BUDAPEST, Hongrie - Au-delà de la victoire de Lewis Hamilton, dimanche au Grand Prix de Hongrie de Formule 1, la performance de Red Bull a définitivement installé l'écurie de Daniel Ricciardo (3e) comme seule rivale crédible de Mercedes.

La seule rivale pour l'instant, car la Scuderia Ferrari n'y arrive plus. En 11 manches cette saison, les Flèches d'Argent se sont imposées dix fois (Hamilton 5 - Rosberg 5), avec comme seule exception la victoire de Max Verstappen en Espagne, dès ses débuts à côté de Ricciardo.

Depuis, ce qui semblait une anomalie de début de saison est devenu une tendance lourde : la collaboration Red Bull-Renault, même si le moteur français porte désormais le nom d'une grande marque de montres (TAG-Heuer), est en train de retrouver, lentement mais sûrement, son potentiel de nuisance amoindri par le changement de règlementation technique, début 2014, et l'arrivée des moteurs V6 turbo hybrides.

Très critiqué par Red Bull, qui il y a un an tout juste, fin juillet, résiliait son contrat de fourniture moteurs, Renault s'est bien ressaisi cet hiver et dimanche, sur le Hungaroring, le châssis de la RB12, très réussie par Adrian Newey, associé au groupe propulseur RE16 de la marque au losange, est longtemps resté tout près des Flèches d'Argent.

Le bilan comptable, 27 secondes d'écart entre Hamilton et Ricciardo au bout de 70 tours de course, représente un écart de trois dixièmes au tour. Soit le même écart environ que samedi en qualifications, quand Ricciardo et Rosberg, le poleman, ont tous les deux été gênés dans leur dernier tour lancé.

« Ça fait du bien de voir qu'on s'est encore rapproché des Mercedes », a dit Ricciardo après son deuxième podium de l'année. À Monaco, l'Australien était dégoûté, sur le podium, car il aurait dû gagner sans une grosse erreur de son équipe, dans les stands. À Budapest, il était ravi et souriant, au bout d'un week-end bien maîtrisé.

Red Bull à un point de Ferrari

Ricciardo, avec une stratégie décalée, aurait pu profiter du moindre incident de course, d'une neutralisation par la voiture de sécurité, si la météo avait encore fait des siennes. Ce n'était pas pour cette fois mais il y aura d'autres opportunités, pas plus tard que la semaine prochaine à Hockenheim.

Plus intéressant encore, Red Bull a battu Ferrari 2-0, revenant à un point de la Scuderia au championnat constructeurs (224 à 223). Car Ricciardo n'a jamais été vraiment inquiété par Sebastian Vettel (4e), et car Verstappen (5e) a encore terminé devant Kimi Räikkönen (6e).

Le « vieux » Finlandais (36 ans), après l'arrivée, était furieux de s'être fait bouchonner en fin de course par le jeune Néerlandais (18 ans), coupable d'un zig-zag non-sanctionné sur un circuit où, dans la plupart des cas de figure, il est « impossible de doubler », dixit Rosberg.

Au niveau de la performance pure, il y a deux infos contradictoires : en qualifications samedi, Vettel a fini à près d'une seconde de Rosberg, derrière les Red Bull. Mais en course dimanche, Räikkönen a terminé avec le meilleur chrono absolu, au 52e tour, juste avant d'abîmer son aileron avant sur le train arrière de la Red Bull de Verstappen.

De quoi rassurer Maurizio Arrivabene, le patron de l'écurie : « Notre rythme en course était incroyable, mais nous ne pouvons pas être heureux de finir au pied du podium », a-t-il dit. Pour l'instant, au nombre de podiums, Ferrari a encore l'avantage : 9-6 contre Red Bull.

Sur un circuit de moteurs, dimanche prochain à Hockenheim, tout près de la ville natale de Vettel, Ferrari a probablement les moyens de remonter le moral des troupes italiennes en signant un résultat haut de gamme. La dernière victoire d'une voiture rouge remonte déjà à Singapour, en septembre 2015.