Georges St-Pierre affirme qu'il n’est plus sous contrat avec l’UFC. En entrevue à l’émission The MMA Hour lundi après-midi, l’ancien champion a révélé qu’il avait embauché un avocat pour mettre fin à son entente contractuelle avec l’organisation et qu’il était désormais « joueur autonome ».

Visiblement déçu de la tournure des événements, St-Pierre a laissé planer le doute sur son avenir, incapable de confirmer si son retour allait se concrétiser au sein d’une autre organisation.  

« Je ne suis pas aussi optimiste qu’avant, a-t-il admis en présentant ses excuses à ses supporteurs. Toute cette histoire m’a vidé émotivement. J’espérais avoir de bonnes nouvelles, mais je ne suis pas très optimiste présentement. Je suis en territoire inconnu. »

L'UFC a réagi en fin de soirée en publiant un communiqué qui stipulait que GSP demeurait sous contrat avec Zuffa, LLC.

« Georges St-Pierre demeure sous contrat avec Zuffa, LLC en tant que promoteur dans les arts martiaux mixtes, a déclaré l'UFC dans son communiqué. Zuffa entend honorer son entente avec St-Pierre et se réserve le droit légal d'obliger St-Pierre à faire de même. »

Dans un récit détaillé des circonstances qui ont mené à sa décision, St-Pierre, qui n'a pas combattu depuis sa victoire contre Johny Hendricks en novembre 2013, a affirmé avoir rencontré l’ancien PDG de l’UFC Lorenzo Fertitta en février dernier pour lui signifier son intérêt à renouer avec la compétition.

« On m’a proposé de nombreux noms et de nombreux événements, dont l’UFC 200 et le gala de New York, mais je croyais que la meilleure date était celle de Toronto », raconte St-Pierre.

« Il y a eu des hauts et des bas, ça n’a pas toujours été positif. Des négociations comme celle-là ne se concluent pas en une heure, poursuit-il. On était d’accord sur certains points, en désaccord sur d’autres. Je me souviens qu’on m’ait dit que mon retour nécessiterait de gros investissements pour me faire connaître à une nouvelle audience. »

St-Pierre croyait finalement être près d’une entente avec l’UFC quand l’imminence de la vente de la compagnie est venue mettre un frein aux pourparlers. Quelques semaines plus tard, une fois la transaction conclue, le clan du Québécois apprenait des nouveaux propriétaires que l’offre de Fertitta ne tenait plus.

« J’étais sous le choc parce que j’avais l’impression qu’on avait fait du progrès, avoue GSP. Quand on m’a dit ça, je me suis fâché et j’ai demandé à mes conseillers d’engager le meilleur avocat possible, son nom est James Quinn. C’est lui que vous voulez à vos côtés dans ce genre de situation. »

St-Pierre avance que Quinn a donné un ultimatum aux nouveaux patrons de l’UFC pour en venir à une entente avec son client ou le libérer des obligations stipulées dans le contrat qui datait de 2011.

« On n’a pas eu de nouvelles avant le tout dernier jour de l'ultimatum, très tard en soirée, continue St-Pierre. On a reçu une lettre dans laquelle on me demandait si j’étais intéressé, éventuellement, à me battre contre Robbie Lawler. Mais je savais que Robbie venait de se désister pour la carte de New York et qu’il avait dit qu’il avait besoin d’une longue pause. Le lendemain, mon agent m’a dit que j’étais libre. »

Quand l'animateur Ariel Helwani lui a demandé si son contrat était effectivement et légalement brisé ou si sa sortie publique était une façon de mettre l'UFC au fait de sa décision, St-Pierre a détourné la question en affirmant qu'il s'agissait strictement d'une décision d'affaires.

« J’agis dans le meilleur de mes intérêts. Je n’ai rien contre l’UFC. Dana White est le meilleur promoteur au monde, le meilleur de tous les temps. Mais dans la situation qui nous concerne, il est contre moi. »

« Dana White est tellement bon qu’il pourrait organiser un combat entre Hulk et Mère Teresa et réussir à faire croire aux gens que ça serait serré. Quand il dit quelque chose, tout le monde le croit. Mais quand il dit que je ne suis pas prêt à me battre... Il n’y a qu’une personne qui sait si je suis prêt à me battre et c’est moi-même. Dana White ne sait pas ce que c’est que d’être un combattant. Moi je le sais. »

St-Pierre, qui se dit fatigué mentalement au terme d’une saga durant laquelle il s’est senti « comme un yoyo », prétend que « tout le monde est perdant » devant le constat d’échec annoncé lundi. Il se console toutefois en disant être dans une situation favorable.

« Je suis en santé, je suis riche et j’ai plusieurs options. La plupart des combattants de l’UFC meurent de faim. Et quand vous gardez vos employés affamés, ils sont plus faciles à contrôler. Dans les autres sports professionnels, les revenus sont partagés environ 50-50 entre les proprios et les athlètes. Dans l’UFC, les athlètes reçoivent moins de 10%. »

« Je suis déçu de ne pas me battre à Toronto, mais dans mon intérêt, je n’avais pas le choix. »

L'incertitude entourant l'avenir de GSP n'a pas atténué l'enthousiasme de tout le monde. Quelques minutes après l'annonce de son poulain, l'entraîneur Firas Zahabi a utilisé son compte Twitter pour sonder l'opinion publique.

*Avec La Presse Canadienne

L'ancien champion des mi-moyens de Bellator et actuel champion de l'organisation asiatique ONE Championship, Ben Askren, a été le premier combattant à utiliser sa plateforme pour lancer un défi à GSP.