Je carbure au stress
Boxe vendredi, 6 août 2010. 18:52 jeudi, 12 déc. 2024. 03:52
À une semaine de mon combat de championnat du monde des mi-lourds contre Chad Dawson, je suis à finaliser ma préparation qui se déroule rondement.
L'envergure d'un combat n'a jamais influencé mon degré de sérieux à l'entraînement parce que je me suis toujours bien entraîné et ce, peu importe l'importance de l'adversaire. Ça n'a pas été différent pour le combat contre Dawson. Je sais que le défi est grand mais ça fait longtemps que j'attends ce duel. Je suis un athlète de challenge et ma préparation s'est amorcée en mai après ma physiothérapie qui a duré quatre mois à la suite de ma chirurgie à l'épaule droite.
Ma réhabilitation a commencé à Jacksonville en Floride avec mon entraîneur Luke Richardson pendant six semaines. Puis, je suis rentré à Montréal en juin où je me suis entraîné un peu avant de partir pour la République dominicaine, une semaine avant de mettre le cap sur la Colombie pendant trois semaines. Je suis allé à Miami pour m'entraîner avec des partenaires avant de finaliser ma préparation à Montréal lors des deux dernières semaines précédant le combat.
Au niveau de ma préparation mentale, je n'ai rien fait de spécial. Il faut savoir que depuis l'âge de 16 ans, je suis suivi par un psychologue sportif. En fait, il me suit depuis que j'ai été sur l'équipe nationale junior en boxe amateur. Quand j'ai fait le saut chez les professionnels, je lui ai demandé de me suivre. Ceux que disent que Jean Pascal n'a pas adopté la bonne attitude devraient y penser deux fois parce que mon psychologue sportif a un doctorat dans son domaine.
Je pense que j'ai la bonne attitude présentement comme je l'ai toujours eu. Si j'avais eu une mauvaise attitude, je suis convaincu que mon psychologue sportif m'aurait remis à ma place depuis longtemps. Je pense qu'on fait du très bon travail ensemble. On a surtout travaillé sur le stress que pouvait m'apporter ce défi, du fait de se battre à la maison. Ce n'est pas la première fois que j'ai un gros challenge qui m'attend et c'est le plus gros défi de ma carrière parce que je continue de grimper les échelons. Mais au niveau de la préparation mentale, il n'y a rien eu de plus particulier que d'habitude.
Dawson, je le prends très au sérieux et mon entraînement a été adapté en conséquence autant au plan physique que mental. La boxe, c'est 75% mental et 25% physique. Si notre mental est fatigué, notre physique aussi le sera.
Je ne vis pas de situation de stress particulier mais probablement que ce sera le cas lors de la semaine du combat quand je vais voir Dawson pour la première fois. Je pense que le stress va alors s'emparer de mon corps mais ça ne m'énerve pas parce que je carbure au stress. Les gens parlent de pression mais pour moi, c'est un mot que je ne connais pas. Pour moi, c'est de la motivation. J'ai vraiment hâte de ressentir ce feeling à nouveau.
Je sais que ce combat est important pour la suite de ma carrière. Ça fait des années que je m'y prépare et certains diront que c'est de la prétention mais quand j'avais 14 ans, j'ai vu à la télé, Mark Simon gagner l'or pour le Canada. J'étais seul dans ma chambre et je me disais, "Un jour, ce sera moi qui passera à Radio-Canada et d'avoir une médaille d'or au cou." Quatre ans plus tard, vous savez quoi, je parlais à Radio-Canada avec la médaille d'or à mon cou lors des Jeux du Commonwealt à Manchester en Angleterre. Dans les mêmes années, j'ai vu Roy Jones à la télévision de HBO et je me disais qu'un jour j'allais me rendre au même endroit que lui. Il y des gens qui prenaient plaisir à se moquer de moi en me disant que j'étais un peu malade mental. Dans la vie, il est important de viser haut pour aller loin. Je pense que les grandes ambitions amènent les grandes motivations. C'est pour ça que je suis un jeune homme allumé et très motivé.
Aucune crainte avec mon épaule
Soyez rassuré, mon épaule droite est rétablie. J'ai été opéré et je n'ai aucune crainte. Ironiquement, ce ne sont que les médias qui en parlent parce que moi et mon équipe, ça fait plus d'un mois qu'on ne parle plus de mon épaule. Je touche du bois parce que ça va très bien et j'espère que ça va continuer. La boxe est un sport difficile et monter sur un ring, c'est aller à la guerre et on ne sait jamais ce qui va arriver. Donc, je ne sais pas si mon épaule va débarquer mais dans mon esprit, je n'y pense même pas. Je suis bien préparé et les spécialistes m'ont donné le feu vert.
Chad Dawson fait un Jean Pascal de lui-même
Chad Dawson n'a pas craint de dire récemment qu'il allait me passer le K.-O. Mais je ne peux pas le blâmer de le dire parce qu'il est important pour un boxeur d'avoir confiance en soi. Moi-même j'ai très confiance alors je peux le comprendre. J'espère qu'il le pense vraiment parce que je lui réserve une surprise samedi prochain. S'il pense qu'il va venir à Montréal, dans ville, ma province et mon pays courir comme un poulet et penser qu'il pourra se sauver à l'aéroport avec ma ceinture, il se trompe pas à peu près.
Je lui conseille de me battre par K.-O. parce que moi, je vais être là devant lui à affronter ses bombes. Je sais que le Québec sera derrière moi et comme je le répète souvent, ce n'est pas que moi qui va se battre le 14 août. À chaque coup que je vais donner, je veux qu'il ressente tout le poids Québec sur sa mâchoire. Le Québec et moi ne pourrons pas tomber.
Dawson est un très bon boxeur qui n'a pas presque pas de faiblesses. Il fait tout bien mais ce n'est rien d'exceptionnel selon moi. Il est rapide, il a une bonne force de frappe, il se déplace bien mais moi, je pense qu'il n'y a personne d'invincible dans la vie. Je sais que je vais arriver à mes fins avec lui.
Ma bourse
J'espère que ma bourse, qui dépassera le million de dollars, aidera les autres boxeurs à toucher plus d'argent dans l'avenir. La boxe est un sport difficile et les boxeurs gagnent durement leur argent. Si ça peut aider les autres, je suis bien heureux et fier.
Comme boxeur, on n'a pas de régime de retraite et aucune sécurité. On est aussi bon que jusqu'à notre prochain combat. C'est une autre raison pour faire attention à l'argent que l'on gagne en boxant parce qu'on ne sait pas si demain, on va se battre à nouveau ou si on touchera une grosse bourse.
Je suis bien sûr heureux de recevoir une aussi bonne bourse. J'en suis fier mais en toute sincérité, c'est le dernier de mes soucis. L'important, c'est le défi devant moi. Dawson est considéré par plus plusieurs comme un des meilleurs boxeurs sur la planète.
J'ai accepté beaucoup moins d'argent pour demeurer au Québec. Je suis Québécois, je suis made in Québec et c'est important pour moi d'aider mon sport ici et de me donner en spectacle aux gens que j'aime.
*propos recueillis par Robert Latendresse
L'envergure d'un combat n'a jamais influencé mon degré de sérieux à l'entraînement parce que je me suis toujours bien entraîné et ce, peu importe l'importance de l'adversaire. Ça n'a pas été différent pour le combat contre Dawson. Je sais que le défi est grand mais ça fait longtemps que j'attends ce duel. Je suis un athlète de challenge et ma préparation s'est amorcée en mai après ma physiothérapie qui a duré quatre mois à la suite de ma chirurgie à l'épaule droite.
Ma réhabilitation a commencé à Jacksonville en Floride avec mon entraîneur Luke Richardson pendant six semaines. Puis, je suis rentré à Montréal en juin où je me suis entraîné un peu avant de partir pour la République dominicaine, une semaine avant de mettre le cap sur la Colombie pendant trois semaines. Je suis allé à Miami pour m'entraîner avec des partenaires avant de finaliser ma préparation à Montréal lors des deux dernières semaines précédant le combat.
Au niveau de ma préparation mentale, je n'ai rien fait de spécial. Il faut savoir que depuis l'âge de 16 ans, je suis suivi par un psychologue sportif. En fait, il me suit depuis que j'ai été sur l'équipe nationale junior en boxe amateur. Quand j'ai fait le saut chez les professionnels, je lui ai demandé de me suivre. Ceux que disent que Jean Pascal n'a pas adopté la bonne attitude devraient y penser deux fois parce que mon psychologue sportif a un doctorat dans son domaine.
Je pense que j'ai la bonne attitude présentement comme je l'ai toujours eu. Si j'avais eu une mauvaise attitude, je suis convaincu que mon psychologue sportif m'aurait remis à ma place depuis longtemps. Je pense qu'on fait du très bon travail ensemble. On a surtout travaillé sur le stress que pouvait m'apporter ce défi, du fait de se battre à la maison. Ce n'est pas la première fois que j'ai un gros challenge qui m'attend et c'est le plus gros défi de ma carrière parce que je continue de grimper les échelons. Mais au niveau de la préparation mentale, il n'y a rien eu de plus particulier que d'habitude.
Dawson, je le prends très au sérieux et mon entraînement a été adapté en conséquence autant au plan physique que mental. La boxe, c'est 75% mental et 25% physique. Si notre mental est fatigué, notre physique aussi le sera.
Je ne vis pas de situation de stress particulier mais probablement que ce sera le cas lors de la semaine du combat quand je vais voir Dawson pour la première fois. Je pense que le stress va alors s'emparer de mon corps mais ça ne m'énerve pas parce que je carbure au stress. Les gens parlent de pression mais pour moi, c'est un mot que je ne connais pas. Pour moi, c'est de la motivation. J'ai vraiment hâte de ressentir ce feeling à nouveau.
Je sais que ce combat est important pour la suite de ma carrière. Ça fait des années que je m'y prépare et certains diront que c'est de la prétention mais quand j'avais 14 ans, j'ai vu à la télé, Mark Simon gagner l'or pour le Canada. J'étais seul dans ma chambre et je me disais, "Un jour, ce sera moi qui passera à Radio-Canada et d'avoir une médaille d'or au cou." Quatre ans plus tard, vous savez quoi, je parlais à Radio-Canada avec la médaille d'or à mon cou lors des Jeux du Commonwealt à Manchester en Angleterre. Dans les mêmes années, j'ai vu Roy Jones à la télévision de HBO et je me disais qu'un jour j'allais me rendre au même endroit que lui. Il y des gens qui prenaient plaisir à se moquer de moi en me disant que j'étais un peu malade mental. Dans la vie, il est important de viser haut pour aller loin. Je pense que les grandes ambitions amènent les grandes motivations. C'est pour ça que je suis un jeune homme allumé et très motivé.
Aucune crainte avec mon épaule
Soyez rassuré, mon épaule droite est rétablie. J'ai été opéré et je n'ai aucune crainte. Ironiquement, ce ne sont que les médias qui en parlent parce que moi et mon équipe, ça fait plus d'un mois qu'on ne parle plus de mon épaule. Je touche du bois parce que ça va très bien et j'espère que ça va continuer. La boxe est un sport difficile et monter sur un ring, c'est aller à la guerre et on ne sait jamais ce qui va arriver. Donc, je ne sais pas si mon épaule va débarquer mais dans mon esprit, je n'y pense même pas. Je suis bien préparé et les spécialistes m'ont donné le feu vert.
Chad Dawson fait un Jean Pascal de lui-même
Chad Dawson n'a pas craint de dire récemment qu'il allait me passer le K.-O. Mais je ne peux pas le blâmer de le dire parce qu'il est important pour un boxeur d'avoir confiance en soi. Moi-même j'ai très confiance alors je peux le comprendre. J'espère qu'il le pense vraiment parce que je lui réserve une surprise samedi prochain. S'il pense qu'il va venir à Montréal, dans ville, ma province et mon pays courir comme un poulet et penser qu'il pourra se sauver à l'aéroport avec ma ceinture, il se trompe pas à peu près.
Je lui conseille de me battre par K.-O. parce que moi, je vais être là devant lui à affronter ses bombes. Je sais que le Québec sera derrière moi et comme je le répète souvent, ce n'est pas que moi qui va se battre le 14 août. À chaque coup que je vais donner, je veux qu'il ressente tout le poids Québec sur sa mâchoire. Le Québec et moi ne pourrons pas tomber.
Dawson est un très bon boxeur qui n'a pas presque pas de faiblesses. Il fait tout bien mais ce n'est rien d'exceptionnel selon moi. Il est rapide, il a une bonne force de frappe, il se déplace bien mais moi, je pense qu'il n'y a personne d'invincible dans la vie. Je sais que je vais arriver à mes fins avec lui.
Ma bourse
J'espère que ma bourse, qui dépassera le million de dollars, aidera les autres boxeurs à toucher plus d'argent dans l'avenir. La boxe est un sport difficile et les boxeurs gagnent durement leur argent. Si ça peut aider les autres, je suis bien heureux et fier.
Comme boxeur, on n'a pas de régime de retraite et aucune sécurité. On est aussi bon que jusqu'à notre prochain combat. C'est une autre raison pour faire attention à l'argent que l'on gagne en boxant parce qu'on ne sait pas si demain, on va se battre à nouveau ou si on touchera une grosse bourse.
Je suis bien sûr heureux de recevoir une aussi bonne bourse. J'en suis fier mais en toute sincérité, c'est le dernier de mes soucis. L'important, c'est le défi devant moi. Dawson est considéré par plus plusieurs comme un des meilleurs boxeurs sur la planète.
J'ai accepté beaucoup moins d'argent pour demeurer au Québec. Je suis Québécois, je suis made in Québec et c'est important pour moi d'aider mon sport ici et de me donner en spectacle aux gens que j'aime.
*propos recueillis par Robert Latendresse