SEPANG, Malaisie - Les craintes que Mercedes puisse de nouveau dominer la saison de Formule Un sont disparues en un clin d'oeil dimanche tandis que Sebastian Vettel, les larmes aux yeux, a enlevé les honneurs du Grand Prix de Malaisie à bord de sa Ferrari.

La plupart des observateurs prévoyaient une autre saison à sens unique après que Mercedes eut réalisé un autre doublé en lever de rideau en Australie, mais le portrait a considérablement changé en deux semaines. Ferrari a profité de la température de piste très élevée et de quelques erreurs de Mercedes pour mettre un terme à la léthargie de l'équipe italienne.

On aurait pu croire que Mercedes allait poursuivre sur sa lancée, surtout en se rappelant que l'écurie allemande venait de coller huit victoires consécutives et que Hamilton partait de la position de tête. La température de piste, qui frôlait les 61 degrés Celsius au début de l'épreuve, a peut-être démontré une faille dans l'armure de Mercedes car les pneus de ses bolides se dégradaient plus rapidement que ceux de Vettel.

Un dénouement inattendu

Le point tournant de la course s'est produit au quatrième tour, lorsque la voiture de sécurité s'est présentée en piste. Vettel, qui accusait un certain retard sur Hamilton, a choisi de demeurer en piste tandis que les deux voitures Mercedes rentraient aux puits. Vettel, qui excelle comme peu d'autres pilotes à l'avant d'un peloton, a ensuite pris le contrôle de la course compte-tenu du fait que les gommes de Mercedes n'étaient tout simplement pas à la hauteur de la situation.

La lutte avec Hamilton s'est poursuivie jusqu'au dernier arrêt, au 38e tour, alors qu'il souhaitait utiliser les gommes tendres afin de rattraper Vettel - qui était sur des gommes dures. On lui a cependant posé des gommes dures - « ce sont les mauvais pneus, mon gars », a lancé le Britannique sur les ondes radio de Mercedes - parce qu'il ne restait pas de gommes tendres intactes. Mercedes avait utilisé les dernières, sans trop y réfléchir, lors de la séance d'essais libres du vendredi.

Il s'agissait de la première victoire de Ferrari depuis le Grand Prix d'Espagne en 2013. Cette séquence de 30 épreuves sans victoire était la plus longue de Ferrari en 21 ans.

Vettel - à sa deuxième course depuis qu'il a quitté Red Bull - a obtenu sa première victoire depuis le Grand Prix du Brésil en 2013.

« Je suis très, très heureux et fier aujourd'hui, nous les avons battus à la régulière, c'est un très bel accomplissement, a dit Vettel. Aujourd'hui, c'est une journée très, très spéciale et je vais m'en souvenir pour toujours. »

Son coéquipier Kimi Raikkonen a abouti en quatrième place, en dépit d'une crevaison en début de course qui l'a relégué en fond de grille. Le pilote Williams Valtteri Bottas a surpris son coéquipier Felipe Massa dans les derniers tours et complété le top-5.

L'adolescent de 17 ans Max Verstappen a suivi en septième position, devenant ainsi le plus jeune pilote de l'histoire de la F1 à enregistrer des points au classement.

Vettel se souvient de Schumacher

En dépit de sa deuxième position, Hamilton est toujours en tête du classement des pilotes avec 43 points - contre 40 pour Vettel. Il devrait reprendre l'avantage sur l'Allemand lors du prochain Grand Prix à Shanghai, le 12 avril, puisqu'il fera fort probablement plus frais. Le Britannique a néanmoins reconnu la victoire de Ferrari.

« J'ignore ce qui se serait produit si j'étais demeuré en piste (derrière la voiture de sécurité), parce qu'ils étaient probablement aussi bons, sinon meilleurs, que nous au niveau de la dégradation des pneus », a expliqué Hamilton.

« Ç'aurait été très, très serré. Mais après le premier arrêt, j'étais si loin derrière que c'était pratiquement impossible de remonter. »

Vettel a surpassé son idole de jeunesse, Michael Schumacher, en l'emportant dès sa deuxième course avec Ferrari, et il a parlé avec émotions de son compatriote allemand.

« Quand la porte s'est ouverte à Maranello, c'était comme un rêve devenu réalité, a confié Vettel. La dernière fois que j'étais venu ici, j'avais pu entrevoir Michael Schumacher au-dessus de la clôture, et aujourd'hui je pilote un de ces bolides rouges.

« En grandissant, Michael était un de mes héros ainsi que pour nous tous - je parle pour tous les jeunes qui ont fait du karting à l'époque en Allemagne - nous l'observions et lorsqu'il venait nous rencontrer, année après année, ça changeait nos vies. C'est pourquoi aujourd'hui... je ne réalise probablement à quel point c'est un moment spécial. »

Classement du GP de Malaisie :

1. Sebastian Vettel (GER/Ferrari)

les 310,408 km en 1 h 41:05.793

(moyenne: 184,225 km/h)

2. Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) à 8.569

3. Nico Rosberg (GER/Mercedes) à 12.310

4. Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari) à 53.822

5. Valtteri Bottas (FIN/Williams-Mercedes) à 1:10.409

6. Felipe Massa (BRA/Williams-Mercedes) à 1:13.586

7. Max Verstappen (NED/Toro Rosso-Renault) à 1:39.085

8. Carlos Sainz Jr (ESP/Toro Rosso-Renault) à 1 tour

9. Daniil Kvyat (RUS/Red Bull-Renault) à 1 tour

10. Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull-Renault) à 1 tour

11. Romain Grosjean (FRA/Lotus-Mercedes) à 1 tour

12. Felipe Nasr (BRA/Sauber-Ferrari) à 1 tour

13. Sergio Pérez (MEX/Force India-Mercedes) à 1 tour

14. Nico Hülkenberg (GER/Force India-Mercedes) à 1 tour

15. Roberto Merhi (ESP/Marussia-Ferrari) à 3 tours

Meilleur tour en course : Nico Rosberg (GER/Mercedes) 1:42.062 au 43e tour (moyenne: 195,516 km/h)

Abandons :

Marcus Ericsson (SWE/Sauber-Ferrari): tête-à-queue, 4e tour

Fernando Alonso (ESP/McLaren-Honda): problème mécanique, 22e tour

Jenson Button (GBR/McLaren-Honda): problème mécanique, 42e tour

Pastor Maldonado (VEN/Lotus-Mercedes): problème mécanique, 48e tour

Non-partant :

Will Stevens (GBR/Marussia-Ferrari)