MONACO - Les 22 pilotes qui disputeront dimanche le Grand Prix de Monaco de Formule 1 ont profité vendredi d'une journée de repos, une spécificité de l'étape la plus « glamour » du calendrier, au lendemain d'une journée d'essais libres dominée par Red Bull.

Samedi sera consacré aux qualifications, comme le reste de l'année, mais celles-ci sont plus cruciales qu'ailleurs, à Monaco, car dépasser dans les rues de la Principauté est quasiment impossible. Meilleur temps jeudi, Daniel Ricciardo a semé le doute dans les esprits trop habitués à la domination de Mercedes depuis 2014 : et si Red Bull Racing était vraiment de retour?

Plus que la place de l'Australien, l'écart avec les Mercedes - six dixièmes de seconde, sur le circuit le plus court et le plus lent de l'année (3,3 km) - a montré les progrès énormes cet hiver de l'écurie de Milton Keynes, toujours dirigée par Christian Horner et équipée de moteurs français, des Renault RE16 désormais badgés TAG-Heuer.

« Ce nouveau moteur est meilleur, en termes de puissance et de facilité de conduite, nous n'avons pas eu le moindre problème depuis qu'il a été mis dans la voiture », a dit Nick Chester, l'un des cadres de Renault F1, qui étrenne aussi à Monaco une évolution significative, baptisée « B-Spec », du moteur français, dans la monoplace de Kevin Magnussen.

Ce moteur, dans une Red Bull, a permis à Max Verstappen, trois jours après sa victoire historique au GP d'Espagne, de signer le meilleur temps des essais privés de Barcelone. Verstappen Jr, c'est l'autre facteur crucial du renouveau de Red Bull. Il n'était « que » 4e jeudi, derrière Ricciardo et les deux pilotes Mercedes, car il ne dispose, à Monaco, que du « vieux » moteur, un peu moins puissant.

Heureusement pour Red Bull, sur le tracé monégasque, les qualités du châssis et le talent du pilote sont plus importants que la puissance du moteur, a rappelé Paul Monaghan (Red Bull) jeudi soir. C'est plus qu'un cliché, c'est la réalité.

Histoires de pneus

Tout est donc possible, surtout s'il pleut, à condition de ne pas partir trop loin sur la grille et de bien gérer ses pneus. Et s'il ne pleut pas, les nouvelles gommes Pirelli ultra-tendres, qui « peuvent durer 15 tours », précise le manufacturier italien, vont permettre à certains de tenter le diable : deux arrêts au lieu d'un.

Car les ultra-tendres, à flancs violets, font gagner une seconde au tour par rapport aux super-tendres, à flancs rouges. Avec au menu 78 tours de course, et l'option de choisir aussi des pneus tendres, à flancs jaunes, plus résistants, le tout associé à une flexibilité de choix plus grande que l'an dernier, encouragée par le règlement, ça veut dire que les ingénieurs de F1 ont passé une partie de la journée de vendredi à faire des calculs compliqués, au lieu d'aller se promener en bateau.

Ça va rendre la course de dimanche encore plus excitante, car Mercedes semble avoir plus de mal que ses rivales à exploiter pleinement, pour l'instant, les nouvelles gommes ultra-tendres, celles qui permettront samedi de chasser la position de tête.

« Je ne savais même pas qu'il y avait six dixièmes (d'écart avec Ricciardo) », a dit Lewis Hamilton jeudi soir, l'air faussement étonné. « Je ne regardais pas ça du tout, je me concentrais sur les réglages », a-t-il ajouté, et personne ne l'a cru. « J'ai encore un peu de marge », a-t-il ajouté, et là on l'a cru, car il est le roi de la chasse à la position de tête : déjà trois cette saison, 52 en F1. Ça inspire le respect. Rendez-vous samedi sur le coup de 15 h.