RDS2 va présenter les combats préliminaires de l’UFC 199 samedi dès 20 h.

Lorsque deux rivaux s’insultent et se relancent publiquement pendant près d’une décennie, comme c’est le cas pour Dominick Cruz et Urijah Faber, disons tout ça peut parfois prendre une tournure absurde.

Les deux hommes vont s’affronter une troisième (et dernière) fois lors de l’UFC 199 samedi, à Inglewood, en Californie. Le combat de cinq rounds pour le titre des 135 livres détenu par Cruz marquera fort probablement la fin d’une rivalité qui a débuté en marge de leur premier duel en 2007, quand Cruz, alors âgé de 22 ans, avait intentionnellement signé son autographe sur les affiches promotionnelles montrant le visage de Faber alors que le sien ne s'y trouvait même pas.

Dominick Cruz et Urijah FaberFaber a remporté le premier affrontement par soumission pour défendre son titre des poids plume chez WEC. La rivalité a continué dans l’UFC chez les poids coq dans un combat de championnat que Cruz a remporté par décision en 2011. Elle a culminé en 2012 quand les deux étaient entraîneurs adverses pendant l’émission de téléréalité The Ultimate Fighter. Ils devaient à l’issue de celle-ci s’affronter à l’UFC 148, mais Cruz a été victime d’une première de plusieurs blessures au ligament antérieur croisé et il s’est retiré de l’évènement. Le troisième chapitre de la trilogie aura finalement été laissé sur les tablettes pendant quatre ans.

Il est difficile de dire si cette rivalité est devenue banale au cours de cette période. Dans les coulisses, ça semble plus personnel que jamais. Faber a même admis plus tôt cette année que lui et Cruz s’envoyaient des messages textes durant la longue absence de ce dernier, et que ceux-ci n’impliquaient pas des souhaits de prompt rétablissement...

« Ce n’était pas très joli », a confirmé Faber.

Publiquement, cependant, neuf ans de médisances, ça peut devenir lassant. Il y a beaucoup de vérité dans cette rivalité, mais elle se perd parfois dans tout ce brouhaha incessant.

Il semble évident que Cruz (21-1) se souvient comment c’était vivre dans l’ombre de Faber il y a neuf ans (alors qu'on ne le voyait pas sur les affiches promotionnelles du combat), et il a été en quelque sorte contraint de revivre ce sentiment alors que Faber (33-8) continuait à se battre pendant qu’il demeurait sur la touche en raison des blessures. Mais Cruz a réussi à gagner et à défendre la seule chose qui a toujours échappé à Faber : un championnat de l’UFC.

Ils se connaissent si bien qu’il est facile d’attaquer les points sensibles de l’autre. Faber aime tourner le fer dans la plaie en disant à Cruz qu’il n’est pas fait pour ce sport. Cruz demande à Faber pourquoi il n’a pas réussi à mettre la main sur la ceinture pendant son absence de trois ans. Et quand ils manquent de munitions, ça peut déraper.

La conclusion de cette rivalité vaut cependant toujours la peine d’être regardée samedi. Cruz et Faber, malgré toutes leurs différences, sont au coeur d'une même histoire dont le dénouement approche.

En 2012, ils ont raté l’opportunité de disputer un lucratif combat à l’UFC 148, dont le combat principal mettait en scène Anderson Silva et Chael Sonnen. La blessure de Cruz a altéré le parcours de chacun cette année-là, et ils en parlent sans cesse depuis. Tout ça achève enfin.

« Je crois que cette rivalité a duré parce qu’elle est importante, estime Faber. Nous sommes deux gars qui ont dédié leur vie à ce sport, et chaque fois qu’on en parle, le nom de l’autre ressurgit. C'est inévitable.

« Quand je visualise ce combat, je me vois en train de vaincre Dominick Cruz. La ceinture… qu’importe. J’ai déjà eu des ceintures avant. J’ai eu une ceinture la majorité de ma carrière. C’est génial. Mais la raison pour laquelle vous embarquez dans ce sport, ce n’est pas pour devenir riche ou célèbre. Oui c’est un peu plus le cas aujourd’hui, mais pour moi, ç’a toujours été une question de relever des défis. Ce combat est contre un gars qui a toujours cru pouvoir me battre. »