BOUCHERVILLE, Qc - L’engouement est très loin d’être le même qu’à une époque encore pas si lointaine, mais cela n’empêche pas Lucian Bute d’afficher son sourire des beaux jours.

Devant une poignée d’amateurs venus le voir s’entraîner dans un restaurant de la Rive-Sud de Montréal lundi après-midi, l’ancien champion des poids super-moyens de l’IBF n’a ménagé aucun effort, alors qu’il s’apprête à affronter Andrea Di Luisa, samedi soir au Centre Bell.

Bute (31-2, 24 K.-O.) disputera son premier combat depuis qu’il s’est incliné devant Jean Pascal en janvier 2014 et sera surtout à la recherche d’une première performance convaincante depuis sa victoire par décision unanime des juges sur Glen Johnson en novembre 2011 à Québec.

Un triomphe semblable à ceux qu’il accumulait au zénith de sa carrière lui permettra vraisemblablement d’être la tête d’affiche du premier gala de boxe présenté au Centre Vidéotron contre l’actuel détenteur de la ceinture des super-moyens de l’IBF James DeGale.

« Je me sens très, très bien. Ça fait tellement longtemps…, a lancé Bute au début d’une très courte séance de questions-réponses avec les journalistes. Au cours des trois dernières années, j’ai eu des blessures à une main et au dos, et la pause de 18 mois m’a vraiment fait du bien.

« J’ai pris mon temps avant d’effectuer mon retour et avec ma nouvelle équipe, je me sens de bonne humeur. Je pratique la boxe avec passion et je peux dire que j’aime ce que je fais. »
Bute a d’ailleurs pris le soin de réitérer que son arrivée dans le gymnase des frères Howard et Otis Grant lui a enfin permis de tourner la page sur le très long passage à vide qu’il a connu à la suite de sa percutante défaite devant Carl Froch en mai 2012 à Nottingham en Angleterre.

« Cela fait maintenant plus de quatre mois que je m’entraîne avec les Grant et je peux vous dire que la chimie s’est installée très rapidement, a avoué le Montréalais d’origine roumaine. L’atmosphère est agréable et j’ai vraiment retrouvé le plaisir de m’entraîner quotidiennement. »

Signe du changement, Bute a largement dépassé le temps prévu pour ce genre d’entraînement généralement léger. Ses coups sur le sac de sable dégageaient une certaine hargne refoulée.

« Je vais prouver à tout le monde que je suis capable d’être méchant dans le ring, a expliqué Bute. J’ai l’intention d’être plus agressif et je n’hésiterai pas à me battre au corps à corps. Je sens que je me suis amélioré et que j’ai appris de nouvelles choses au cours des derniers mois. »

« Ma vitesse va faire la différence »

Si le nom de Di Luisa (17-2, 13 K.-O.) ne sonne pas grand-chose aux oreilles de la plupart des amateurs de boxe, Bute le connaît bien, car il l’a déjà affronté et battu dans les rangs amateurs.

Sans surprise, l’ancien champion croit qu’il sera encore en mesure de le vaincre, d’autant plus que son cheminement chez les professionnels a été nettement plus impressionnant.

« Ma vitesse va faire la différence, a analysé Bute. Di Luisa est un boxeur typiquement européen et en variant bien mes coups à la tête et au corps, il ne devrait pas y avoir de problème. »
Disputant un premier duel à l’extérieur de l’Italie depuis son passage chez les pros en 2008, Di Luisa ne se formalise pas avec la situation et est pleinement conscient qu’il a été choisi afin de permettre à Bute de relancer sa carrière. Malgré tout, il entend offrir une farouche opposition.

« Toute la foule sera évidemment derrière Bute et je m’attends à un combat très difficile, a indiqué Di Luisa par le truchement d’un interprète. Mais je ne suis pas venu ici en touriste et je vais me battre avec cœur. Je suis un boxeur qui se lance à l’attaque et qui peut frapper. »

Si Di Luisa s’est gardé de lancer toute flèche en direction de Bute, il reconnaît qu’une victoire contre un ancien champion du monde changerait à jamais le cours de sa carrière et de sa vie.