Demian Maia a pris l’habitude de faire mal paraître de très bons combattants récemment. Neil Magny, Gunnar Nelson et Matt Brown ne sont pas des clients faciles, mais ils ont tous été maîtrisés assez aisément par le Brésilien au cours des dernières années.

Maia sera-t-il capable d’infliger le même traitement à Carlos Condit? Non, je ne pense pas.

Sur papier, le combat principal de l’UFC Fight Night Vancouver, qui sera présenté samedi soir sur les ondes de RDS2, a toutes les apparences d’un duel classique entre un cogneur et un spécialiste du combat au sol. Mais en réalité, c’est un peu plus complexe que ça.

Si l’action reste debout, je ne vois pas comment Maia pourrait être compétitif. À ce niveau, il ne fait aucun doute dans mon esprit que Condit détient un avantage majeur. Mais au sol, le Natural Born Killer est loin d’être le dernier venu. Depuis le début de sa carrière, près de la moitié de ses victoires ont été acquises par soumission.

Le premier problème pour Maia sera d’amener Condit au sol. C’est une facette du jeu dans laquelle il a excellé avec une étonnante facilité dans ses plus récents combats, mais Condit risque d’offrir une plus grande opposition quand vient le temps de défendre les amenées au sol. Avec ses coups de genoux et son travail au corps à corps, l’élève de Greg Jackson pourrait bien faire dérailler le plan de match du vétéran qui se trouvera en face de lui.

Et si jamais ça s’en va au sol, je ne compterais pas Condit pour battu. Ce dernier possède un jiu-jitsu qui est sous-estimé par plusieurs amateurs. Je ne crois pas qu’il soit capable de passer une soumission à Maia, qui est un véritable maître de cette discipline, mais je suis sûr et certain qu’il a les connaissances et les habiletés nécessaires pour se sortir du pétrin et ramener le combat où il est plus confortable.

Condit aura le couteau entre les dents. Il est toujours convaincu qu’il méritait de gagner son combat de championnat contre Robbie Lawler et je suis sûr qu’il a encore la décision des juges sur le cœur.

Maia, quant à lui, est impressionnant depuis son passage chez les mi-moyens. Il a gagné ses cinq derniers combats et s’il continue sur cette lancée, il deviendra de plus en plus difficiles pour l’UFC de lui refuser le combat de championnat qu’il désire. Une victoire contre l’ancien aspirant numéro un, surtout s’il l’obtient de façon décisive, ne pourrait certainement pas nuire.

Le portrait de la division des mi-moyens est présentement un peu flou. On ne sait pas encore si Georges St-Pierre va revenir s’en mêler. Tyron Woodley ne semble vraiment pas pressé de défendre sa ceinture. Stephen Thompson clame que c’est lui qui mérite d’obtenir la prochaine chance contre le champion. Pour toutes ces raisons, Maia et Condit n’ont pas le choix, ils doivent absolument gagner samedi s’ils veulent demeurer pertinents dans la discussion.  

Personne ne sait exactement ce qui va arriver avec le gagnant de ce combat, mais les deux pugilistes ont leur destin entre leurs mains.

Personnellement, je crois que Condit sortira de ce combat avec le plus d’atouts.

Pettis au bord du gouffre?

Ça fait un bail qu’Anthony Pettis n’est pas sorti de l’octogone avec le sourire. Presque deux ans, en fait, soit depuis la défense de son titre des poids légers contre Gilbert Melendez.

Depuis, « Showtime » a été détrôné par Rafael Dos Anjos et a perdu ses deux combats suivants. Il est vraiment dans une mauvaise passe et même s’il est loin de s’être fait déclasser au cours de cette période – il a quand même échappé une décision partagée contre le champion actuel Eddie Alvarez – le combat qu’il livrera samedi est ultra important pour lui.

Il s’agira des débuts de Pettis dans la division des poids plumes et on ne lui a vraiment pas fait de cadeau pour l’occasion. Charles Oliveira en sera à son 16e combat dans l’UFC et il n’a jamais reculé devant personne. Il n’a qu’une défaite à ses six dernières sorties et quatre victoires par soumission au cours de cette période.

Si le combat va au sol, Pettis est dans le trouble. Et même si ça reste debout, Oliveira est loin d’être un manchot.

On dit toujours qu’avec quatre défaites de suite, ton emploi est en jeu. Tu as beau être n’importe qui, tu dois quand même gagner tes combats! Il sera intéressant de voir comment Pettis réagira maintenant qu’il est au bord du gouffre.