Lewis Hamilton remportera-t-il son premier Grand Prix cette saison en Azerbaïdjan?
Formule 1 jeudi, 26 avr. 2018. 08:31 jeudi, 12 déc. 2024. 02:50BAKOU, Azerbaïdjan – Auteur d'un début de saison morose, un Lewis Hamilton en plein doute serait bien inspiré de remporter cette fin de semaine au Grand Prix d'Azerbaïdjan son premier succès en 2018 pour entamer la reconquête face à Sebastian Vettel. Mais le Britannique en a-t-il vraiment envie?
Avec six courses sans victoire depuis le GP des États-Unis en octobre dernier, le champion en titre vit une disette inédite dans l'ère de domination écrasante établie en 2014 par Mercedes.
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Dominé par son équipier finlandais Valtteri Bottas à Bahreïn puis Shanghai, il semble frustré, autant par le comportement erratique de sa monoplace que par certains problèmes de communication en course avec ses ingénieurs.
Et surtout il ne s'attendait peut-être pas à retrouver Ferrari à ce niveau après les essais hivernaux.
« Quand la voiture est performante et que Hamilton arrive à trouver le parfait équilibre avec elle, alors il est imbattable », juge son compatriote Jolyon Palmer. « À l'inverse, quand la voiture est plus difficile à mettre au point, c'est Bottas qui semble mieux la piloter », souligne l'ancien de Renault.
Alors qu'il reste 18 courses, Hamilton est seulement devancé de neuf points par Vettel. L'an passé à la même période, l'Allemand comptait sept points d'avance avant d'en accuser 46 de retard au final.
Et malgré sa mauvaise passe, il a établi en Chine un nouveau record en terminant pour la 28e fois d'affilée dans les points.
Usure mentale
Mais au delà des chiffres, il y a l'impression donnée par Hamilton. Celle de traîner son spleen, et un ton plaintif qu'on n'avait pas observé chez lui depuis 2016.
Battu par Nico Rosberg pour le titre et victime de casses malchanceuses, il avait tout de même décroché dix victoires.
« Vous avez toujours un temps de réflexion après avoir eu une année fructueuse où vous vous demandez, quelle est la prochaine étape, et si vous avez encore faim », expliquait le natif de Stevenage avant d'entamer sa douzième saison dans la catégorie reine.
« 2017 a été le must au niveau de mes performances. Comment puis-je faire encore mieux que cela? », s'était-il interrogé.
Des propos laissant planer le doute sur sa possible usure mentale, lui qui a mis la pression sur Vettel l'an passé dans un bras de fer psychologique dont il est coutumier.
Ce n'est pas un hasard si Hamilton est revenu récemment sur les circonstances de son embauche par la marque à l'étoile fin 2012, comme s'il tirait un premier bilan, alors qu'il doit bientôt renouveler son contrat.
À 33 ans, sa place dans l'histoire de son sport, son obsession de longue date, est assurée.
Hamilton, qui détient le record de positions de tête en F1 (73), est le pilote comptant le plus de GP à son palmarès derrière Michael Schumacher (62 contre 91).
Égaler Schumacher
Dans ce contexte, empêcher Vettel, de deux ans et demi son cadet, de conquérir un cinquième titre avant lui, constituerait la principale motivation pour que le Britannique donne à nouveau son maximum.
« Je veux faire partie de cette aventure, qui consiste à faire de Mercedes la meilleure équipe de Formule 1 de tous les temps », affirme-t-il avant le quatrième rendez-vous du calendrier.
Les sept couronnes mondiales du « Baron Rouge », qui n'étaient pas un objectif selon lui jusqu'à il y a peu, le sont donc à présent.
« C'est une phase typique de Lewis : quand ça ne va pas parfaitement, il commence un petit peu à perdre l'avantage, à relâcher sa motivation, et il est en difficulté pendant un moment », décrypte Nico Rosberg, fin connaisseur du caractère de son ex-rival.
« Généralement, il peut avoir du mal deux ou trois Grand Prix de suite : ce sont des courses durant lesquelles il faut maximiser les occasions si l'on veut espérer lui prendre le titre, et Sebastian a échoué à le faire » en Chine en finissant 8e, juge-t-il.
« C'est un gros revers pour lui, car Lewis rebondit toujours, et quand il revient, il est si fort qu'il est presque imbattable », prévient le fils de Keke Rosberg.
Au pays des flammes éternelles, – qui jaillissent du sol depuis des siècles en raison des fuites naturelles de gaz – à Hamilton de retrouver la sienne.