L’année boxe au Québec en cinq temps
Boxe dimanche, 22 déc. 2013. 21:48 dimanche, 15 déc. 2024. 05:19En passant le knock-out à Chad Dawson en 76 secondes en juin, Adonis Stevenson a permis à la boxe québécoise d’avoir son premier champion depuis la défaite de Lucian Bute devant Carl Froch en mai 2012.
Stevenson mène un contingent de 10 boxeurs québécois qui sont classés mondialement. Dierry Jean pourrait même le rejoindre à titre de champion, puisqu’il affrontera le détenteur de la ceinture des poids super-légers de la IBF Lamont Peterson le 25 janvier prochain.
Et même si le mégacombat tant attendu entre Bute et Jean Pascal n’a pas eu lieu le 25 mai comme prévu, ce n’est pas l’action qui a manqué sur la scène québécoise en 2013. Revue de l’année en cinq temps.
Boxeur de l’année : Adonis Stevenson
Après avoir mérité la palme un peu par défaut l’année dernière, le titre de boxeur de l’année revient de plein droit à Adonis Stevenson cette fois.
Stevenson est devenu le premier champion du monde québécois en un peu plus d’un an en passant le knock-out à Chad Dawson en 76 secondes en juin au Centre Bell. Il a ainsi rapatrié la ceinture des poids mi-lourds du WBC que Jean Pascal avait détenue d’août 2010 à mai 2011.
Stevenson a ensuite confirmé son statut de champion en démolissant l’ancien détenteur du titre de la IBF Tavoris Cloud en septembre au Centre Bell. Même si Cloud avait perdu son précédent combat contre Bernard Hopkins, il demeurait le meilleur aspirant disponible à ce moment-là.
Stevenson a finalement terminé l’année en beauté en se débarrassant de son aspirant obligatoire Tony Bellew en novembre au Colisée Pepsi. Et il ne faut pas oublier qu’il avait vengé son unique défaite en mars au Centre Bell en massacrant Darnell Boone, dans un combat où il avait tout à perdre, puisqu’il était aspirant obligatoire à la ceinture des super-moyens de la IBF.
Maintenant libre de disputer tous les duels de son choix jusqu’au 30 novembre 2014, Stevenson pourrait devenir une mégavedette sur la scène internationale comme l’avait prédit son défunt entraîneur Emanuel Steward lorsqu’il l’a pris sous son aile.
Combat de l’année : Kevin Bizier contre Jo Jo Dan
Le Québec n’a décidément plus les combats locaux d’antan. Alors que Stéphane Ouellet et Dave Hilton s’étaient affrontés pour le championnat canadien, Kevin Bizier et Jo Jo Dan l’ont fait pour la position de deuxième aspirant au titre des mi-moyens de la IBF en novembre au Colisée Pepsi.
Bizier et Dan ont livré le duel attendu, c’est-à-dire serré où la victoire aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. Le Montréalais d’origine roumaine emporté par décision partagée des juges (116-111, 114-113 et 110-117), après avoir perdu un point au 10e round.
La première moitié du combat a été particulièrement excitante, la puissance de Bizier et la science de Dan étant exposées dans toute leur splendeur. La seconde partie a été beaucoup plus terne, l’intensité cédant sa place aux projections au sol de Bizier et à l’accrochage de Dan.
Bizier espère obtenir une revanche le plus rapidement possible, mais Dan est tellement près d’un choc contre le nouveau champion Shawn Porter qu’il serait extrêmement risqué de se plier immédiatement à sa demande. Mais les choses peuvent vite changer dans le monde de la boxe.
Knock-out de l’année : Adonis Stevenson sur Chad Dawson
Comme cela a été le cas pour le titre de boxeur de l’année, celui de knock-out de l’année n’a pas été très difficile.
Offert à Dawson pour permettre à Jean Pascal d’affronter Lucian Bute, Stevenson avait devant lui celui qui était considéré comme le meilleur boxeur de la division des mi-lourds. Il avait perdu son dernier combat contre Andre Ward disputé chez les super-moyens, mais avait précédemment servi une leçon de boxe à Bernard Hopkins.
Porté par les cris de la foule, Stevenson a tenté d’établir son jab dans la première minute, mais Dawson a répliqué en multipliant également les tentatives avec sa main avant.
Mais alors que Stevenson lance trois jabs qui ne suscitent aucune réaction de la part de Dawson, ce dernier baisse la garde après le quatrième, permettant ainsi à Stevenson de larguer un crochet de la main gauche directement sur le côté de la tête de son adversaire.
Dawson est néanmoins parvenu à se relever avant le compte de 10, mais ne répondra jamais à l’arbitre Michael Griffin qui lui demande s’il va bien. Griffin met fin au combat après seulement 76 secondes, et un nouveau champion du monde est ainsi couronné.
Surprise de l’année : l’alliance entre GYM et InterBox
Cela aurait pu être la victoire d’Adonis Stevenson sur Chad Dawson en 76 secondes ou encore celle d’Éric Martel Bahoéli sur Didier Bence, mais la surprise de l’année est l’alliance en InterBox et le Groupe Yvon Michel (GYM).
Sa seule tête d’affiche étant contrainte à l’inactivité en raison d’une blessure à une main subie à l’entraînement, InterBox a flairé la bonne affaire après que Stevenson soit devenu champion du monde des mi-lourds du WBC en juin.
Dans les faits, le promoteur Jean Bédard a mis à profit son expertise acquise au fil des années, ce qui a ensuite mené à la présentation d’une carte particulièrement relevée en novembre à Québec. Et ce serait loin d’être fini.
InterBox et GYM ambitionnent de tenir des événements d’envergure à Montréal et Québec dans le futur. Le combat de champion des mi-lourds entre Sergey Kovalev et Ismayl Sillakh en demi-finale de Stevenson-Bellew en témoigne.
Tel que mentionné d’entrée de jeu, plusieurs diront que la victoire de Stevenson sur Dawson est la surprise de l’année, mais ce dernier étant quand même vulnérable à la suite de sa défaite devant Andre Ward. D’ailleurs, bon nombre d’observateurs avaient prédit la victoire de Superman.
Retour de l’année : Éric Martel Bahoéli
Battu à ses trois derniers combats, Éric Martel Bahoéli semblait destiné à devenir un poids lourd de service pour ceux qui gravissent les échelons dans le monde de la boxe professionnelle.
Mais Martel Bahoéli a complètement changé la donne en vengeant une défaite subie l’année précédente contre Raymond Olubowale en avril à Calgary. Et après avoir vaincu Janis Ginters en juin à Québec, il y est allé d’un coup d’éclat en prenant la mesure de l’espoir invaincu Didier Bence en novembre au Colisée Pepsi.
Résultat? Le promoteur Yvon Michel a tellement été satisfait de la tenue de Martel Bahoéli, qui lui fera de la place sur ses prochaines cartes en 2014. Les amateurs n’ont pas craqué pour un lourd depuis les beaux jours de Patrice L’Heureux et David Cadieux au milieu des années 2000.