Même s'il convient qu'il vient de rater une belle opportunité de remporter les 500 miles d'Indianapolis, Alexandre Tagliani refuse de se montrer amer.

Contraint à l'abandon au 148e tour après s'être élancé de la position de tête, le Québécois raconte que l'équipe Sam Schmidt Motorsports avait tout fait en son possible pour offrir une belle opposition, mais qu'il n'y existe aucun contrôle pour les problèmes mécaniques qu'une voiture peut encourir.

« En course, tout peut arriver et ça ne pardonne pas », explique Tag lorsque rejoint par le RDS.ca. « T'as beau avoir la vitesse nécessaire pour dépasser toutes les voitures, il suffit d'éprouver un petit problème et c'est cuit. Surtout à Indianapolis. »

Pourtant, Tagliani martèle que sa voiture était dans le coup au départ et qu'il était en mesure de résister aux attaques des pilotes derrière lui. Puis, sans trop savoir pourquoi, le moteur s'est mis à surchauffer. C'est à partir de ce moment que tout s'est mis à dégringoler.

« Conçues pour refroidir le moteur, les entrées d'air n'accomplissaient pas le boulot adéquatement », a-t-il fait savoir. « Mes mécaniciens ont alors arraché un morceau pour dévoiler davantage le radiateur. »

Tag explique que ce réglage n'a absolument rien changé puisque la température est demeurée élevée. Le pilote de Lachenaie admet que cette situation l'a grandement préoccupé.

« Aussitôt, un effet parachute a été créé; j'ai perdu beaucoup de vitesse. Pour tenter de regagner quelques miles à l'heure, nous avons enlevé de l'appui sur la voiture, ce qui l'a complètement déstabilisé. L'arrière ne tenait plus du tout la route. C'est alors que j'ai tapé le mur. À Indy, quand tu commences à mettre des diachylons sur le bobo, t'es dans le trouble. »

À ce moment, Tagliani ne pouvait plus rouler de façon agressive et il était constamment en train de se défendre. Le facteur chance n'était pas de son côté.

Un mois de mai de rêve

Néanmoins, Tagliani est fier de tout ce qui a été accompli durant le mois de mai. Il reconnaît d'ailleurs que son équipe a gagné beaucoup de points au cours des dernières semaines et que plusieurs commanditaires l'ont approché.

« Nous nous sommes bien comportés en tant qu'équipe. Ce qui était en notre contrôle, on l'a bien fait », admet Tag. « Nous avons attiré les regards et nous avons entretenu de bonnes connexions. C'est encourageant pour l'an prochain. »

« Contrairement à nous, les voitures Penske n'ont jamais été dans le coup. Cette équipe a connu un mois de mai plus que terrible. Et pourtant, ils peuvent compter sur trois voitures ainsi que sur de bons moyens financiers. C'est une des raisons pour lesquelles je ne repars pas d'Indianapolis trop déçu. Quand on se compare, on se console. »

Pas de répit pour Tag

Alexandre Tagliani n'aura pas beaucoup de temps pour digérer ce dernier mois fertile en émotions puisqu'il remettra les roues sur une piste dès cette fin de semaine. En effet, Tag participera à l'épreuve de Mirabel en série NASCAR Canadian Tire.

« C'est vrai que je ne me donne pas beaucoup de répit, mais je veux tellement avoir l'opportunité de faire la course Nationwide à Montréal. Or, je devais d'abord aller me faire la main à Mirabel au volant d'une voiture Dodge. »

De plus, Tagliani explique qu'il avait une entente avec Marc Arsenault du circuit ICAR.

« Je devais l'aider à promouvoir son événement. Disons que ç'a été un bon pari puisque pendant que le commercial passait à la télévision, j'obtenais la pole au Indy 500.

Enfin, le pilote insiste pour dire que malgré sa récente célébrité, il ne refusera jamais d'aller courir au Québec.

Une belle histoire de famille

En terminant, voici une anecdote très intéressante. Alexandre Tagliani tenait à voir les membres de sa famille sur place à Indianapolis pour cette 100e édition de l'événement, eux qui l'ont toujours appuyé dans ses projets en course automobile.

Or, le pilote a pris un pari avec son père. S'il parvenait à se qualifier en première ligne, la famille n'avait d'autre choix que de faire ses valises pour assister à la course. Ce qui devait arriver, arriva.

« C'était vraiment unique. Ma petite nièce de cinq mois, Stella, était présente avec ma sœur. On lui a fait faire une passe spéciale pour qu'elle puisse aller sur la piste prendre des photos à la grille de départ. Ce moment restera ancré dans ma mémoire toute ma vie. J'étais honoré que ma famille soit présente alors que je vivais ces grands moments de ma carrière. »


Alexandre Tagliani et sa nièce de cinq mois, Stella. (PhotoPC)