Sergey Kovalev disputera son premier combat depuis qu’il est devenu champion unifié WBA, IBF et WBO des poids mi-lourds, alors qu’il affrontera Jean Pascal, samedi soir au Centre Bell.

Sa dernière victoire sur Bernard Hopkins a démontré qu’il n’était pas seulement un cogneur, mais également un boxeur capable de suivre un plan de match à la lettre et d’éviter les faux pas.

Pascal représentera néanmoins un défi de taille, étant donné que l’ancien champion du WBC a prouvé son efficacité lors des combats d’envergure. Le Russe a-t-il ce qu’il faut pour battre le Québécois comme les preneurs aux livres le prédisent? Portrait de sa carrière en cinq temps.

1. Kovalev contre Gabriel Campillo le 19 janvier 2013 au Mohegan Sun Casino d’Uncasville au Connecticut

Après avoir remporté 19 de ses 20 premiers combats - il avait dû se contenter d’un verdict nul technique contre Grover Young en août 2011 -, Kovalev affronte pour la première fois un ancien champion du monde en la personne de Campillo.

Ce dernier a détenu le titre des mi-lourds de la WBA pendant un peu plus de sept mois avant d’être battu par Beibut Shumenov et a subi une défaite controversée par décision partagée des juges face au champion de l’IBF Tavoris Cloud à sa dernière sortie.

Même s’il concède quelques pouces en grandeur et en portée, Kovalev n’est nullement intimidé par Campillo et prend le contrôle du centre du ring en début de combat. Dans les premiers instants du troisième round, l’Espagnol décide de se porter à l’attaque, mais le Russe l’accueille avec une gauche en contre-attaque qui mènera à trois chutes au plancher et à l’arrêt du duel.

2. Kovalev contre Nathan Cleverly le 17 août 2013 au Mortopoint Arena à Cardiff au pays de Galles

À la recherche d’un adversaire qui lui permettra de démontrer toute l’étendue de son talent, Cleverly effectue la sixième défense de sa ceinture de la WBO contre Kovalev. Le Gallois s’imagine qu’une victoire lui ouvrira toutes grandes les portes du lucratif marché américain.

Cleverly tente de dicter le tempo en début de combat, mais Kovalev l’en empêche facilement en lançant des coups plus nettement incisifs et en alternant bien les frappes au corps et à la tête.

Kovalev ébranle Cleverly vers la fin de la deuxième minute du troisième round à l’aide d’un direct de la droite à la tête avant de l’envoyer au plancher après une série de coups au visage. Le champion retourne au tapis quelques instants plus tard et profite même de la générosité de l’arbitre Terry O’Connor qui le ramène dans son coin alors qu’il semble avoir perdu ses sens.

Kovalev poursuit sur sa lancée dès le commencement du quatrième round et l’arbitre O’Connor n’a d’autre choix que d’arrêter le carnage et ainsi permettre au Russe d’être sacré champion.

3. Kovalev contre Ismayl Sillakh le 30 novembre 2013 au Colisée Pepsi de Québec

Présenté en demi-finale du combat entre Adonis Stevenson et Tony Bellew, le choc Kovalev-Sillakh devait mettre la table à un combat d’unification des titres WBC et WBO entre Stevenson et Kovalev au printemps suivant.

Étonnamment, Sillakh se tire plutôt bien d’affaire au premier round grâce à son jab et en évitant soigneusement la main arrière de Kovalev. À son retour dans le coin, l’entraîneur de Sillakh ne lui prodigue qu’un conseil : « Sois intelligent ».

Sillakh continue de se déplacer au deuxième round, sauf qu’un crochet pourtant imprécis de Kovalev l’atteint à la tête et l’envoie au tapis. L’Ukrainien a ensuite à peine le temps de se relever qu’il reçoit un furieux direct de la droite suivi d’une gauche à la tête qui le propulsent au pays des rêves. Avec la victoire de Stevenson, plus rien ne peut empêcher leur rencontre.

4. Kovalev contre Blake Caparello le 2 août 2014 au Revel Resort d’Atlantic City au New Jersey

Après que Stevenson eut annoncé qu’il était représenté par l’influent gérant Al Haymon et qu’il se battait désormais sur les ondes de Showtime, Kovalev se retrouve sans adversaire et affronte finalement Caparello en attendant de se mesurer à Bernard Hopkins à l’automne.

À la surprise générale, Kovalev se retrouve au tapis dès le premier round, mais la reprise montre clairement que Caparello avait précédemment pilé sur le pied de son adversaire et que ce dernier s’est retrouvé hors d’équilibre.

Le deuxième round prouve qu’il ne s’agissait que d’un incident anecdotique, puisque Kovalev expédie Caparello trois fois au plancher, se permettant même quelques bolo punchs lorsqu’il parvient à coincer l’Australien dans un coin.

5. Kovalev contre Bernard Hopkins le 8 novembre 2014 au Boardwalk Hall d’Atlantic City au New Jersey

Pendant que Stevenson doit se contenter d’une défense optionnelle contre Dmitry Sukhotsky en décembre à Québec, Kovalev et Hopkins unifient les ceintures WBA, IBF et WBO au mythique Boardwalk Hall d’Atlantic City.

Si plusieurs se demandent comment Kovalev réagira devant un boxeur expérimenté comme Hopkins, le Russe leur offre une réponse claire, nette et précise en dominant tous les rounds. Les trois juges remettent en effet des cartes de 120-106, 120-107 et 120-107 en sa faveur.

Hopkins visite le plancher dès le premier round, tandis que Kovalev boxe comme il ne l’avait jamais fait auparavant, c’est-à-dire qu’il se tient à distance et recule après chacune de ses attaques. Une prestation remarquable qui fait naturellement exploser sa cote à la hausse.