Il n’y a pas d’alternative pour David Lemieux qui sera à l’œuvre ce vendredi soir à Cuernavaca, au Mexique. Ou bien il dispose de son rival assez rapidement ou bien il pioche à ne plus en finir et encore pire... il perd le match et son classement parmi les meilleurs aspirants chez les super-moyens et se retrouve chez le diable. 

 

Aussi bien dire adieu Canelo. 

 

Pouvez-vous me dire pourquoi un boxeur aussi marginal que David Zegarra  (34-4-0—21/K.-O.) soit aussi important pour l’avenir de Lemieux?

 

C’est un pugiliste qui roule sa bosse dans le monde de la boxe professionnelle depuis près de quinze ans. Il n’a jamais battu personne de haut calibre. Il n’a jamais été impliqué dans un match de championnat et il a été mis hors de combat en trois occasions, dont celui à son dernier duel en novembre 2019 contre un certain Stefan Haertel 18-1-0—3/K.-O. 

    

Après avoir remporté la victoire à ses 30 premiers combats entre 2005 et 2015, il a frappé le mur contre Lolenga Mock en s’admettant vaincu par décision.   

Au cours de ses dix derniers combats, Zagarra n’a pu faire mieux que six victoires contre quatre revers, dont trois par K.-O. 

 

Longue inactivité 

 

À cause de la pandémie, Lemieux n’a pas boxé depuis octobre dernier, alors qu’il était parvenu à se débarrasser de Francy Ntetu par K.-O. au cinquième   engagement. 

 

Dites-vous bien que Lemieux rêve toujours de redevenir champion. D’ailleurs, même s’il a été inactif durant huit mois, il est toujours 2e/WBC, 3e WBA et 3e/WBO. C’est tout près de la tête et du monarque Canelo Alvarez. 

 

À 32 ans, Lemieux est encore assez jeune pour aspirer aux grands honneurs sauf  quelques accrochages qui le rendent suspect auprès des promoteurs.  

 

Ceux qui organisent et misent leur argent sur les galas se souviennent qu’il n’a pu tenir son engagement pour un combat contre John Ryder, à la suite d’une blessure à la main droite. Puis il y a eu l’annulation de sa rencontre contre Tureano Johnson parce qu’il ne pouvait pas faire le poids de 160 livres. 

 

Lemieux a eu quelques bonnes chances de se mettre en valeur au cours de sa carrière.   

 

Oublions sa défaite aux mains de Joachim Alcine, en 2011. Il est devenu champion en 2015 en ayant raison de Hassan N’Dam. Malheureusement, quatre mois plus tard, il remettait cette couronne mondiale à Gennady Golovkin.
 

Billy Joe Saunders qui vient d’abdiquer devant Canelo Alvarez il y a quelques semaines, est venu à Montréal en décembre 2017 et s’est moqué de notre ex-champion pendant douze rounds.  

 

Heureux et malheureux...

 

Tout le monde était heureux de la victoire de Lemieux sur Karim Achour pour le titre WBC International des poids moyens, mais n’ayant pas fait le poids, Lemieux n’a pu se vanter d’avoir gagné ce titre. 

 

Enfin, il y a cette victoire sur Maksym Bursak, un boxeur marginal,  en décembre 2019.  Une belle victoire, mais il faut se souvenir que Lemieux s’est retrouvé au tapis à deux occasions dans ce match. 

 

De telles performances n’encouragent pas tellement les promoteurs à faire appel à vos services. 

 

C’est à cause de toutes ces raisons que Lemieux se doit non seulement de vaincre David Zegarra mais de faire aussi bien et encore mieux qu’Erik Bazinyan. 
 

Zegarra s’est retrouvé au tapis dès le troisième engagement et a été sauvé par la cloche lors de son affrontement contre Bazinyan en juin 2018. Au quatrième round, après avoir chuté deux fois au sol, l’arbitre a mis un terme à la rencontre. 

 

Si Lemieux ne peut faire mieux que Bazinyan avec un boxeur qui n’a pas boxé depuis 19 mois, il  lui faudra se poser les bonnes questions. 

 

Jusqu’ici, il a été en mesure de vaincre de bons boxeurs, mais il a totalement failli à la tâche chaque fois qu’il a affronté des pugilistes de la classe élite. 

 

Prédiction : Lemieux par K.-O. avant le 4e round 

 

Le nouveau Simon Kean

 

Il parait que Simon Kean (19-1-0—18/K.-O.) va nous épater avec son nouveau style, une gracieuseté de son nouvel entraineur Vincent Auclair. 
 

Kean est sur une lancée victorieuse de quatre victoires par K.-O., depuis cette horrible performance face à Dillon Carmen, en octobre 2018. 

 

Kean n’a pas boxé depuis 18 mois et depuis un an, il est sous la gouverne de Vincent Auclair qui a obligé son protégé à revenir à la base fondamentale de boxe. 

 

Il ne fait aucun doute que Kean est un dur cogneur et Don Haynesworth (16-5-1—14/K.-O.)  se dresse devant lui comme une cible plutôt facile. Il n’a jamais dépassé six rounds dans un match. Trois fois au cours de ses cinq défaites, il n’a pu terminer ses combats. Il a été battu à ses deux dernières sorties. Or, c’est le genre de boxeur qui vous permet de sortir victorieux après 16 mois d’inactivité. 

 

La pression est sur les épaules de Kean. Maintenant qu’Oscar Rivas est classé chez les bridgerweights, c’est Arslanbek Makhmudov qui détient le premier rang des boxeurs de chez nous chez les poids lourds. Il vient en 34e place, tandis que Kean est classé 37e. Cela se comprend, car Makhmudov n’a pas boxé depuis le 10 octobre dernier alors qu’il s’était débarrassé de Dillon Carman dès le 1er round, au Centre Gervais de Shawinigan. 

 

Qui est ce Haynesworth?

 

Croyez-le ou non, mais Haynesworth est classé 224e chez les poids lourds du monde entier, selon Box rec. C’est 154 rangs derrière Bermane Stiverne qui n’a pas gagné un seul combat depuis 2017. Il en a livré trois et a été passé K.-O. chaque fois. 
 

Ce Stiverne est comme un chat. Il a neuf vies. 

 

Malgré tout Kean devra se montrer prudent face à Haynesworth. Sans être le meilleur poids lourd au monde il reste qu’il a tout de même gagné 14 de ses 16 sorties par K.-O.. 

 

C’est le gars parfait pour se refaire la main. 

 

Prédiction : Kean par K.-O. avant le 4e round 

 

Retour à la maison 

 

Comme la plupart d’entre vous j’aurais aimé voir nos boxeurs à l’œuvre, chez nous au Québec, mais le règlement  de la pandémie nous dit d’attendre. Il faut être prudent. 

 

Nous avons des chances de voir nos favoris à l’œuvre en août et en septembre soit à Québec ou bien à Montréal. C’est le ministère de la santé qui décidera. 
 

J’ai hâte de voir Oscar Rivas sur le ring, tout comme Arslanbek Makhmudov, Steven Butler, Marie-Eve Dicaire, Kim Clavel et qui sait... peut-être aussi Eleider Alvarez qui semble-t-il trime dur présentement à l’entrainement en Floride. 

 

Ces pugilistes ont un talent fou, mais pour le mettre en évidence, il faut qu’ils combattent. 

 

Bonne boxe!