Les arts martiaux mixtes sont parfois une discipline des plus imprévisibles, et UFC 196 nous a servi une autre belle preuve!

Quel gâchis au chapitre du marketing pour Dana White et l’organisation qu’il dirige. Les deux détenteurs d’une ceinture présents samedi ont essuyé la défaite, alors qu’on les imaginait difficilement perdre leur combat respectif.

Après avoir accepté d’affronter Conor McGregor à une dizaine de jours d’avis, Nate Diaz a pris la planète UFC par surprise en forçant l’Irlandais à abandonner au deuxième round grâce à un étranglement arrière.

Le cadet des frères Diaz s’est pourtant fait toucher par de solides gauches de McGregor durant les cinq premières minutes. C’était à prévoir de la part du Notorious : un départ canon en misant sur sa vitesse d’exécution et ses déplacements. Sauf que son adversaire a bien encaissé ses charges, réaction à laquelle il n’avait pas été habitué lors de ses affrontements chez les poids plumes.

On peut comprendre Diaz d’avoir mis du temps à démarrer la machine; après tout, il n’avait pas connu de réel camp d’entraînement et avait dû se priver de séances de sparring. Il a indiqué en conférence d’après-combat qu’il était conscient qu’il allait mettre quelques minutes à trouver son erre d’aller.

Graduellement, les coups de McGregor ont commencé à rater la cible plus fréquemment à la reprise, au point où il a commencé à ressentir de la fatigue. Ceci est en grande partie attribuable au fait qu’il devait transporter une plus grande charge de poids qu’à l’accoutumée. Petit à petit, la panique a semblé s’installer dans le langage corporel de McGregor, qui devait s’inquiéter du fait que ses coups en puissance n’avaient pas l’effet escompté. Les frappes qui par le passé lui avaient valu des K.-O. percutants chez les 145 livres n’avaient pas fait flancher Diaz, même s’il avait le visage enflé et ensanglanté.

Voyant son rival devenu fragile au deuxième round, Diaz a fait parler ses habiletés de boxeur et l’a atteint solidement à quelques reprises. Pris de court, McGregor a tenté maladroitement de s’attaquer aux jambes de l’Américain, mais celui-ci possède un net avantage au sol grâce à son jiu-jitsu brésilien. Le reste des événements s’est enclenché très vite. Quelques secondes plus tard, McGregor était dans une position hyper vulnérable et s’inclinait par soumission, au grand dam de ses bruyants supporteurs complètement sous le choc.

Le choix sage pour l’Irlandais semble maintenant de se concentrer sur sa couronne des poids plumes, qu’il défendra vraisemblablement à sa prochaine présence dans l’octogone. Est-ce que ce sera contre Jose Aldo dans le cadre d’un combat revanche ou donnera-t-on une chance à Frankie Edgar? Votre intuition est aussi bonne que la mienne! Parions qu’il sera plus silencieux au cours des prochains mois après avoir donné l’impression qu’il voulait être plus grand que son sport tellement il en menait large ces derniers temps.

Chose certaine, l’UFC ne doit pas être heureuse d’avoir vu son combattant le plus populaire – autour duquel on avait bâti une véritable aura, presque mystique – se faire donner la leçon ainsi. On lui donnait pratiquement tout ce qu’il voulait depuis son entrée à l’UFC. D’ailleurs, samedi soir, il devenait le premier athlète en arts martiaux mixtes à empocher 1 M$ en salaire de base pour un seul combat. Comment cette défaite affectera-t-elle la façon dont l’UFC agira à son endroit? Le temps nous le dira!

Quant à Diaz, certains ont évoqué la possibilité qu’il affronte prochainement Robbie Lawler pour le titre des mi-moyens. Je trouve que ce serait très précipité, mais on n’en est pas à une surprise près de la part de Dana White et l’UFC…

Tate a combattu intelligemment

Au plan marketing, le dénouement du combat de championnat entre Holly Holm et Miesha Tate s’est aussi avéré un fiasco pour l’organisation.

Rappelons que White n’exerçait aucune pression sur la championne des poids coqs pour qu’elle défende rapidement sa ceinture. Il aurait été pleinement satisfait d’attendre le retour en action de Ronda Rousey puisqu’il s’attendait à ce que le deuxième volet de leur rivalité rapporte des revenus avoisinant les 2 M$ aux guichets. Mais Holm, elle, tenait à demeurer active.

Miesha TateSamedi, Tate a été patiente, intelligente et stratégique. Elle est demeurée fidèle à son plan de match jusqu’à ce qu’une porte s’ouvre à elle, alors qu’il restait deux minutes au cinquième et ultime round. Elle était passée bien près de réussir le tour de force à la deuxième reprise, mais Holm s’était accrochée pour ensuite dominer les troisième et quatrième rounds.

Mais lorsque la championne a baissé sa garde au round ultime, Tate a sauté à pieds joints sur l’opportunité de terminer le travail. Elle était consciente qu’elle tirait de l’arrière sur les cartes de pointage des juges et s’est donné les moyens pour qu’on n’ait pas à y avoir recours. C’était une formidable bagarre à regarder et une victoire amplement méritée pour Tate, qui a été récompensée pour les nombreuses années de dur labeur et de loyaux services dans l’UFC.

Conor avait-il l’intention de défier GSP?

La machine à rumeurs s’est vite activée lorsqu’on a aperçu Georges St-Pierre aux abords de l’octogone en compagnie de son gérant. Ça faisait un bon moment qu’on ne l’avait pas vu là, et sa présence a été rendue d’autant plus mystérieuse par le fait qu’il n’a pas la réputation d’un gars qui se rend à des galas en « simple touriste ».

On racontait qu’advenant une victoire contre Diaz, McGregor aurait soumis à St-Pierre le défi de l’affronter, possiblement dans le cadre de l’UFC 200. Après le gala, White a confié n’avoir aucune idée d’où GSP en était dans sa réflexion.

Malheureusement, de la manière dont les choses se sont déroulées, c’est fort possible qu’on ne connaisse jamais le fond de cette histoire!

Je souhaite combattre à Ottawa

Les partisans canadiens de l’UFC ont appris une excellente nouvelle la semaine dernière, alors que la tenue d’un événement Fight Night a été confirmée pour le 18 juin, à Ottawa.

Difficile de penser à un duel au potentiel aussi spectaculaire que celui de la finale, qui opposera l’étoile montante par excellence de l’UFC, Stephen Thompson, au Canadien Rory MacDonald, dont le dernier combat face à Robbie Lawler avait été tout simplement épique. Les aspirants nos 1 et 2 dans l’octogone dans notre cour arrière : quoi demander de mieux?

Quiconque me connaît le moindrement sait que je serai le premier à me manifester pour faire partie de cette carte. Les ingrédients sont tous réunis pour que j’y sois. J’adore combattre au Canada et ma fiche y est excellente. De plus, je surfe sur une série de victoires et je cogne aux portes du top-15 de ma division. Vraiment, je vois une tonne de raisons qui devraient persuader l’UFC d’ajouter mon nom à cette soirée. Déjà, les discussions sont engagées, mais rien n’a été signé encore. Disons que mon téléphone ne sera jamais bien loin lors des prochains jours ou semaines!

* Propos recueillis par Maxime Desroches