Enfin, Patrick Carpentier a participé à sa première course Sprint le week-end dernier à Las Vegas. Après une non-qualification à Daytona suite à son élimination lors d'un des deux Duels, après la pluie qui l'empêché de faire la course à Fontana, voilà que Patrick réussit finalement son entrée comme pilote régulier en coupe Sprint dans sa ville d'adoption, Las Vegas.

Grâce au 12e temps, le second des Go or Go Homers, Patrick impressionnait par son calme et la douceur de son pilotage. Seul Mike Skinner, ironiquement au volant de la Toyota numéro 27, faisait mieux que lui chez les 14 pilotes qui tentaient de se tailler une place pour le UAW Dodge 400.

Carpentier avait remplacé Khane la veille au volant de la voiture de série Nationwide de l'équipe Gillet Evernham. Parti 27e, il fut fort patient et ne commit qu'une seule erreur pendant la course qu'il termina en 8e position. Patrick cherchait des coéquipiers avec une combinaison bleue comme en coupe Sprint lors de son premier arrêt aux puits alors que ceux de Khane sont habillés en rouge. Frustré, il faisait un excès de vitesse dans la ligne des puits qu'il revisitait pour finalement ravitailler.

Patrick, qui s'est dit conservateur lors des relances, était quand même fier du résultat. Un top 10 lors de sa première course de la saison commençait donc bien ce week-end. C'est avec un objectif un peu plus modeste qu'il prenait le départ de la course Sprint. Il fallait à tout prix marquer des points pour espérer un jour entrer dans le top 35 qui garantit une place en course.

Après avoir perdu quelques positions au départ, Carpentier s'est fait une petite chaleur et a frôlé le mur. Il a reculé jusqu'à la 34e position et du même coup il est devenu un peu plus prudent. Il occupait le 28e rang quand, après 161 tours, il s'est fait prendre par Ryan Newman. Ce dernier a la réputation d'être très coriace à dépasser et il s'est servi de toute son expérience pour prendre Carpentier les culottes à terre. Ce dernier qui s'impatientait derrière le gagnant du Daytona 500, s'est fait barrer la route à la sortie du virage 2 alors que déjà sa voiture était en perdition.

C'est dommage car Patrick avait alors un beau contrôle de son bolide en maîtrisant bien le survirage. Pour éviter le contact avec le pilote Penske, Patrick toucha le mur extérieur et rebondit dans le mur intérieur. Une soixantaine de tours plus tard, après réparation, il était de retour en piste pour terminer 40e.

Même si le chef d'équipe de Carpentier en voulait à Newman pour son geste, reste que pour Patrick l'expérience est entré à grands coups de pied là où vous savez. Patrick, présentement, est le gars qui ne veut pas faire de vagues. Déjà on l'a adopté justement parce qu'il tente du mieux qu'il peut de gagner le respect des autres pilotes.

Mais attention, il ne doit pas devenir le trop bon gars à qui on peut faire n'importe quoi. Il ne doit pas se laisser manger la laine sur le dos, même s'il doit manger son pain noir. Il est particulièrement difficile de trouver le juste milieu pour un pilote recrue en NASCAR, et ce même si il est loin d'être le dernier des venus en course automobile. D'ailleurs, Patrick, même s'il est signé pour la saison, n'a que huit mois pour se faire valoir dans cette série où les sièges sont de plus en plus sécuritaire lors d'un accident, mais éjectable si vous ne livrez pas la marchandise. Patrick a certainement le talent; il faut maintenant que les résultats parlent.

Je suis persuadé qu'il réussira à se qualifier à chacune des courses cette saison, à moins que dame nature ou dame chance ne le laisse tomber. Cette dernière joue un rôle important lorsqu'on est 43 en piste. Pas facile d'être prudent quand on doit être performant et pas facile d'être performant quand on doit être prudent. C'est le principe de l'œuf et la poule. J'ajouterais même qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Sans faire de jeu de mots, je suis resté sur mon appétit à Vegas. J'en veux plus pour Atlanta et je souhaite de tout cœur que Patrick trouvera son niveau de confort le plus rapidement possible