Suzuka, Japon - Le Grand Prix du Japon de Formule 1, remporté dimanche à Suzuka par Lewis Hamilton, a confirmé l'écart important creusé en cette fin de saison, sur leurs rivales, par l'écurie Mercedes-AMG et la Scuderia Ferrari.

Bilan positif: Mercedes, Ferrari, Williams, Lotus

Mercedes-AMG (43 pts): Hamilton vainqueur, Rosberg 2e

Jolie reprise en main après le ratage de Singapour, où aucun pilote Mercedes n'était sur le podium (abandon d'Hamilton, Rosberg 4e). C'était un retour à la normale, avec deux Flèches d'Argent en première ligne et sur les plus hautes marches du podium, mais Rosberg a quand même eu du mal avec Hamilton, au départ, puis avec Vettel, jusqu'au 2e arrêt au stand, quand il a réussi à faire la différence. Le total de points est impressionnant (506 points en 14 manches) et le 3e titre est en vue, autant pour l'écurie que pour son leader incontestable. Reste à sauver la 2e place de Rosberg.

Ferrari (27 pts): Vettel 3e, Räikkönen 4e

C'était encore un très bon week-end pour la Scuderia, avec beaucoup de points au bout en signant le "doublé des autres", derrière les intouchables Mercedes. Le leader, Vettel, a encore été impeccable et a résisté longtemps à Rosberg. Son coéquipier finlandais a complété le tir groupé grâce à des arrêts au stand réussis, mais sans pouvoir se mêler à la bagarre en tête. Comme Rosberg côté allemand, il se satisfait d'un rôle utile de numéro 2, derrière un champion hors-normes, mais doit faire attention à sa 4e place au championnat, convoitée par Bottas.

Williams (10 pts): Bottas 5e, Massa 17e

Bottas sauve dix points comme à Singapour, mais dans des conditions bien différentes, grâce à sa vaillance et à cause d'un 2e arrêt au stand moins bien négocié que Räikkönen. Massa a été pris dans l'accrochage du départ avec Ricciardo et Pérez, ce qui a provoqué une crevaison de son pneu avant-droit et l'a obligé à changer son aileron avant. Reparti avec un tour de retard, il ne pouvait plus rien espérer d'intéressant sur cette piste où il n'est pas toujours facile de dépasser, même avec un moteur Mercedes dans le dos.

Lotus (10 pts): Grosjean 7e, Maldonado 8e

S'il y en a un qui tient son écurie à bout de bras, c'est bien Grosjean, en partance pour Haas F1 aux Etats-Unis (annonce prévue mardi) mais toujours aussi constant et efficace. Parti 8e, grâce à une nouvelle place en Q3 samedi, il ne pouvait pas espérer beaucoup mieux, vu les conditions de piste et les qualités de sa monoplace, qui dégradait plus ses pneus en fin de course que la Force India d'Hülkenberg. Maldonado a suivi le mouvement et c'est la première fois depuis le GP d'Inde 2013 que les deux Lotus rentrent dans les points. De quoi rassurer un peu Renault, qui a lancé lundi son processus de rachat de l'écurie d'Enstone.

Bilan équilibré: Force India, Toro Rosso

Force India (8 pts): Hülkenberg 6e, Pérez 12e

L'indispensable "Hulk", malgré une pénalité de trois places sur la grille, a encore fait le métier, en partant 13e sur la grille, ce qui lui a porté bonheur. Son coéquipier Pérez a été touché par Sainz au départ en essayant d'éviter la Williams de Massa, qui s'était frottée à la Red Bull de Ricciardo. Cette crevaison au premier tour a gâché la course du Mexicain, qui a prolongé son contrat avec l'écurie de Vijay Mallya. Au bilan comptable, les Indiens de Silverstone conservent leur 5e place du championnat constructeurs, avec 17 points d'avance sur Lotus. C'est un moindre mal. 

Toro Rosso (3 pts): Verstappen 9e, Sainz 10e

Encore un festival de dépassements de la part de l'épatant Max, 17 ans, parti de la 17e place sur la grille et 9e à l'arrivée, en faisant le spectacle comme souvent cette année. Carlos a failli faire aussi bien mais il a raté son entrée au stand en essayant de la jouer tactique contre Maldonado, dont il visait la 8e place, et a dû ensuite changer son aileron avant. Une "erreur de débutant", a-t-il avoué, mais une jolie course quand même, dans une équipe qui fait vraiment le maximum, souvent, avec ses moteurs Renault et un budget raisonnable.

Bilan négatif: McLaren-Honda, Red Bull, Sauber, Manor Marussia 

McLaren-Honda (0 pt): Alonso 11e, Button 16e

C'était "le 3e meilleur résultat de la saison" pour l'écurie anglo-japonaise, a dit Alonso, mais comme aucune des deux monoplaces n'est rentrée dans les points, à domicile, sur les terres de Honda, ça faisait un peu désordre. L'Espagnol a craqué, parlant d'un "moteur de GP2" pour qualifier son bloc hybride, sur la radio de bord, puis il s'est quasiment excusé et a assuré sur Twitter qu'il irait au bout de son contrat, soit fin 2017. Rien n'est moins sûr...

Red Bull (0 pt): Kvyat 13e, Ricciardo 15e

Double zéro pointé pour les anciens quadruple champions du monde (2010-2013), ce qui est très rare, mais c'est dû uniquement à des incidents de course, pas aux performances de la voiture et de son moteur sur ce circuit ultra-rapide. Victime d'une spectaculaire sortie de piste, le Russe a dû partir des stands avec une voiture complètement refaite dans la nuit, donc imparfaite. L'Australien a crevé un pneu au départ en essayant de gagner des places, donc sa course était gâchée d'entrée.

Sauber (0 pt): Ericsson 14e, Nasr 20e

L'équipe suisse n'a pas marqué pour la 5e fois d'affilée car son Suédois, alors 10e, est parti en demi-tête-à-queue dans le virage 13, ce qui lui a fait perdre du temps et a incité son équipe à changer de stratégie, mais les pneus arrière n'ont pas tenu en fin de course. Son coéquipier brésilien a abandonné à quatre tours de la fin, mais a été classé, car il trouvait le comportement de sa voiture étrange.

Manor Marussia (0 pt): Rossi 18e, Stevens 19e

Un an après l'accident mortel de Jules Bianchi, le débutant Rossi a fini devant Stevens, pour la 2e course d'affilée, car l'Anglais est parti en glisse au 42e tour, alors qu'il était juste devant l'Américain qui a réussi à l'éviter de justesse. Il a ensuite dû changer ses pneus, trop abîmés dans le tête-à-queue, et écopé aussi d'une pénalité de 5 secondes pour excès de vitesse dans les stands. La bonne nouvelle, c'est que Manor GP pourrait bien être équipée de moteurs Mercedes en 2016...