Déçu et frustré, David Lemieux promet de se relever après sa défaite devant Billy Joe Saunders
Boxe mercredi, 20 déc. 2017. 14:05 mercredi, 20 déc. 2017. 17:30
Déception, frustration... et optimisme 1:53
LAVAL - « On s’essuie pis on recommence, on se crache dans les mains et on recommence ou on se retrousse les manches » : choisissez la formule de votre choix et elle s’applique parfaitement au sentiment qui anime David Lemieux à la suite de son cuisant revers devant Billy Joe Saunders.
Le boxeur québécois ne s’est pas défilé à sa première rencontre avec les membres des médias depuis que le champion des poids moyens de la WBO l’a battu par décision unanime des juges (120-108, 118-110 et 117-111) en finale d’un gala présenté samedi soir dernier à la Place Bell.
À lire également
Si Lemieux (38-4, 33 K.-O.) s’est dit déçu et frustré de la tournure des événements, il entend tourner la page rapidement afin d’obtenir un autre combat de championnat du monde dans un avenir rapproché, tout en demandant plusieurs fois à ses partisans de ne pas le laisser tomber.
« C’est certain que je cherchais la victoire, mais [mon adversaire] s’est battu de façon à me rendre la tâche plus difficile, a déclaré Lemieux en conférence de presse mercredi après-midi. Je vais avoir 29 ans [vendredi] et il me reste encore beaucoup à faire dans le monde de la boxe. Je n’ai pas connu ma meilleure soirée samedi, mais je vous en promets plusieurs belles autres. »
« Saunders a offert une bonne performance et a utilisé tous les atouts à sa disposition, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Mais nous devons être critiques envers nous-mêmes. Il y avait un danger d’être sur le pilote automatique en raison des dernières victoires. Nous devons être réalistes et ne pas nous faire accroire des choses. David a le profil pour surmonter tout ça. »
« Nous sommes déçus, mais pas découragés, a continué le promoteur Camille Estephan. Il y a un proverbe japonais qui dit qu’on apprend peu dans la victoire, mais beaucoup dans la défaite et j’en ai appris plus que dans n’importe quelle défaite [samedi] et je suis optimiste pour le futur.
« Je me suis demandé si David avait toujours le désir de vaincre après toutes ces années et j’en suis persuadé à 110 pour cent. Le feu brûle en lui plus que jamais. Il m’a dit qu’il en avait pour encore au moins 6 ans, ce qui veut dire qu’il a encore beaucoup de bonne boxe dans le corps. »
Ceux et celles qui espéraient de grands bouleversements à la suite de la défaite contre Saunders (26-0, 12 K.-O.) devront prendre leur mal en patience. Lemieux a réitéré sa pleine confiance envers Ramsay, qui l’entraîne depuis qu’il a perdu devant Joachim Alcine en décembre 2011. Il n’a aussi pas l’intention de passer des poids moyens (160 livres) aux super-moyens (168 livres).
« Marc, c’est le top des tops et je le respecte à 100 pour cent », a répondu Lemieux. Ce n’était pas son problème dans le ring. C’était mon problème. Il n’y a aucun changement que je vais faire en terme de personnel, mais de mon côté, il y a des petits changements que je vais faire. »
Même si Lemieux et son équipe reconnaissent que Saunders a été le meilleur des deux boxeurs, ils ne peuvent pas s’empêcher de s’imaginer ce qui serait produit si le Québécois n’avait pas été ennuyé par une blessure à l’épaule gauche dès le deuxième round de leur confrontation. Il s’agit de la même blessure qui avait dérangé Lemieux lors de son duel face à Marcos Reyes en mai.
« Si j’avais été à 100 pour cent, oui je l’aurais battu, a affirmé Lemieux. »
« Nous ne voulons pas utiliser d’excuses [...], mais David est capable de couper le ring très, très bien d’habitude, a renchéri Estephan. Il arrive avec un double jab, un triple jab. Chaque fois qu’il envoyait son jab, la main tombait. Il n’était pas capable de faire un deuxième jab, alors ç’a vraiment limité la chance de pouvoir couper le ring. Contre un gars comme ça, faut le faire. »
« Nous avons eu un problème à établir la distance, a ensuite nuancé Ramsay. Dans notre plan de match, nous avions établi qu’il fallait nous rendre rapidement à Saunders et pour le neutraliser, ça prenait un jab. Je suis persuadé que David aurait obtenu une meilleure performance s’il avait eu cette arme. Et avec sa force de frappe, il fallait également y croire jusqu’à la toute fin. »
Le boxeur, l’entraîneur et le promoteur ont ensuite mentionné qu’ils avaient un plan pour relancer la carrière de Lemieux, mais ils n’ont pas voulu s’étendre sur le sujet. Ils ont toutefois concédé qu’il faut s’attendre à ce que le Québécois dispute quelques combats pour rebâtir sa confiance comme cela avait été exactement le cas après sa défaite devant Gennady Golovkin.
