Un piège très bien connu
Boxe lundi, 25 nov. 2013. 15:08 mercredi, 11 déc. 2024. 21:51Depuis son retour dans le giron du Groupe Yvon Michel il y a plus de deux ans et demi, Adonis Stevenson a continuellement eu le fardeau de la preuve sur ses épaules.
Peut-il se débrouiller contre de grands boxeurs? Est-il capable de disputer un exténuant combat de 12 rounds? Peut-il contrer un adversaire de la trempe de Chad Dawson? Sa victoire qui lui a permis de devenir champion du monde relevait-elle d’un heureux hasard?
Autant de questions que Stevenson a balayées du revers de la main en remportant ses 12 derniers duels avant la limite. Mais pour la deuxième défense de son titre des poids mi-lourds du WBC contre Tony Bellew qui aura lieu le 30 novembre au Colisée Pepsi de Québec, les interrogations sont tout simplement inexistantes. La victoire semble déjà dans la poche.
Pourtant, les exemples fusent de boxeurs qui ont vu trop loin trop rapidement, alors qu’ils s’apprêtaient à disputer un combat gagné d’avance. Sauf que Stevenson assure que cela n’a aucune chance de lui arriver, tout simplement parce qu’il est déjà passé par là.
Lors de sa brève aventure avec un promoteur américain en 2010, Stevenson s’était incliné par arrêt de l’arbitre devant un certain Darnell Boone. Le cogneur québécois a éventuellement exorcisé ses démons en passant le knock-out à Boone en mars dernier au Centre Bell.
« C’est un piège que je connais très bien », a reconnu Stevenson en marge d’une pesée réglementaire tenue la semaine dernière à Laval. « Et lorsque tu es déjà tombé dans ce piège une fois, c’est très difficile de te faire surprendre par la suite. »
« Ç’a peut-être paru anodin, mais c’était très, très important pour Adonis lorsqu’il a battu Boone plus tôt cette année », a continué Yvon Michel.
En plus de son expérience personnelle, Stevenson aime bien s’inspirer de son bon ami Georges St-Pierre. Ce dernier s’était fait passer le knock-out par Matt Serra au 1er round au UFC 69 en avril 2007. Le Québécois n’a plus jamais subi la défaite par la suite et est aujourd’hui considéré comme le deuxième meilleur combattant « livre pour livre » de la planète.
« Nous avons déjà abondamment parlé du combat contre Serra », a avoué Stevenson. « C’est ce combat qui a fait de Georges l’un des meilleurs au monde. Après ça, il a battu des gars qui étaient tous meilleurs que Serra. Il les a presque tous battus de façon définitive. »
Stevenson a également été impressionné - et certainement pas surpris - par l’attitude de St-Pierre pendant son dernier duel face à Johny Hendricks. Il compte d’ailleurs imiter son ami si jamais les choses venaient à mal tourner pendant l’un de ses combats de championnat.
« Georges est demeuré positif malgré tout », a analysé Stevenson. « Il y est allé d’un sprint dans le dernier round, parce qu’il savait qu’il était dans un combat de championnat. Nous avons tous vu son expérience et sa détermination. Il est vraiment allé chercher la victoire. »
Encore loin de son apogée
Stevenson a rompu avec la tradition de ses deux derniers camps d’entraînement en mettant le cap sur la Floride plutôt que sur Traverse City au Michigan. Ce changement dû au climat plus clément du sud à cette période-ci de l’année n’a eu aucune incidence sur le champion.
« Son entraîneur m’a dit qu’il a encore progressé, qu’il n’a même pas encore atteint son apogée », s’est réjoui Michel. « Il faut savoir que dans sa montée pour devenir aspirant obligatoire à Carl Froch, il n’avait pas les moyens de se payer des camps d’entraînement de la sorte. »
« Ce qu’il reçoit aujourd’hui pour se préparer, c’est deux fois supérieur à ce qu’il avait comme bourse avant. C’est pourquoi depuis deux combats, il développe ses habiletés à l’extrême. »
« C’est pour ça que nous avons vu contre Tavoris Cloud un boxeur que nous n’avions jamais vu avant. C’est vraiment encourageant. Il va vraiment devenir une grande vedette mondiale. »