Stipe Miocic se targue sans gêne d’être le meilleur poids lourd de l’UFC même si, sur papier, son classement comme troisième aspirant de la division ne rend pas justice à son propos. Mais ça ne pourrait être qu’une question de temps.

À 32 ans, l’Américain estime avoir prouvé qu’il mérite d’obtenir une première chance de se battre pour le titre. Hormis une erreur de parcours face à Junior Dos Santos, il a gravi les échelons en remportant quatre de ses cinq derniers combats. Et à voir sa performance à sa dernière sortie dans l’octogone, à l’UFC Fight Night 65 le mois dernier, on ne peut douter de sa motivation.

Miocic (12-2) a eu l’avantage d’un bout à l’autre sur Mark Hunt. Déjà au troisième round, on s’attendait à ce que l’arbitre mette fin au supplice du légendaire Néo-Zélandais, mais celui-ci s’est plutôt prolongé jusqu’à 2 min 47 du cinquième engagement en raison de la résistance de son adversaire. Au passage, le vainqueur a même battu un record pour le plus grand différentiel de frappes, soit 361 contre 46, et pour le plus haut total coups enregistré en un combat dans l’histoire de l’UFC.

« Je crois que j’ai bien fait. J’ai gagné, donc c’est bon signe. Mes entraîneurs sont satisfaits, j’ai suivi le plan comme prévu. Il y a quelques trucs ici et là qui n’étaient pas à point, mais c’est ça le sport, ce n’est pas toujours parfait. Nous sommes tous heureux du résultat et j’ai hâte au prochain défi. »

Pour un poids lourd de 6 pieds 4 et 240 livres, Miocic ne se bat pas toujours comme tel, étant l’un des plus athlétiques et endurants de sa catégorie. Être capable de maintenir un rythme aussi effréné sur cinq rounds a pour effet de faire grimper son niveau de confiance.

« Je travaille beaucoup sur mon conditionnement physique. Avant le combat contre JDS, je n’étais pas habitué à des combats de cinq rounds, mais au moment de faire face à Hunt, je savais que j’étais capable d’aller jusqu’au bout, de pousser la machine et de faire ce que j’avais à faire, d’expliquer celui qui a eu la chance de s’entraîner avec son idole Mirko Cro Cop, avec qui il partage des origines croates, plus tôt cette année. Les parents de Miocic sont Croates, alors que lui est né aux États-Unis, dans l’Ohio, où il a pratiqué la lutte à Cleveland State University.

« C’est un gars, un partenaire d’entraînement et un ami extraordinaire. Nous avons parlé de plein de choses et il m’a beaucoup aidé. »

Même s’il n’a qu’une chose en tête, le titre, le sort de Miocic est présentement entre les mains de ses patrons qui pourraient aussi opter pour un combat revanche contre Dos Santos avant un championnat.

« J’adorerais affronter Junior à nouveau, c’est un excellent combattant, explique celui qui croit que l’expérience acquise donnerait lieu à un scénario bien différent cette fois. Il y a plusieurs choses que je ferais différemment. Je serais mieux préparé pour un combat de cinq rounds, je me battrais de façon plus intelligente et j’aurais une meilleure tactique. »

En route vers l'UFC 188

Son avenir dépend aussi de l’issue d’un affrontement au sommet de la hiérarchie qui sera présenté en tête d’affiche de l’UFC 188 le 13 juin prochain. Ce soir-là, à Mexico City, Cain Velasquez effectuera son retour à la compétition après 20 mois hors de l’action contre celui qui pendant son absence a porté la ceinture à titre de champion intérimaire, Fabricio Werdum. Velasquez, favori malgré sa longue inactivité, voudra à tout prix s’assurer de redevenir le seul et unique maître de cette ceinture.

« Ce sont deux super combattants, a vanté Miocic, qui n’a pas osé risquer une prédiction. Cain est le champion, il est coriace et l’un des meilleurs livre pour livre. Il a été sur la touche pendant longtemps, donc il faudra voir s’il sera un peu rouillé, mais je crois que ça va bien aller. C’est un guerrier, il est toujours prêt à se battre. Quant à Werdum, c’est un vétéran. Il a affronté les meilleurs sur la planète. Il est bon au sol et s’améliore constamment dans son jeu debout. Je pense que ça dépendra de qui va exécuter le meilleur plan de match. »

« Je crois que si je continue à faire ce que je fais avec mes entraîneurs, en travaillant sur tous les aspects de mon jeu, je vais devenir champion à mon tour. Je sais que je suis capable de réussir. C’est pour ça que je fais ce boulot, je n’ai pas commencé dans ce métier simplement pour le plaisir de me battre. Mon but est d’être champion, je veux être le meilleur de la division et je sais que je suis capable d’y arriver. »

Compte à rebours : UFC 188

En attendant son prochain opposant, le fier partisan des Cavaliers de Cleveland qui participent actuellement à la finale de la NBA pratique en parallèle le métier de pompier et ambulancier, un emploi dont il retire une grande satisfaction personnelle. Malgré un programme chargé dans le gymnase, rien ne pourrait le convaincre de délaisser cette autre passion qu’il  exerce depuis plusieurs années à Oakwood Village et Valley View, dans son État natal.

« J’étais déjà un pompier avant même de commencer à pratiquer les arts martiaux mixtes, il y a huit ans. Les deux boulots se conjuguent bien. Je n’ai pas à avoir peur de recevoir des coups de poing au visage ou des coups de pied, je dois juste me soucier de faire mon travail. J’ai l’opportunité d’aider les gens et j’adore ça. »

« C’est important de savoir demeurer calme quand on est pompier et particulièrement ambulancier dans les situations d’urgence. Tout comme lors d’un combat, vous ne pouvez pas perdre votre sang-froid. Il faut être calme et en contrôle de ses émotions. C’est la même chose dans les deux cas. »

Avec l’enjeu qui grimpe à chaque combat, il va sans dire que ces qualités prennent toute leur importance.