Je suis soulagé parce que j'étais angoissé avant mon combat face à Pablo Nievas samedi. Ça faisait longtemps que je n'avais pas boxé à Montréal - un an et demi - et ça faisait longtemps aussi que je n'avais pas gagné par K.O. Maintenant, je suis prêt pour un nouveau défi. Je vous en parle dans la deuxième partie de ma chronique.

Obtenir une victoire par K.O. n'était pas primordial mais je le souhaitais vivement. Il y avait longtemp que j'en n'avais pas offert un à mes fans. Ça m'a fait du bien à moi et à ma fiche. Je voulais également poursuivre sur ma lancée amorcée lors de mon combat avec Carl Froch en décembre.

Je suis heureux de la conclusion du combat mais aussi de n'avoir subi aucune blessure.

Nievas a fait connaissance avec mon crochet de gauche au cinquième round. Dans les rangs amateurs, on me surnommait sky hook parce que je me battais souvent contre des adversaires plus grands que moi et que j'utilisais un haut et long crochet. À l'époque, j'utilisais cette arme pour contre-attaquer et mes adversaires se retrouvaient très régulièrement avec un compte de huit. Ça fonctionnait chez les amateurs et j'ai constaté que ça marche aussi chez les professionnels.

Nievas est allé au tapis grâce à ce retentissant crochet qu'il n'a jamais vu venir. Je me suis accroupi alors que j'étais dans les câbles et j'ai attendu qu'il lance son attaque avant de contre-attaquer. Nievas n'était pas ici pour venir chercher un chèque. Il voulait vraiment gagner mais je pense sincèrement que j'étais trop fort pour lui.

Le prochain défi

Il est vrai que l'on parle d'un combat entre moi et Adrian Diaconu, le champion du monde des mi-lourds de la WBC. Je vais me reposer quelques jours avant de me mêler aux négociations. Un tel combat serait très intéressant mais il n'y pas encore d'entente. Imaginez, un combat de championnat du monde entre deux Québécois. Je pense qu'on remplirait le Centre Bell. Ce serait un événement historique et je serais fier de marquer l'histoire de la boxe au Québec.

Je pense que nous avons sous la main tous les ingrédients pour un excellent combat parce que Diaconu est un boxeur dangereux qui cogne dur. Il est très vite dans sa catégorie alors que moi, je suis un boxeur puissant et explosif. Je pense qu'on aurait droit à tout un feu d'artifice dans le ring.

Si ça se concrétise, je vais passer dans la catégorie des mi-lourds à 175 livres. Ce n'est pas dans mes objectifs de monter de catégorie mais si un combat de championnat du monde se profile à l'horizon, je vais le considérer. De plus, c'est de plus en plus difficile pour moi de faire le poids.

Je sais que certains boxeurs n'ont pas, après une défaite, une deuxième chance de se battre pour un titre mondial. Si j'obtiens cette opportunité, je vais me considérer chanceux mais d'un autre côté je travaille tellement fort. Je m'entraîne deux fois par jour, six fois par semaine pour environ 30 heures. Je serai peut-être chanceux mais je pense aussi que je le mérite compte tenu des tous les efforts que je mets. Je suis surtout chanceux de miser sur l'un des meilleurs promoteurs au monde en Yvon Michel. Depuis le début de ma carrière, il continue de me donner de belles opportunités.

*propos recueillis par Robert Latendresse