QUÉBEC - Certains diront qu’Adonis Stevenson a tout fait pour éviter les meilleurs boxeurs de sa division au cours de la dernière année, le principal intéressé se réjouit au contraire de la décision du WBC de lui imposer le vainqueur du mégacombat qui opposera Jean Pascal à Sergey Kovalev.

À la surprise générale mercredi, l’organisme de sanction basé au Mexique a annoncé que le détenteur de sa ceinture des poids mi-lourds devra la défendre contre le champion unifié WBA, IBF et WBO, vraisemblablement l’automne prochain. C’est exactement ce qu’il souhaitait.

« Je veux unifier les titres. C’est ça que je veux. C’est un rêve, a lancé Stevenson après avoir affiché un poids de 174,6 livres à la pesée en vue de son combat contre Dmitry Sukhotsky qui sera présenté vendredi soir au Colisée Pepsi. J’étais content lorsque j’ai entendu que le gagnant de Pascal-Kovalev serait mon aspirant, parce que ça veut dire que c’est moi le champion! »

Stevenson ne voit également pas d’un mauvais œil un partage des revenus « 50-50 » avec Pascal ou Kovalev. Au cours des derniers mois, il avait pourtant répété avec véhémence qu’il n’était pas question qu’il affronte Pascal si le partage des revenus n’était pas de « 70-30 » en sa faveur.

« Je vais me battre avec un autre champion, c’est donc juste normal d’être récompensé à parts égales, a expliqué le Blainvillois. Je ne parle pas ici d’un contender qui n’a pas de ceinture. Dans ce temps-là, il n’était pas question de lui donner 50 ou encore 40 pour cent des revenus. »

Même si Stevenson a prédit une victoire de Kovalev sur Pascal le 14 mars au Centre Bell, il n’en demeure pas moins qu’il préférerait en découdre avec son éternel pourfendeur afin de lui régler son compte une fois pour toutes, mais surtout pour ce qu’un tel rendez-vous signifierait.

« C'est ce qu'on voulait »

« J’aimerais ça que deux Québécois se battent pour unifier les titres, ce serait un grand moment de notre histoire, a ajouté le cogneur gaucher. Ce serait un combat qui retiendrait toute l’attention au niveau international, pas juste local. Vraiment tout le monde s’y intéresserait. »

« Mais Kovalev n’est pas un deux de pique, il n’est pas devenu champion par hasard. Si Pascal perd, je vais l’affronter et je vais le battre. Je sais que je possède la clé pour battre Kovalev. »

Si les projets d’avenir de Stevenson ont évidemment retenu toute l’attention, il ne faut pas oublier qu’il a une défense de titre vendredi. Son rival Sukhotsky a également franchi avec succès la dernière étape en vue du combat en faisant osciller le pèse-personne à 173,4 livres. 

Le champion a finalement assuré qu’il a retenu de nombreuses leçons de son dernier combat disputé contre Andrzej Fonfara en mai dernier au Centre Bell. Il avait notamment visité le plancher au neuvième round avant de l’emporter par décision unanime des juges.

« C’est de l’expérience, ce sont des bagages d’expérience, a conclu Stevenson. Après tout, c’est ça être un champion. Ça prend de l’expérience pour savoir comment se relever et réagir. Alors peu importe ce que Sukhotsky va me présenter, je vais avoir l’expérience pour le contrer. »

« C’est un gars tenace qui met de la pression. Je ne l’ai pas sous-estimé, comme personne d’autre d’ailleurs. Toute ma préparation est faite avec minutie. Si (le réseau de télévision américain) Showtime vient au Québec depuis 2013, c’est en raison des performances que j’ai données. Je ne prends rien à la légère parce que je suis déjà passé par là. Je sais c’est quoi. »

Stevenson et Sukhotsky font le poids