Feu vert pour la saison 2016 de Formule 1 : saison de patience ou de suspense?
Formule 1 jeudi, 17 mars 2016. 11:00 dimanche, 15 déc. 2024. 05:00MELBOURNE - La plus longue saison de l'histoire de la Formule 1 (21 Grands Prix au calendrier) débute dimanche en Australie, avec le risque d'épuiser la patience des fans si les efforts récents pour relancer un peu l'intérêt du spectacle se révèlent insuffisants.
2015, avec seulement 19 GP au menu, a été archi-dominée par Mercedes, avec Ferrari comme faire-valoir. Elle était tellement prévisible que Bernie Ecclestone, le promoteur en chef, l'a qualifiée « d'ennuyeuse ». Quant au triple champion du monde britannique, Lewis Hamilton, il a même dit cet hiver que son sport était « cassé », comme un jouet qui aurait trop servi.
L'an dernier, Hamilton et son souffre-douleur préféré, Nico Rosberg, ont remporté 16 GP sur 19 au volant de leurs Flèches d'Argent. Cet hiver, ils ont bouclé plus de 6 000 km d'essais à Barcelone, soit un tiers de tours en plus que leur rival le plus proche en performance pure, la mythique Scuderia. Si l'écart est trop important samedi en qualifications, les fans seront inquiets.
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Pour tenter d'enrayer la baisse inexorable des audiences, à cause aussi de l'expansion de la télévision payante, les instances dirigeantes ont pris des mini-mesures cet hiver. Des décisions prises sans trop de concertation, ou alors après coup, pendant que le débat sur une modification éventuelle du règlement technique pour 2017 traînait en longueur, de report en report.
Dès samedi à Melbourne, il y aura un nouveau format des qualifications, avec élimination progressive des pilotes les plus lents, toutes les 90 secondes, en Q1, Q2 et Q3. « C'est trop compliqué, les fans ne pourront pas suivre », a dit Fernando Alonso. « Ça ne changera pas grand chose, sauf à Monaco, si on est coincé dans le trafic », a jugé Romain Grosjean. « Attendons de voir comment ça se passe pour juger », a tempéré Hamilton.
Hamilton, roi du « buzz »
Les autres nouveautés de 2016, c'est que les monoplaces feront plus de bruit, grâce à une double sortie d'échappement, comme sur les GTI trafiquées des petits caïds de banlieue, et que les pilotes auront moins de bruit dans leur casque, grâce à une limitation des conversations radio, avec leur stand, au strict minimum vital.
« La stratégie, le mode de fonctionnement du moteur, les choix de pneus et même le moment des arrêts au stand, une bonne partie de ces décisions devront être prises par les pilotes », a commenté le patron de l'écurie Mercedes-AMG, Toto Wolff. « Tout sera moins optimisé par des algorithmes et des ingénieurs, il y aura plus de place pour des erreurs », a-t-il ajouté.
Des erreurs d'Hamilton et Rosberg, c'est justement ce qu'espère Sebastian Vettel, le messie de la Scuderia, pour tirer son épingle du jeu et remporter plus de victoires que l'an dernier (3).
Beau joueur, Hamilton, qui reste sur deux titres mondiaux consécutifs, n'est pas totalement opposé à une redistribution des cartes. « C'est probablement une bonne idée. On verra comment ça évolue de course en course. On va tous avoir un peu de mal, surtout au début. On a essayé de se préparer le mieux possible », confie le phénomène anglais et roi du « buzz » sur internet. Il a encore fait parler de lui avant ce GP d'Australie, en se prenant en photo sur sa moto en roulant en Nouvelle-Zélande.
Le « selfie » diffusé sur internet n'a pas été du goût de la police locale qui a laissé courir, faute de preuves. Puis Hamilton a embarqué pour Melbourne où il tentera de prouver que faire la fête tout l'hiver, aux quatre coins du monde, n'a pas entamé durablement ses facultés de pilote.
Rendez-vous dimanche au coeur de cet Albert Park où il avait triomphé l'an dernier, sans forcer.