Avant même que ne débute le combat entre Vasyl Lomachenko et Miguel Marriaga, on avait une bonne idée que l’aspirant à la couronne WBO des superplumes ne faisait pas le poids.

En peu de temps, on en a eu la preuve samedi soir à Los Angeles. Pour une troisième fois de suite, le double médaillé d’or ukrainien a obligé son rival à abdiquer sur son banc à la suite d’un barrage de coups.

En sept rounds, il a envoyé l’aspirant au tapis à deux occasions, aux troisième et septième engagements. Pour la première fois de sa carrière, Marriaga a subi la défaite par TKO.

Voyant qu’il était incapable de contrer les attaques du champion, Marriaga a tenté de résister le plus longtemps possible. Finalement, ce sont ses seconds qui ont lancé la serviette permettant ainsi à l’arbitre Jack Reiss de mettre fin au carnage.

C’est le cas de la dire, Lomachenko use ses rivaux à la corde.

Après avoir œuvré aussi longtemps dans le monde de la boxe, je croyais avoir tout vu. Mais la performance du monarque WBO des super-plumes samedi soir à Los Angeles m’a épaté au plus haut point.

Si vous avez déjà vu un boxeur plus rapide que Lomachenko, faite-le-moi savoir ? Personnellement, je n’ai jamais vu un pugiliste aussi vite dans ses excusions et là j’inclus les noms de Floyd Mayweather, Roy Jones, Muhamed Ali, Sugar Ray Robinson, Sugar Ray Leonard, Aaron Pryor et qui d’autre.

Après seulement dix combats chez les professionnels, il est temps qu’on lui donne des rivaux de plus haut calibre comme Mickey Garcia, Guillermo Rigondeaux, Miguel Berchelt et Jezreel Corrales, pour ne nommer que ceux-là.

Celui qui est visé présentement est Mickey Garcia, le champion WBC des légers. Mais pour qu’un tel combat se matérialise, il faudrait que Lomachenko gradue chez les poids légers, à 135 livres. Pour le moment, le promoteur Bob Arum concentre ses efforts sur Rigondeaux et il se pourrait que les deux hommes s’affrontent en décembre prochain.

Selon Arum, Rigondeaux, le champion WBA des super-coqs serait prêt à monter de deux catégories de poids pour se mesurer è Hi-Tech, le surnom de Lomachenko.

L’Ukrainien ne dit pas non à un tel affrontement. D’ailleurs, lui-même prétend qu’on devrait lui fournir des rivaux plus expérimenté, plus talentueux.

Quand on lui a demandé quel rival pourrait éventuellement le battre entre son poids et les 140 livres, il a répondu : « Cet homme n’est pas encore né ! »

À un journaliste du Los Angeles Times qui lui demandait contre qui il aimerait se battre, il a répondu : « S’il n’en tenait qu’à moi, je me battrais contre trois gars le même soir. »

C’est ce qu’on appelle avoir confiance en soi.

À peu près la seule chose que l’on peut reprocher à Lomachenko, c’est son manque de puissance dans ses coups. Mais il est tellement vite dans ses mouvements, tellement rapides dans ses contre-attaques qu’il n’a jamais le temps de permettre à ses coups d’assommer un rival. Tantôt il cogne sur le mauvais pied, tantôt il est pratiquement sur le dos de son adversaire quand il laisse partir ses coups. Or, au lieu d’assommer ses rivaux, il les use à la corde.

À la suite de cette performance j’ai hâte de voir ou on va placer le nom de Lomachenko sur la liste des meilleurs boxeurs livre pour livre ? Pour le moment, la Revue Ring le place au cinquième rang, derrière Andre Ward, Gennady Golovkin, Roman Gonzalez et Terence Crawford. D’ailleurs, Crawford était présent à Los Angeles. Un jour… Qui sait… Il se pourrait que les deux champions s’affrontent chez les mi-moyens ?

Depuis plus d’un an, soit depuis sa victoire sur Roman Martinez, en juin 2016, j’ai toujours placé le nom de Lomachenko en tête des meilleurs boxeurs livre pour livre. Aujourd’hui, je suis encore plus certain de mon coup.

Contre Marriaga, il lui a fait subir sa première défaite par K.-O. » Il s’est payé le luxe de le taper amicalement sur la tête pendant un corps à corps. Il a même fait une petite danse avant d’aller se placer volontairement dans un coin ou il a invité Marriaga à venir le frapper. Ce dernier s’est exécuté, mais il n’a pu l’atteindre en aucun temps.

Lomachenko est non seulement un pugiliste qui sort de l’ordinaire, c’est aussi un « showman ». Tout en boxant, il donne un spectacle étourdissant qui permet è la foule de se lever de son siège.

Pourrait-il faire la même chose contre un Mickey Garcia ou encore un Guillermo Rigondeaux ? Je l’ignore. Seul l’avenir le dira.

Enfin, tout ce que j’espère, c’est qu’on permettra à Lomachenko d’affronter des boxeurs de la classe d’élite, des champions, et non plus des faire-valoir comme Marriaga.

Bonne boxe