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Le Britannique Hughie Fury, cousin du champion du monde déchu Tyson Fury, va tenter de se faire un prénom, samedi dans sa ville de Manchester, face au détenteur de la ceinture WBO des lourds, le Néo-Zélandais Joseph Parker, invaincu comme lui.

La calvitie galopante en moins, son air de famille saute aux yeux avec Tyson, présent lors de la conférence de presse d'avant combat jeudi.

Mais avec vingt victoires en autant de combats, dont dix avant la limite, Hughie possède aussi et avant tout un pedigree digne de celui de son cousin, descendant comme lui d'un clan de Travellers, ces nomades irlandais au mode de vie proche des gitans.

« Je me suis toujours répété que j'allais devenir champion du monde et j'ai tout sacrifié pour cela », explique celui qui vient de fêter son vingt-troisième anniversaire.

« J'ai appris à lire et à écrire après avoir quitté l'école à 10 ans pour me consacrer à la boxe », se remémore ce beau bébé d'1,98 m.

« Pour avoir le maximum d'expériences possibles avec différents coaches, je suis allé m'entraîner à Doncaster, Leeds ou Sheffield quand j'étais ado », détaille Hughie Fury.

« J'ai combattu un peu partout dans le monde mais jamais à Manchester, c'est dingue parce que c'est là que je suis né et que j'ai grandi », s'étonne-il.

Père en prison

Son père Peter Fury, qui entraîne également Tyson, a effectué deux séjours derrière les barreaux.

Le premier en 1994, avec une condamnation de dix ans pour vente d'amphétamines, alors que Hughie était un bébé, et le deuxième en 2006, d'une durée de deux ans pour blanchiment d'argent.

« C'était plus dur la seconde fois, j'allais le visiter toutes les semaines dans sa prison de Manchester », se rappelle Hughie, heureux de l'influence sur sa carrière de son paternel, qu'il appelle « le cerveau ».

« Quand je boxais en amateur avec d'autres entraîneurs, j'ai vécu une série de défaites parce que j'avais grandi et que j'étais vraiment trop maigre », dit-il.

« Papa m'a récupéré et depuis je n'ai jamais perdu avec lui dans mon coin », assure Hughie.

L'atypique famille Fury a été projetée sur le devant de la scène lorsque Tyson a battu à la surprise générale l'Ukrainien Vladimir Klitschko en novembre 2015, empochant les trois ceintures WBA, WBO et IBF.

Mais le boxeur de 29 ans a ensuite été destitué de tous ses titres, notamment en raison d'un contrôle positif à la cocaïne en septembre 2016.

« Marquer les esprits »

Souffrant de dépression, il a brièvement pris sa retraite avant d'annoncer un combat contre son compatriote Anthony Joshua à Wembley en avril 2018, très incertain car l'agence britannique antidopage (UKAD) n'a pas encore tranché sur son cas.

Loin de ces tourments, Hughie Fury entend bien imposer sa propre marque dans la même catégorie.

Surtout qu'il s'est enfin débarrassé d'une forme sévère et rare d'acné dont il souffrait depuis ses 15 ans, et qui, en raison des abcès infectés l'ayant longtemps affaibli, lui a laissé de nombreuses cicatrices sur le torse et les épaules.

Mais son adversaire ne le prend pas à la légère et il a de sérieux arguments à faire valoir.

À 25 ans, Joseph Parker est lui aussi invaincu (23 victoires dont 18 K.-O.).

« Je dois marquer les esprits et il n'y a pas de meilleure façon de le faire que de combattre un boxeur jeune et qui a faim tel que Hughie Fury », souligne le Néo-Zélandais.

Le boxeur d'origine samoane fait figure de potentiel patron de la catégorie, aux côtés de l'Américain Deontay Wilder et du Britannique Anthony Joshua.

Preuve que lui et le cousin Fury doivent faire leurs preuves, seulement 8000 spectateurs devraient toutefois assister au combat, retransmis sur YouTube, loin des 90 000 tickets vendus lors de l'affrontement Joshua-Klitschko à Wembley en avril.