entraîner, il est réceptif, il a l’esprit ouvert et il a une bonne tête sur les épaules. On n’a pas vu encore la moitié de son talent. »

Les deux hommes s’entraînent ensemble et c’est comme ça que le contact s’est établi. Pour Dyczka, ça ne pouvait pas tomber mieux.

« Je pense que les deux on avait envie de travailler ensemble, c’était mutuel. Je me suis entraîné quand même beaucoup avec Pat. Il m’a vu dans le gym aussi, il ne m’a pas juste vu dans les soirées de combat. Je pense qu’il a eu un peu d’intérêt en me voyant aller dans le gym et moi j’avais énormément d’intérêt à travailler avec Pat. C’est un gars qui sait exactement dans quoi il nous envoie. Il va savoir quand c’est le bon combat au bon moment. Je suis béni d’avoir une très belle équipe comme ça. »

 

Côté se voit surtout comme grand frère pour les autres combattants qu’il représente. Dimitri Waardenburg fait également partie du lot, lui qui s’est toutefois incliné en championnat des poids coq samedi face à Jesse Arnett. Il sent qu’il peut bien les diriger puisqu’il est déjà passé par là.

« Ceux qui sont dans mon agence, c’est du monde que je connais très, très bien. J’agis comme un guide pour les envoyer dans la bonne direction, éviter les pièges de cette business-là parce que moi j’ai passé 15 ans de ma vie là-dedans. Mon réseau de contacts est très bon. Je peux les envoyer un peu partout et avoir des connexions directes avec les gens les plus importants dans ce milieu. Je veux les aider parce qu’ils s’en allaient un peu vers le néant. »

L’année 2018 s’annonce donc très bien pour Dyczka, qui espère recevoir un appel de l’UFC même si dans les faits il est encore sous contrat avec TKO pour trois combats.

 

Ronson n'a besoin que de 70 secondes

« Évidemment si une grosse organisation nous appelle, j’ai déjà fait les démarches comme l’UFC a les yeux sur lui, précise Côté. J’espère juste que TKO va le laisser aller. Je pense que ça serait un peu malhonnête de le retenir dans une organisation plus faible et l’empêcher de monter vers les plus hauts sommets. Il est très, très près. Si ça continue comme ça en 2018 il devrait faire le saut dans l’UFC. »

 

Outre Dyczka, d’autres combattants de TKO ont bon espoir de gravir les échelons. Jesse Ronson espère avoir prouvé qu’il mérite de retourner dans l’UFC avec sa victoire convaincante de samedi, tandis que d’autres comme Barriault, qui a battu Strahinja Gavrilovic, continuent de se faire un nom afin d'obtenir leur première chance.

« Ronson n’a pas été chanceux dans l'UFC, croit Côté. Il a perdu trois combats par décision partagée, ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. On a vu la différence de calibre entre Ronson et Derek Gauthier, ça fait deux fois qu’il le terrasse. Ronson devrait retourner assez rapidement avec l’UFC, c’est un gars qui a beaucoup de talent. Pour ce qui est de Barriault, il a un excellent potentiel. C’est sûr qu’à 185 livres, c’est assez difficile de percer, mais ça va bien pour lui présentement. Il une super bonne fiche (9-1) et un haut taux de finishes. Ça a été un bon combat de cinq rounds dans lequel il est allé chercher beaucoup d’expérience. »

Le président de TKO Stéphane Patry a par ailleurs confirmé que le prochain gala aura lieu le 23 février à la Place Bell, à Laval.

Une domination au sol de Laramie
Barriault survit à Gavrilovic au 5e
Arnett avec un étranglement d'Arce