L'ex-champion inquiète, Marie-Ève Dicaire couronnée
Boxe dimanche, 2 déc. 2018. 16:25 vendredi, 13 déc. 2024. 16:55C’est dommage… Marie-Ève Dicaire n’a pas pu célébrer sa victoire et son titre IBF de championne mondiale des super-mi-moyennes à son goût car elle avait en tête le percutant K.-O. qu’avait subi Adonis Stevenson environ une heure plus tôt.
Comment expliquer l’état de santé dans lequel Superman se trouve présentement dans un hôpital de Québec? On ne peut faire autrement que de lui souhaiter bonne chance. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il faut avoir une bonne pensée pour lui.
Y a-t-il un responsable de ce qui arrive présentement à l’ex-champion déchu?
Naturellement, on pointe du doigt l’arbitre Michael Griffin pour ne pas avoir mis un terme au combat plus tôt.
Griffin, reconnu comme un des meilleurs arbitres sur la scène mondiale, a commis quelques bévues au cours de la soirée. Il a manqué une chute au tapis de Stevenson en troisième reprise et il n’a pas donné de compte au dixième round quand Oleksandr Gvozdyk a rebondi sur les câbles à la suite d’un puissant coup du « Surhomme ».
Malheureusement, Griffin n’a pas eu le temps d’intervenir lorsque Gvozdyk a laissé partir cette foudroyante droite qui a assommé Stevenson car il était derrière l’action, et non pas du côté de la face ouverte.
Adonis Stevenson a été dépouillé de son titre WBC des mi-lourds dans un combat où il a tout donné face à un rival dix ans plus jeune que lui. Encore une fois, la boxe a donné raison au boxeur scientifique.
Fort d’une expérience olympique et d’une longue carrière amateur, Oleksandr Gvozdyk a livré le combat de sa vie. Rendu dans les rounds de championnat, il a compris qu’il devait puiser dans son talent et son expérience pour sortir victorieux. Il se sentait en grande forme et il savait que le champion montrait des signes de faiblesse au fur et à mesure que le match tirait à sa fin. Il rejoint donc ses compatriotes Ukrainiens Vasyl Lomachenko et Oleksandr Usyk comme champion.
Superman en avance
Au moment du fatidique K.-O. au 11e round, j’avais pourtant Superman en avance par 96-94, ce qui prouve que Stevenson savait boxer. Mais soudainement, ses 41 ans ont pris le dessus. À compter du huitième engagement, il n’était plus le même. Ses jambes ont lâché et sa force de frappe avait diminué de moitié.
Les trois juges avaient aussi Stevenson en avance 98-92, 96-94 et 95-95.
À la dixième défense de son titre, Adonis s’est avoué vaincu, non sans avoir donné le meilleur de lui-même dans la ville où il n’avait jamais connu la défaite auparavant.
Qu’arrivera-t-il maintenant? Reviendra-t-il en assez bonne santé pour poursuivre sa carrière? Il disait souvent qu’il lui restait deux ou trois bonnes années devant lui.
Présentement, son état de santé inquiète. Il lutte pour sa vie et ce n’est que lorsqu’on tentera de le sortir de son coma qu’on aura une meilleure idée de son état de santé.
C’est vrai que Stevenson en était à sa première confrontation face à son aspirant logique, lui qui a souvent été critiqué pour avoir défendu sa couronne contre des rivaux de deuxième classe. Tout ce que j’espère, c’est qu’Eleider Alvarez et Artur Beterbiev puissent demeurer aussi longtemps champions.
Une première Québécoise
C’est dommage que cet accident soit survenu au cours d’un excellent gala qui a vu Marie-Ève Dicaire devenir la première Québécoise à être couronnée championne mondiale. Elle a admirablement bien boxé face à sa rivale Chris Namus pour obtenir la décision unanime des juges.
Dicaire porte donc sa fiche à 15-0-0, mais elle est toujours à la recherche de son premier K.-O. en carrière.
Maintenant, son but est d’affronter la championne mondiale des super-mi-moyennes, Cecilia Braekhus. Cette dernière met ses titres WBA et WBC en jeu samedi prochain contre Aleksandra Lopes, en Californie
Des doutes sur Rivas
Si Oscar Rivas boxe de la même façon contre Bryant Jennings le 18 janvier prochain qu’il l’a fait contre Fabio Maldonado, il ne parviendra jamais à sortir victorieux.
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Jennings n’est peut-être pas le meilleur boxeur sur la planète mais il est certainement meilleur que Maldonado, un pugiliste qui alterne entre la boxe et les combats ultimes.
Rivas a pratiquement gagné tous les rounds, sauf un, selon deux juges, au cours de ce match, mais il a paru fatigué et en manque d’énergie dans les derniers rounds. Quant à sa force de frappe, elle lui a valu une chute au tapis de son rival au huitième engagement, mais il a pu terminer l’engagement.
Marc Ramsay a tout tenté pour sortir Rivas de sa torpeur. À un certain moment, il lui a crié : « Est-ce que tu me comprends quand je te parle! Il faut en faire plus si tu veux te rendre jusqu’à Bryant Jennings! ».
Fury est surprenant
À Los Angeles, Tyson Fury s’est relevé deux fois du tapis pour finalement terminer le combat sur ses deux jambes et s’en sortir malgré tout avec un verdict nul.
Le combat nous a servi des grimaces, des mains levées bien hautes sans raison, des sourires, des défis et par moment, des bonnes claques. Or, Deontay Wilder demeure champion à la suite d’un verdict nul (115-111 Fury, 112-114 Wilder et 113-113).
Personnellement, j’avais Wilder vainqueur par 114-112. J’ai de la difficulté à comprendre le score des juges, surtout que Fury s’est retrouvé au tapis aux 8e et 10e engagements, ce qui veut dire deux comptes de 10-8 pour Wilder.
Le plus expérimenté des trois juges, Alejandro Rochin, de la Californie, a été le seul à opter pour Fury. C’est un juge qui en était à son 1081e combat.
Robert Tapper, un juge de Winnipeg au Manitoba, a opté pour Wilder comme gagnant. C’est un juge qui n’avait pas travaillé depuis le mois de janvier dernier alors qu’il avait officié dans le match de championnat entre Mairis Briedis et Oleksandr Usyk. D’ailleurs, il n’a officié que dans 324 matchs en carrière.
Enfin, Phil Edwards est un Britannique et il a vu le combat nul. Lui aussi n’avait travaillé que dans 347 matchs.
Wilder n’a pas manqué de souligner sa frustration à l’issue du combat. Il était certain d’avoir gagné. Les deux boxeurs possédaient une clause de revanche et il est certain qu’un jour les deux mêmes pugilistes se rencontreront à nouveau, que ce soit aux États-Unis ou en Grande-Bretagne.
Peut-on imaginer qu’il y a quelques mois à peine Fury était accroc aux drogues? Il pesait près de 400 livres et n’avait livré que deux combats en trois ans.
Wilder erratique
À l’exception de deux fois où il s’est retrouvé au sol, Fury a pu éviter les coups de puissance du champion durant le reste du combat. En somme, c’est lui qui a été le plus impressionnant au cours de la soirée dans un bon match entre poids lourds.
Pour la deuxième fois de sa carrière, Wilder devait se rendre à la limite de douze assauts. Le premier à se rendre jusqu’au bout fut Bermane Stiverne, en janvier 2015.
Après le dévoilement du verdict nul, les deux pugilistes se sont longuement tenus par le cou, eux qui s’étaient insultés, menacés et quoi encore avant la rencontre.
Fury a embrassé son crucifix qu’il portait au cou avant et après le match. Il a dit qu’il avait prié pour son adversaire tout au long de son entraînement.
Les deux boxeurs ont prétendu être les meilleurs au monde, faisant une sorte de pied de nez au triple champion Anthony Joshua. Mais sans le dire ouvertement, tous deux voudraient bien se mesurer à lui dans les plus brefs délais.
Pour leur soirée de travail, Wilder a touché 4 millions $ et Fury 3 millions $.
King Kong va bien
Le gros Luis Ortiz est bien vivant et en pleine forme. Et il ne manque pas de répéter que son rêve le plus cher est d’affronter à nouveau Deontay Wilder, contre lequel il a connu sa seule défaite en carrière.
Âgé de 39 ans et peut-être plus, King Kong a envoyé son rival Travis Kauffman au tapis aux 6e et 8e engagements avant de finalement le terrasser pour de bon à la dixième reprise.
Pour ce match, Ortiz pesait 241 livres contre 229 pour son rival. Pour un boxeur d’un poids aussi lourd, il a montré un jeu de pieds et une rapidité d’exécution remarquables.
Hurd c. Charlo
Jarrett Hurd n’a eu aucune difficulté à conserver ses couronnes WBA et IBF des super-mi-moyens en ayant raison de Jason Welborn par K.-O./4.
Immédiatement après la rencontre, Jermell Charlo, le champion de la WBC, est monté sur le ring et a confronté Hurd. Il l’a défié de mettre toutes les couronnes en jeu dans un affrontement prochain entre les deux.
Les deux hommes se sont approchés l’un de l’autre et la tension était tout de même assez forte. Heureusement, il n’y a pas eu de casse.
Bonne boxe!