Le sentiment est toujours le même, année après année. Dès qu’une F1 apparaît pour la première fois à l’écran, au tout premier Grand Prix d’une nouvelle saison, la fébrilité est toujours au rendez-vous. On a beau avoir suivi les essais hivernaux, on a beau comprendre quelle sera la hiérarchie probable en bout de ligne, on en vient à oublier tout cela l’espace d’un moment. On s’abandonne au pur plaisir de retrouver l’environnement général des GP, le son des monoplaces, la couleur des voitures, la beauté des images en provenance de Melbourne, la première étape habituelle du Championnat. Et on se met à anticiper avec bonheur le retour du grand cirque à Montréal, tôt en juin, ce que plusieurs considèrent comme le « vrai » début de l’été, chez nous.

Cela dit, c’est avec une perspective un peu différente que les amateurs aborderont leur suivi de la saison 2013. Elle marquera en effet la fin d’un grand cycle dans l’histoire de la discipline et les yeux se tourneront rapidement vers 2014, qui marquera le début d’une ère nouvelle sur le plan technique. Ce sera le dernier tour de piste des moteurs V-8 atmosphériques de 2,4 litres (imposés en 2006 et qui se sont avérés si fiables au cours des dernières années) et la préparation du grand retour des moteurs turbocompressés. D’une ère de restriction sur le plan de la performance et sur le plan économique, on basculera aussi vers l’ère « verte », ce qui devenait essentiel pour la Fédération internationale de l’automobile, qui chapeaute le Championnat du monde de F1. Turbo, système de récupération d’énergie intégré, diminution de la capacité de carburant alloué, voilà autant de facteurs qui viendront marquer le prochain grand cycle qui s’amorcera au printemps prochain.

Les ingénieurs et le personnel technique des écuries ont donc un défi colossal à relever en 2013. Il faut à la fois gérer l’allure du Championnat actuel, qui commande déjà des améliorations continuelles si on veut rester dans le coup et préparer en même temps la « révolution » de 2014, tout cela avec des moyens restreints auxquels les équipes ont convenu d’adhérer afin de limiter la folle croissance des coûts d’opération. On ne comptera pas les heures, mes amis, autant en piste qu’à l’usine!

La grande aventure de Lewis…

Sur le plan des pilotes, 2013 marque par ailleurs le début d’une grande aventure pour Lewis Hamilton. Qu’il soit dû à la relation parfois difficile avec son ancienne écurie et/ou au désir de donner un virage historique à sa carrière, le transfert de l’ex-champion du monde de McLaren vers Mercedes se veut assurément l’un des grands faits saillants du Championnat 2013.

Souvent étiqueté surdoué mais immature, Hamilton vient de placer sa carrière à un niveau névralgique. Si certains y voient une opportunité exceptionnelle de prouver qu’il est capable d’être le catalyseur du grand retour à l’avant-scène de la marque allemande (comme Alonso est en voie de le faire chez Ferrari), d’autres croient plutôt qu’il vient de faire un pas en arrière et qu’il regrettera éventuellement son choix. Chose certaine, la situation du Britannique alimentera les discussions en ce début de saison et les premiers tours de roues plutôt rassurants de la Mercedes 2013, par rapport à la McLaren, lui donnera un peu de quiétude, au départ…si la fiabilité y est!

2013 marque aussi l’arrivée de cinq nouveaux pilotes dont trois qui attirent particulièrement l’attention. Le finlandais Valtteri Bottas, âgé de 23 ans, profitera probablement de la meilleure monture du groupe, chez Williams, lui qui a brillé lors des essais du vendredi matin à plusieurs reprises en 2012. Le mexicain Esteban Gutierrez, 21 ans, n’a pas que de l’argent de commandite plein les poches; il possède un magnifique coup de volant et pourrait donner quelques points précieux supplémentaires à Peter Sauber, aux côtés du transfuge Nico Hülkenberg. Par ailleurs, la France aura un autre représentant cette saison, en Jules Bianchi, qui luttait pour le deuxième volant Force India mais qui devra finalement accepter celui de l’écurie Marussia. Après une longue disette, voilà que Bianchi devient le 4e représentant français à l’actuel Championnat du monde et plusieurs observateurs ont hâte connaître enfin son véritable potentiel.

On notera aussi la disparition de l’écurie Hispania (HRT), laissant 24 voitures à la grille de départ en 2013. J’étais et suis toujours de ceux qui croient que 26 voitures en piste représentent un niveau idéal pour la F1. Mais je crois aussi que les écuries doivent offrir un minimum de performance et de rendement pour pouvoir survivre de façon naturelle. Or, Hispania était tout simplement risible, n’ayons pas peur des mots. Le fait qu’elle n’ait pas trouvé d’acheteurs et/ou de commanditaires sérieux est un dénouement triste, certes, mais très logique quand on le regarde froidement.

RDS déploie à nouveau ses ressources

Depuis 20 ans, RDS est fier d’être le leader de la couverture du Championnat du monde de Formule 1 au Québec et dans la francophonie canadienne et plus que jamais nous sommes impatients de nous mettre à l’œuvre. J’aurai encore une fois le plaisir d’être accompagné de mes collègues et amis Bertrand Houle et Christian Tortora, à chaque reportage en plus d’être fort bien secondé par Frédéric Plante, lors des conflits d’horaire avec les matchs du Canadien. Une équipe de production aussi compétente que passionnée est toute aussi prête à vivre intensément chaque seconde de course en votre compagnie. Nos amis de la salle des nouvelles et du grand bulletin Sports 30 seront à l’affût de l’actualité et offriront les analyses pertinentes après chaque événement.

Par ailleurs, le RDS.ca, dans sa version renouvelée, sera plus que jamais une référence de prédilection afin de suivre quotidiennement l’allure du Championnat 2013. Bertrand et moi aurons le plaisir, notamment, de vous offrir, en exclusivité dans la zone vidéo de notre site Web, une analyse sommaire à la suite immédiate de chaque course.

Nous vous promettons, enfin, une couverture exhaustive du Grand Prix du Canada et de ses à-côtés, avec notamment la présentation en direct, de chaque tour de piste, dès le vendredi matin, 7 juin.

Allez, il est temps, on roule en 2013…